Catherine Roberge a fini au cinquième rang, vendredi, aux Championnats du monde de judo qui sont disputés à Rio de Janeiro, au Brésil. La Québécoise a ainsi égalisé la meilleure performance féminine à des Mondiaux dans l’histoire du judo canadien, titre qu’elle partage notamment avec Marie-Hélène Chisholm (2005), Nathalie Gosselin (1989) et Lyne Poirier (1987).

Dans son combat pour l’obtention de la médaille de bronze, Catherine Roberge, qui évolue chez les moins de 78 kg, a été défaite par la numéro un mondiale, la Brésilienne Maya Aguiar. « Elle est un peu ma bête noire », a admis Roberge, qui s’est régulièrement mesurée à Aguiar en Championnats panaméricains. « Ç’a été un de mes meilleurs combats contre elle aujourd’hui. »

Tirant de l’arrière à trois pénalités contre une alors qu’il ne restait qu’une minute au chronomètre, la septième judoka du classement mondial savait qu’elle devait prendre le combat en mains. « J’ai tenté une attaque, mais elle m’a contrée et m’a projetée pour ippon. »

Affronter pour une médaille la première judoka au monde qui est de plus devant son public a aussi été toute une expérience à vivre pour Roberge. « C’est sûr que la foule était en délire et elle criait. Ça ne me dérangeait pas, car j’étais très concentrée et c’était plutôt la Brésilienne qui avait la pression. Moi, j’y allais pour donner mon 100 % et c’est ce que j’ai fait. »

La défaite qui passe plus difficilement est celle que la Nord-Coréenne Kyong Sol lui a infligée en demi-finale. « Il n'y avait qu'une chose que je ne devais pas faire. Le combat allait très bien et je faisais ce qu'il fallait. Nous étions à égalité, mais je voyais bien qu'elle était en train de casser tandis que moi, j'étais encore en pleine forme. J'allais mettre de la pression et me préparer à la projeter lors que j'ai mis ma main à droite au revers. C'était la seule chose qu'il ne fallait pas que je fasse. »

Sol, qui attendait ce moment, a retourné la Québécoise qui s’est fait prendre par ippon avec deux minutes à faire. « C’est une athlète très explosive et elle en a profité tout de suite, car elle perdait de l’énergie. Elle m’a eue grâce à une technique avec laquelle elle a battu tout le monde toute la journée. »

La Nord-Coréenne n’a pas changé sa stratégie gagnante et a ensuite battu la Néerlandaise Marhinde Verkerk en finale pour remporter l’or. « J’avais la finale à la portée et je l’ai échappé, a lancé Roberge. Ça me déçoit, mais on ne peut plus rien changer. Mais je vais m’en rappeler. »

Roberge n’avait pas combattu sur les tatamis depuis le début du mois de mai. « Je me suis déchiré le ligament antérieur croisé du genou gauche et ç’a interrompu ma préparation pour les Mondiaux pendant un mois. J’ai fait beaucoup de musculation et aujourd’hui avec un bon taping, ç’a bien tenu. J’étais un peu craintive puisque je n’avais pas fait de tournoi depuis quatre mois, mais j’ai connu une très belle journée dans l’ensemble. »

En début de compétition, l’athlète de 31 ans avait remporté son premier affrontement aux dépens de la Néerlandaise Iris Lemmen, puis avait fait la loi contre l’Espagnole Marta Tort Merino et la Française Audrey Tcheumeo.

Également en action chez les moins de 78 kg, Amy Cotton a terminé sa journée avec une fiche de 1-1. Elle a tout d’abord vaincu Diana Chala de l’Équateur, mais a ensuite perdu aux mains de l’éventuellement médaillée d’argent, Marhinde Verkerk.

Dans la catégorie des moins de 70 kg, Kelita Zupancic a conclu le tournoi avec une fiche identique à celle de Cotton. L’Ontarienne a remporté son premier combat qui l’opposait à la Hongroise Franciska Szabo pour ensuite être défaite par la Sud-Coréenne Ye-Sul Hwang.

Seul judoka canadien en action chez les hommes, Alexandre Émond (-90 kg) a été éliminé à son premier combat. Le Québécois a été défait par l’Ukrainien Quedjau Nhabali.

Si les Championnats du monde tiendront leur conclusion cette fin de semaine à Rio de Janeiro, c’en est déjà terminé pour les Canadiens qui seront de retour au pays dimanche.