LAUSANNE - Le Français Patrick Schamasch s'est porté candidat pour la présidence de l'AMA, l'Agence mondiale antidopage qui devrait, selon lui, assumer une plus grande mission de prestataire de services pour les contrôles antidopage et ne pas se limiter à un rôle de supervision et régulation.

"Je pense que je peux apporter quelque chose à l'Agence mondiale antidopage, un peu moins d'administratif et plus proche du terrain et des athlètes, c'est pourquoi j'ai poussé mon nom", a déclaré à l'AFP celui qui fut pendant presque vingt ans le directeur médical et scientifique du Comité international olympique (CIO).

Le médecin, 66 ans, n'est pas le seul à avoir manifesté son intérêt: l'Ecossais Craig Reedie, vice-président du CIO et ancien patron du Comité olympique britannique, 72 ans, est cité depuis plusieurs mois comme le possible successeur de l'Australien John Fahey, qui arrivera au bout de ses deux mandats mi-novembre.

Le Suisse Denis Oswald, un temps pressenti, a clarifié lundi ses intentions en précisant que sa candidature à la présidence du CIO était incompatible avec une candidature à celle de l'AMA.

Alors que l'actuel patron de l'Agence était issu des gouvernements, le prochain sera issu du mouvement sportif, au nom de l'alternance entre les deux composantes de l'AMA. Le candidat qui sera endossé par le CIO, possiblement lors de sa réunion de sa commission exécutive 9 août à Moscou, aura toute chance d'être élu par le conseil de fondation de l'AMA lors de la conférence sur le dopage dans le sport du 12 au 15 novembre à Johannesbourg.

A l'heure, où les fédérations sportives internationales, lassées de devoir investir des millions de dollars dans des contrôles chaque année sans grand résultat, manifestent de plus en plus leur défiance vis-à-vis de l'Agence, Patrick Schamasch estime qu'une meilleure optimisation de tout l'argent investi est possible.

"L'AMA doit être un outil politique, qui doit réglementer et s'occuper du Code mondial antidopage mais l'AMA peut être aussi, ce qu'elle récuse en ce moment, un prestataire de services", a insisté le professeur. Selon lui, "cela manque beaucoup à la lutte. Il y a une perte d'énergie et une perte d'argent du fait de ce manque d'harmonisation et de regroupement."

Aussi, il propose que l'AMA se dote "d'une unité d'intelligence (renseignements) qui puisse recouper les informations de tout provenance afin de permettre un ciblage plus précis des athlètes qui trichent" et reprenne des services assumés jusqu'à présent par les fédérations internationales.