MOSCOU - Le président russe Vladimir Poutine a appelé mercredi à la mise en place d'un système antidopage « indépendant » dans son pays tout en répétant que celui-ci n'avait jamais organisé de programme étatique de dopage.

« Nous sommes en train de créer un nouveau système pour lutter contre le dopage », a déclaré le président russe lors d'une visite à Krasnoïarsk (Sibérie), selon des propos retranscrits par le Kremlin.

« Nous allons transférer cette organisation du ministère des Sports à une organisation indépendante, comme cela a été fait dans beaucoup de pays dans le monde », a-t-il ajouté, précisant qu'un nouveau laboratoire antidopage allait être construit à Moscou.

La Russie est empêtrée dans un vaste scandale de dopage depuis la publication d'un rapport de l'Agence mondiale antidopage (AMA) révélant les rouages du « système de dopage d'État » mis en place de 2011 à 2015, sous la supervision des autorités russes et avec l'aide des services secrets.

Vladimir Poutine a reconnu que l'ancien système antidopage était inefficace mais à de nouveau nié l'existence d'un tel système.

« Le système de contrôles antidopage qui existait jusqu'à maintenant ne fonctionnait pas », a-t-il déclaré. « C'est notre faute et nous devrions le reconnaître. Mais j'aimerais une fois de plus souligner qu'il n'y a jamais eu, et qu'il n'y aura j'espère jamais de système de dopage contrôlé par l'État en Russie ».

L'Agence mondiale antidopage (AMA) a salué mercredi depuis son siège de Montréal les déclarations du président russe : « L'AMA est encouragée par les signes de progrès émanant ce jour des plus hautes autorités russes », a indiqué dans un communiqué Craig Reedie, le président de l'AMA.

« La reconnaissance publique par le président russe Vladimir Poutine que +leur système de lutte contre le dopage ne fonctionnait pas+ est un pas important dans la bonne direction », a-t-il poursuivi.

« L'Agence russe antidopage (Rusada) doit démontrer qu'elle opère de façon autonome, en toute indépendance d'interférences extérieures, avec les moyens nécessaires lui permettant de protéger les sportifs propres en Russie et à l'étranger », a rappelé le directeur général de l'AMA, Olivier Niggli.

« Une fois seulement que la Rusada aura montré qu'elle avait atteint ce niveau d'indépendance, le sport russe sera capable de se racheter aux yeux des sportifs propres et des autres acteurs du sport mondial », a-t-il ajouté.