La médaille d'argent acquise par le relais féminin, mercredi soir en patinage de vitesse courte piste, a eu un effet libérateur sur les quatre filles de l'équipe canadienne, dont trois ont encore



La médaille d'argent acquise par le relais féminin, mercredi soir en patinage de vitesse courte piste, a eu un effet libérateur sur les quatre filles de l'équipe canadienne, dont trois ont encore le 1000 mètres à disputer vendredi. Mais pour Tania Vicent, cette médaille représente une grande victoire personnelle.

Vicent, âgée de 34 ans, est devenue la première athlète canadienne à gagner quatre médailles d'affilée dans la même épreuve aux Jeux olympiques. Quatre hockeyeuses de l'équipe canadienne l'ont imitée, jeudi.

"J'avoue qu'on m'en a parlé plusieurs fois avant les Jeux et que ça me laissait indifférente, a commenté la Lavalloise lors d'un point de presse en compagnie de ses coéquipières. Je ne sais pas si c'était pour m'enlever de la pression que j'avais cette réaction.

"Mais maintenant que je l'ai cette quatrième médaille, ça me fait chaud au coeur de savoir que je suis la première. Je sais qu'il va y en avoir d'autres, mais c'est un exploit que de faire partie de ce petit groupe d'athlètes."

Pour y parvenir, Vicent a surmonté bien des défis. Elle a raté la première moitié de la saison 2008-09 en raison d'une blessure. Puis, après avoir raté sa sélection pour les championnats du monde, elle a songé à abandonner.

"L'année passée, j'étais 14e au Canada, a-t-elle rappelé. D'avoir été capable de revenir et de figurer de nouveau parmi les meilleures patineuses sur la scène internationale, avec des jeunes filles au pays qui me poussent dans le dos, c'est un exploit qui me rend fière de moi."

Son objectif a toujours été de mettre un terme à sa carrière olympique en remportant une première médaille individuelle - elle avait terminé au 4e rang au 1000m aux Jeux de Turin en 2006. Mais ce ne serait pas la fin du monde si elle n'y parvient pas, vendredi soir.

"Je suis amplement satisfaite de ce que j'ai accompli jusqu'ici. J'ai fait ma première finale aux Jeux olympiques (1500m) dans une épreuve qui n'est pas ma distance de prédilection.

"Depuis le début, mon objectif est de faire un podium au 1000m. Mais après tout ce qui est arrivé depuis le début des Jeux, le décès de la mère de Joannie Rochette et celui du lugeur, ça remet les choses en perspective. Je n'oublie pas mon objectif. Mais ce qui importe le plus pour moi, c'est de tout laisser sur la glace, de n'avoir aucun regret. Si ça me donne une médaille tant mieux, sinon tant pis."

Domination féminine

Les filles du courte piste n'ont pu échapper à la question qui est sur toutes les lèvres à Vancouver: comment expliquer que les athlètes canadiennes font mieux que leurs collègues masculins à ces Jeux?

Après les performances de mercredi, les athlètes canadiennes avaient contribué pour plus des trois quarts des médailles du pays depuis le début des Jeux _ soit quatre des sept médailles d'or, cinq des six d'argent et les deux de bronze.
"C'est peut-être parce que nous sommes capables de faire deux choses en même temps", a avancé Vicent avec une pointe d'humour.

"Au Canada, on met beaucoup de ressources dans le sport pour les filles, ce qui explique les bons résultats, a-t-elle poursuivi plus sérieusement. Espérons que cela donnera l'exemple à d'autres pays."

En courte piste jusqu'ici, les deux médailles du Canada appartiennent aux filles _ l'argent du relais féminin et l'argent de Marianne St-Gelais au 500m.

"Les gars vont très bien faire demain et ils vont peut-être nous rattraper", a noté Kalyna Roberge, de St-Etienne-de-Lauzon.

En vue du 1000 mètres dames, Roberge soutient qu'elle va le patiner le coeur léger maintenant que la médaille du relais est acquise.

"Notre performance au relais a fait tomber le stress. Nos attentes étaient vraiment basées sur le relais cette année aux Jeux. On va maintenant aller chercher un plaisir supplémentaire pour nos performances individuelles."

"Notre confiance est rehaussée et, comme c'est notre dernière épreuve, on va tout donner", a ajouté l'Albertaine Jessica Gregg, la troisième membre de l'équipe qui s'est qualifiée pour les quarts de finale de l'épreuve.