MONTREALÂ -- Après trois opérations majeures en cinq ans, les genoux de Stéphanie St-Pierre sont, c'est le moins qu'on puisse dire, mal en point. C'est pour cette raison que la bosseuse québécois



MONTREAL -- Après trois opérations majeures en cinq ans, les genoux de Stéphanie St-Pierre sont, c'est le moins qu'on puisse dire, mal en point. C'est pour cette raison que la bosseuse québécoise doit renoncer à la saison 2009-10 sur le circuit de la Coupe du monde et à son rêve de participer aux Jeux olympiques de Vancouver, en février prochain.

"C'était le rêve de ma vie, a indiqué St-Pierre, lorsque jointe au téléphone par La Presse Canadienne, mercredi. J'ai toujours dit que quand j'ai participé aux Olympiques à Turin, pour moi, c'était une pratique pour les Jeux de Vancouver."

La skieuse originaire de Victoriaville a annoncé sa décision mercredi, mais c'est une décision qu'elle a pris le temps de mûrir avec son équipe médicale et son psychologue sportif.

"C'est une décision très émotive, mais c'était la seule à prendre. Mon niveau de santé physique n'est tout simplement pas adéquat. Je ressens encore beaucoup de séquelles des opérations que j'ai subies, autant au genou droit que gauche, et c'est devenu une évidence pour mon équipe médicale et moi que je n'étais pas prête à rechausser mes skis cette saison."

Les problèmes de St-Pierre ont commencé en 2004 alors qu'elle s'est déchiré le ligament croisé antérieur du genou gauche. Il n'y a pas de bon moment pour subir une telle blessure, mais ce fut particulièrement douloureux pour elle, qui venait de récolter une troisième place en simple aux Championnats du monde la saison précédente. Mais l'athlète de 24 ans est revenue en force pour terminer la saison 2006-07 en cinquième place sur l'échiquier mondial.

Toutefois, en janvier 2008, dans une descente d'entraînement en vue de l'épreuve de Lake Placid, le même ligament cède et elle ratera le reste de la saison. Revenue à la compétition l'an dernier, c'est cette fois le ligament du genou droit qui s'est rupturé, en janvier 2009.

Si le corps bénéficiera de cette année sabbatique, la tête pourrait fort bien en profiter également.

"C'est certain que la décision a été prise par rapport avec l'aspect physique, mais c'est certain que mentalement, d'être continuellement en rééducation comme je l'ai été depuis 2004, c'est difficile. C'est aussi très difficile à accepter pour moi de devoir rater les Jeux de Vancouver.

"Mais la vie est ainsi faite et je n'y peux rien, alors je vais profiter de cette pause pour entreprendre mes études universitaires", ajoute celle qui en est à sa première session en communications et marketing à l'Université de Sherbrooke.

Elle connaîtra d'ailleurs bientôt tous les chemins qui y mènent, que ce soit de Montréal ou de Québec, puisqu'elle devra se soumettre à plusieurs traitements de physiothérapie et à des séances d'entraînement avec son équipe médicale, divisée entre les deux villes.

St-Pierre, 12e aux Jeux de Turin, ne songe pas -- pour l'instant -- à la retraite.

"C'est une situation difficile pour moi, mais il est trop tôt pour parler de retraite définitive. C'est vraiment une année pour me remettre de mes blessures et nous réévaluerons la situation en juin prochain. A ce moment-là, nous serons en mesure de savoir si le repos que j'aurai donné à mon corps aura aidé ou non.

"Si c'est le cas, je pourrai peut-être me permettre une ou deux autres saisons en Coupe du monde. Si ça ne fonctionne pas, on parlera de retraite, mais pour l'instant, c'est clair qu'il ne s'agit que d'une année de repos."

En carrière, St-Pierre a grimpé huit fois sur le podium en Coupe du monde et compte pas moins de 28 courses dans le top-10.