C'est sûr qu'en étant Québécois, on se trouve à avoir une opinion un peu biaisée sur la situation des gardiens de but canadiens. Toutefois, je vois mal comment on pourrait ne pas nommer Martin B

C'est sûr qu'en étant Québécois, on se trouve à avoir une opinion un peu biaisée sur la situation des gardiens de but canadiens. Toutefois, je vois mal comment on pourrait ne pas nommer Martin Brodeur et Roberto Luongo comme gardiens titulaires de l'équipe.

L'âge ne semble pas atteindre Martin et on constate année après année à quel point il est encore et toujours là pour les Devils. Ça fait au moins deux ans que les « experts » placent le New Jersey hors des séries et que, malgré tout, il se retrouve au sommet comme c'est le cas au moment d'écrire ces lignes.

Je suis convaincu que Martin aimerait répéter le scénario de 2002 (médaille d'or à Salt Lake City) et éviter à tout prix celui de 2006 (septième à Turin derrière la Suisse). C'est un vétéran avec l'expérience du hockey international à plusieurs niveaux.

De plus, ses performances actuelles sont dignes de Martin Bordeur (,918 d'efficacité et 2,18 de moyenne de buts alloués par match) et sa place lui revient de droit. Ce n'est pas par charité qu'il a droit à sa place dans l'alignement, mais bien parce qu'il la mérite.

Pour ce qui est de Roberto, on peut résumer sa candidature en mentionnant qu'ils sont nombreux à considérer qu'il est le meilleur franc gardien de toute la Ligue nationale.

Il n'a pas la feuille de route d'un Brodeur, mais il faut avouer qu'au fil des années, il n'a pas obtenu l'appui d'un club de hockey de la trempe des Devils.

Cependant, ce manque de support dans la LNH a eu un avantage certain pour Luongo alors que cela lui a permis de participer au Championnat du monde, notamment lorsqu'il évoluait chez les Panthers de la Floride.

J'ai moi-même eu la chance d'évoluer avec lui lors de cet évènement et je peux vous garantir que c'est un gardien dominant sur la scène internationale tout comme il l'est dans le circuit Bettman.

En plus, c'est certain que l'équipe canadienne se sentira à la maison, mais dans le cas de Roberto il sera vraiment dans sa cour. Le tournoi sera disputé en grande partie sur la patinoire du GM Place, l'aréna des Canucks. Il s'agit là d'un petit plus pour lui.

C'est évident qu'il s'agit là de deux Québécois, mais je vois mal comment ces deux gardiens pourraient NE PAS être d'office lors du tournoi olympique.

La troisième roue du carrosse

Je ne veux pas paraître trop patriotique où quoi que ce soit, mais le poste de troisième gardien de but revient à mon avis à un autre Québécois, Marc-André Fleury.

Au-delà des statistiques, il faut y aller avec ceux qui sont vraiment les plus hot à ce moment-ci.

Oui, Fleury vient de gagner une des trois étoiles de la semaine dans la LNH, mais au-delà de ça il a prouvé qu'il était un gardien de premier plan l'an passé. Il a énormément aidé les Penguins dans leur conquête de la Coupe Stanley et a entre autres connu un très grand match numéro 7 avec cet arrêt mémorable avec moins de deux secondes à faire.

C'est un jeune qui pousse. Est-ce qu'il va voir de l'action dans le tournoi olympique? Je ne penserais pas. Toutefois, il joue bien, il joue pour une bonne équipe et on a besoin de gagnants dans ces moments-là. Il en est un.

Marc-André sait, à ce stade-ci dans sa carrière, gérer son propre match et de gérer ses émotions.

J'aimerais le voir prendre de l'expérience sur la scène internationale en vue des années futures. On ne sait toujours pas si les professionnels seront des prochains Jeux, mais je crois simplement que ce serait bon pour lui et augmenterait son bagage d'expérience personnel.

Hockey Canada ne viendra pas me demander mon opinion, mais voici quand même mes choix : Martin Brodeur, Roberto Luongo et Marc-André Fleury.

Ils ont manqué le bateau

Si on revient quelques mois en arrière au camp préparatoire de l'équipe nationale, on est obligé de rejeter du revers de la main les candidatures de Steve Mason et Cam Ward, mais pour deux raisons totalement différentes.

