Les volleyeurs canadiens ont créé une onde de choc jeudi, à Mar Del Plata en Argentine. Contre toutes attentes, la formation du pays qui disputait le premier match de son histoire en finale de la Ligue mondiale a défait les Russes, champions olympiques en titre, en cinq manches de 20-25, 21-25, 25-23, 25-21 et 15-11.

« Je ne me souviens pas d’une plus grosse victoire depuis que je fais partie de l’équipe canadienne », a lancé le capitaine Fred Winters, membre de la formation depuis dix ans.

Les Canadiens ont assuré leur place en finale de la 24e édition de la Ligue mondiale en terminant en tête du groupe C, la poule la plus faible de la ronde préliminaire. Certains doutaient d’ailleurs de leur capacité à tenir tête aux cinq autres formations présentes à Mar Del Plata, toutes beaucoup mieux classées. Les Canadiens, 18es au monde, ont répondu à leurs détracteurs en signant une septième victoire consécutive, la première de leur histoire face à la Russie, deuxième puissance mondiale.

« Oui, les équipes des autres groupes en ronde préliminaire étaient plus fortes. C’était à nous de prouver que nous avions vraiment notre place ici, en finale. Et c’est exactement ce que nous avons fait ce soir », a poursuivi Winters, de Victoria en Colombie-Britannique, qui a inscrit 11 points dans la rencontre.

Après un début de match chancelant, la formation canadienne, en arrière deux manches à zéro, a fait montre de caractère pour revenir de l’arrière face aux Russes. Les membres de l’équipe nationale ont même réussi à combler un déficit de 2-7 lors de la manche ultime pour arracher la victoire à leurs redoutables adversaires.   

« Nous n’avons pas mal joué dans les deux premiers sets. Ce sont de petites erreurs qui nous ont coulés. Nous avons ensuite pu compter sur la contribution énorme de tous nos joueurs. C’est un effort collectif extraordinaire que nous avons fourni », a expliqué Winters.

Propulsés par Dmitriy Muserskiy (19 points), Alexey Spiridonov (18 points), Nikolay Pavlov (17 points) et Evgeny Sivozhelez, les Russes ont été intraitables lors des deux premiers sets. L’efficacité de leurs combinaisons à l’attaque a donné du mal aux Canadiens qui ont mis un certain temps à bien réagir en défensive. Si ces derniers ont eu leurs chances dans les deux premières manches, ils se sont butés à des adversaires plus solides et constants dans toutes les facettes du jeu.

« Les gars étaient nerveux, crispés et ils ont mal commencé le match. Ils ne respectaient pas les consignes et ne jouaient pas pantoute les systèmes, a expliqué Glenn Hoag, entraîneur-chef de la formation canadienne. Les Russes sont de bons attaquants et ils ont bien varié leur offensive. Ils ont de bons joueurs de centre et ça met plus de pression sur notre bloc défense. Ils ont bien servi aussi, mais quand même, on aurait dû mieux gérer les deux premiers sets. »

Les choses se sont gâtées par la suite pour les Russes, qui semblaient pourtant filer vers une victoire relativement facile. Nez à nez avec leurs adversaires en milieu de troisième manche, les Russes sont devenus erratiques. Des ratés au service et dans l’exécution de leurs manœuvres offensives ont permis aux Canadiens de prendre les devants en fin de set et de provoquer la tenue d’une quatrième manche.

Animés par une énergie nouvelle, les Canadiens ont soudainement semblé croire en leur chance. Ils ont une fois de plus profité d’une baisse de régime et d’erreurs d’exécution de la part des Russes pour arracher le set.

Les Canadiens ont paru désorganisés en début de cinquième manche. Un temps mort demandé par l’entraîneur-chef de la formation a permis aux joueurs de se ressaisir et de trouver la force d’entreprendre une formidable remontée. « On s’était mis à refaire les mêmes niaiseries qu’en début de match. J’ai dit aux gars de prendre les choses une à la fois et de s’appliquer techniquement. Ils se battaient, mais ils se battaient mal. Il fallait stabiliser certaines choses. »

Derrière 2-7, les Canadiens ont grugé un à un les points les séparant de leurs adversaires pour finalement niveler les chances à 10-10. Les Russes ont été incapables par la suite de stopper l’irrésistible poussée des Canadiens, qui n’ont pas tremblé au moment de fermer les livres.

Le Britanno-Colombien Gordon Perrin a connu un fort match du côté canadien en récoltant 20 points dont un au bloc. La rencontre a également marqué le retour au jeu de Gavin Schmitt, de la Saskatchewan, après une pause de plusieurs semaines en raison d’une fracture de stress à un tibia. L’opposé droit a rendu de fiers services à son équipe en inscrivant 12 attaques décisives et un bloc. Les Albertains Rudy Verhoeff (10 points) et Dallas Soonias (8 points) ont également été d’une aide précieuse. Les contributions du libéro Dan Lewis, originaire de l’Ontario, et du passeur Dustin Schneider, du Manitoba, ont été déterminantes dans la rencontre. Louis-Pierre Mainville, seul Québécois de l’alignement, n’a pas pris part au match.

« Je suis content pour mes gars qui ont travaillé fort. Tout le monde a contribué. C’est une belle victoire d’équipe, mais on est capable de mieux jouer. Il faut qu’on revienne les pieds sur terre maintenant et qu’on prépare le match de demain. Là, on a une chance de se qualifier, mais il faudra très très bien jouer pour y arriver », a ajouté Hoag.

Avec cette victoire en cinq manches, les Canadiens se retrouvent au deuxième rang de leur groupe avec deux points et un match à jouer. Ce match, le dernier du tournoi à la ronde dans le groupe E, l’opposera au Brésil. La formation Sud-Américaine, première au monde et vice-championne olympique, a été défaite en cinq sets à son premier match contre la Russie, présentement en tête du groupe avec trois points. Les deux meilleures formations des poules D et E avanceront en demi-finales de l’événement qui auront lieu samedi.

Rappelons que les Canadiens avaient été éliminés en ronde préliminaire l’an dernier en Ligue mondiale et avaient terminé 12es.