ATHENES (AFP) - La sprinteuse grecque Ekaterini Thanou a ouvert samedi un nouveau chapitre de sa carrière, réussissant un retour à la compétition gagnant au terme d'une suspension de deux ans pour s'être soustraite à des contrôles antidopage avant les JO d'Athènes en 2004.

Pour la médaillée d'argent des JO de Sydney, le rendez-vous d'Athènes devait être celui du triomphe sur 100 m. Mais à la veille de l'ouverture des Jeux, le rêve avait tourné au cauchemar: pour s'être soustraite à un contrôle antidopage, elle était exclue des Jeux, avec son alter ego, le sprinteur Kostas Kenteris.

Samedi, l'athlète de 32 ans a tourné la page: pour son retour à la compétition elle s'est classée première du 60 m lors de la première rencontre d'athlétisme en salle de la saison grecque.

Avec un temps tout à fait respectable de 7 sec 28, elle s'est facilement qualifiée pour les Championnats d'Europe d'athlétisme en salle, qui se tiendront le mois prochain à Birmingham en Angleterre. Le minimum requis était de 7 sec 40, et elle s'était fixée pour but de le dépasser, pour retrouver l'Europe.

Thanou avait réussi son meilleur temps sur la distance en 1999: 6 sec 96, record national.

Quelques centaines de spectateurs seulement étaient au rendez-vous, au stade fermé de Péania, dans la grande banlieue d'Athènes. Le public, il est vrai, a pu être refroidi par la valse hésitation de l'ancienne vedette, dont l'entourage affirmait vendredi qu'elle avait finalement décidé de reporter son retour.

Haute-surveillance

Pour les Jeux d'Athènes, plus de 75.000 spectateurs s'étaient rués sur les places au stade olympique, dont une immense majorité de Grecs, désireux d'acclamer "leurs" héros du stade. La chute du duo Kenteris-Thanou avait profondément choqué et humilié leurs compatriotes.

Mais pour la sprinteuse, l'essentiel était de participer: "Je suis très heureuse d'avoir réussi à courir de nouveau" a-t-elle lancé à la presse dès sa sortie de piste. "Je ne suis ni satisfaite ni déçue de mon résultat. Ce n'est pas la performance qui m'intéressait, mais le fait de me retrouver à nouveau sur la ligne de départ".

Thanou a affirmé ne pas avoir cessé de s'entraîner un seul jour depuis sa suspension, imposée par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF).

"Je ne cessais de penser au moment où je retournerais sur la piste. Je veux être en forme, m'entraîner et continuer la compétition, c'est ce qui compte en ce moment", a-t-elle ajouté.

Sa dernière compétition officielle en salle remonte à 2000, aux Championnats d'Europe où elle avait décroché la médaille d'or. Son ultime réunion en plein air, les Championnats de Grèce, était le 10 juin 2004.

Depuis l'expiration de sa suspension, en décembre dernier, Thanou a été soumise à quatre contrôles antidopage, trois en Afrique du sud, où elle s'était rendue pour un entraînement intensif, l'autre à son retour dans la capitale grecque. La preuve si nécessaire qu'après le fiasco des Jeux d'Athènes, elle va rester encore pour longtemps sous haute-surveillance.