LAUSANNE, Suisse - Un verdict récemment rendu dans la saga du dopage institutionnalisé en Russie devrait permettre aux fédérations sportives d'analyser de nouvelles preuves qui pourraient entraîner de nouvelles mesures disciplinaires contre d'autres athlètes du pays de Vladimir Poutine, a annoncé l'Agence mondiale antidopage samedi.

Trois céistes russes, dont le champion olympique de 2012, ont été suspendus par le Tribunal arbitral du Sport (TAS) vendredi pour le rôle qu'ils ont joué dans le programme de dopage institutionnalisé il y a huit ans.

L'AMA avait élaboré son dossier en utilisant des preuves émanant du laboratoire de Moscou qui ont été corrompues et conservées par les autorités russes pendant de nombreuses années.

L'AMA a aussi distribué les données du laboratoire de Moscou à environ 40 fédérations sportives depuis 2019, et elle veut maintenant qu'elles les analysent après que les preuves aient été admises devant le tribunal.

"Ç'a créé un précédent. Si elles disposent de nouvelles preuves aussi solides, alors elles pourront à leur tour les utiliser devant les tribunaux", a déclaré le directeur général de l'AMA Olivier Niggli à l'Associated Press samedi.

Il a rencontré les médias en marge de la conférence annuelle de l'AMA, où l'affaire du laboratoire de Moscou a été décrite comme étant "l'enquête la plus importante et la plus complexe du sport international".

L'AMA a douté de la volonté de certaines fédérations sportives internationales d'enquêter sur les athlètes russes, surtout ceux qui ont récemment annoncé leur retraite.

Les derniers dossiers ont été acheminés au TAS après que l'AMA eut contesté la décision de la Fédération internationale de canoë de ne pas poursuivre certains athlètes grâce aux récentes preuves qui leur ont été fournies.

Niggli a d'ailleurs laissé entendre qu'il "pourrait y avoir une ou deux" fédérations sportives qui songent à entamer de nouvelles procédures judiciaires contre des athlètes russes.

Le programme russe de dopage institutionnalisé a gangréné les Jeux olympiques de Londres en 2012, et un stratagème élaboré pour remplacer des échantillons contenant des substances interdites par d'autres "propres" a été découvert aux Jeux de Sotchi en 2014.

Ce programme fonctionnait grâce au personnel du laboratoire de dépistage de Moscou qui travaillait en partenariat avec les autorités russes pour remplacer des échantillons positifs aux substances interdites et manipuler les informations inscrites dans le système antidopage international.