Steve Mason a de la difficulté à répéter ses exploits de l'année passée, alors qu'il a été récipiendaire du trophée Calder. C'est un gardien voué à un superbe avenir dans la LNH, mais je crois qu'il n'est cependant pas à la hauteur et en pleine maîtrise de soi comme il devrait l'être pour se retrouver avec l'unifolié sur la poitrine. Et comme Hockey Canada se doit d'y aller avec des valeurs sûres...

Dans le cas de Cam Ward, c'est une saison difficile pour lui et les Hurricanes, mais je ne crois pas qu'il en est responsable. Il a toutefois raté beaucoup de temps de jeu en raison d'une blessure à une jambe gracieuseté de Rick Nash.

Pour ces raisons, à mon avis, leurs candidatures doivent être écartées.

Des mentions d'honneurs

Si on regarde le reste de la liste, on peut nommer des gars comme Marty Turco en raison de son expérience et comme Carey Price en raison de ce qu'il représente pour le futur de l'équipe.

Turco joue beaucoup à Dallas et offre de bonnes performances jusqu'ici en 2009. Je ne crois toutefois pas qu'il joue au niveau des trois mentionnés plus haut et le Canada n'a pas vraiment besoin de son expérience puisqu'il compte déjà sur celle d'un Brodeur

J'aurais donc beaucoup de difficulté à justifier le choix de Turco aux dépens d'un Fleury ou même d'un Price.

De toute façon, on ne peut pas vraiment se tromper dans le choix des gardiens du côté du Canada mais, à mon avis, Brodeur, Luongo et Fleury devraient recevoir un coup de téléphone sous peu.

Des talents internationaux

Toutes les équipes pourront compter sur des gardiens de talent si on pense à Brodeur, à Miikka Kiprusoff ou Ryan Miller par exemple.

Ce dernier connaît la saison la plus incroyable du lot. Les chiffres sont là pour le prouver et, en plus, il joue presque à tous les matchs. Pour moi, sa sélection ne fait aucun doute et il devrait être un choix unanime.

Comme second, je verrais bien Tim Thomas enfiler l'uniforme américain. Que décideront les bonzes du hockey étatsunien? Ça reste à voir parce qu'eux aussi se trouvent au beau milieu d'un heureux problème avec des gardiens comme Ty Conklin, Craig Anderson et Jonathan Quick.

Ce dernier permet aux Kings, peut-être sans avoir de grands chiffres pour le prouver, de créer toute une surprise dans l'Association de l'Ouest. Conklin agit à titre de second et il serait difficile de justifier sa présence alors qu'Anderson, même s'il a connu une baisse de régime comme le reste de l'Avalanche, a prouvé qu'il était capable d'être un bon gardien au niveau de la LNH.

Kiprusoff connaît du succès depuis plusieurs années et il se classe parmi les gardiens de premier plan. Il a menacé de ne pas participer au tournoi s'il n'était pas le gardien numéro un du club, mais même sans lui la Finlande serait bien en selle avec des gardiens de la trempe de Pekka Rinne, Tuukka Rask et Niklas Backstrom. J'oubliais Antero Niittymaki qui joue plus que bien cette saison (,919 et 2,46). Il a volé le poste de partant de Mike Smith à Tampa Bay et il l'a fait avec une équipe qui est loin de se concentrer sur la défensive.

Les Russes pourront compter sur des gardiens comme Ilya Bryzgalov, Evgeni Nabokov et Nikolai Khabibulin qui a malheureusement raté plusieurs matchs en raison des blessures. C'est encore là une belle brochette. En plus de ces trois excellents gardiens, peut-être feront-ils appel à Semyon Varlamov qui a perdu un seul match en temps réglementaire cette année. À vrai dire, en 22 matchs de la Ligue nationale, en 17 décisions, Varlamov présente un dossier de 16-1 avec d'impressionnantes moyennes de ,923 et 2,25. C'est éblouissant pour un gardien âgé d'à peine 21 ans.

Les Suédois vont quant à eux compter sur King Henrik Lundqvist. Une décision sans appel de ce côté-là. Jonas Gustavsson pourrait tenir le rôle de second.

Les Tchèques compteront sur Tomas Vokoun qui s'est replacé cette saison. Ondrej Pavelec pourrait peut-être le seconder.

Chez les Slovaques, le gardien du Canadien Jaroslav Halak devrait obtenir le poste sans trop de résistance. Une autre bonne nouvelle pour les Québécois et les partisans du Canadien en général.

*Propos recueillis par Jean-Simon Landry.