Ce n’est pas un secret. Pour exceller dans une discipline sportive, il faut redoubler d’ardeur à l’entraînement, s’investir totalement dans les compétitions et s’assurer d’avoir une alimentation parfaite. On doit également être habité par une détermination et une confiance sans limites.

Le triathlète québécois Antoine Jolicoeur Desroches réunit chacune de ces qualités. Il est un des plus beaux espoirs québécois de cette discipline exigeante. Retenez ce nom puisque vous risquez d’en entendre parler beaucoup au cours des prochaines années. Le jeune homme complète actuellement un double baccalauréat à l’Université McGill en nutrition science et food science. Il se prépare à entreprendre sa deuxième saison en tant que professionnel sur le circuit demi-Ironman (70.3) avec la nouvelle équipe québécoise Bistro B. Cette formule du  triathlon gagne de plus en plus en popularité. Il s’agit de nager 1,9 km, pédaler 90 km et courir 21,1 km. 

Antoine Jolicoeur DesrochesÀ seulement 22 ans, il fait partie des plus jeunes triathlètes professionnels du Canada, une situation qui le motive au plus haut point puisqu’il affirme se sentir à sa place. C’est en discutant avec lui qu’on comprend à quel point il est sérieux dans son parcours d’athlète.

Le 7 mai prochain, il participera à un triathlon à Majorque en Espagne. Il se concentrera ensuite sur le Ironman 70.3 de Tremblant le 26 juin et des courses aux États-Unis au cours de l’été. Le point culminant de sa saison sera probablement sa participation au Championnat du monde longue distance en Oklahoma, le 24 septembre. Cette compétition se situe à mi-chemin entre le 70.3 et l’Ironman complet. À cette occasion, il devra nager 4 km, rouler en vélo sur 120 km et terminer avec une course à pied de 30 km. C’est lors de cette épreuve qu’il vérifiera s’il est capable de bien gérer son effort et s’il a le potentiel pour s’inscrire à un Ironman complet. Si c’est le cas, celui de Tremblant en septembre 2017 serait dans sa ligne de mire.

L’horaire de Jolicoeur Desroches est immensément chargé et c’est grâce à une discipline stricte qu’il parvient à concilier sport et études. Mais sa détermination n’est pas nouvelle puisqu’il a toujours été un grand passionné de sport.

Il a découvert le triathlon il y a cinq ans. À cette époque, il était déjà en excellente forme physique et participait à des courses de ski de fond. En été, pour conserver son cardio, il enfourchait son vélo ou enfilait ses chaussures de course. Comme il avait déjà goûté à la natation de compétition lors de ses études secondaires, l’idée lui est tout naturellement venue de concilier les trois disciplines pour s’inscrire à un premier triathlon sprint. Il a adoré, si bien que pendant les années qui suivirent, il alterna entre le ski de fond et le triathlon au rythme des saisons et des calendriers de compétitions. Mais arriva un moment où il a dû choisir et ce fut la diversité du triathlon qui l’emporta.

Antoine Jolicoeur DesrochesOn le mentionnait, 22 ans, c’est jeune pour être un pro au 70.3. Passer du triathlon sprint à un demi-Ironman représente tout un défi. Mais pour Antoine Jolicoeur Desroches, rien n’est impossible lorsqu’on croit en soi. 

« À mes débuts, j’ai commencé avec la distance sprint pendant deux ou trois ans. Pendant que j’étais encore dans mes années junior, mon entraîneur m’encourageait à essayer des compétitions un peu plus longues. Je suis donc passé à la distance olympique puis, il y a deux ans, au 70.3. C’était en Ontario, et malgré mon statut d’amateur, j’ai bien fait en terminant au premier rang de ma catégorie d’âge et sixième au total. En terminant premier de ma catégorie, ça me donnait accès aux Championnats du monde dans mon groupe d’âge en Autriche. J’ai plutôt choisi de devenir professionnel sur le circuit 70.3.  Je savais que ce serait difficile, mais que j’aurais également l’occasion d’apprendre davantage et de vivre de bonnes expériences », explique-t-il. 

La discipline du triathlète québécois est impressionnante, lui qui se soumet à un entraînement intense depuis plusieurs années. À preuve, il s’entraîne deux ou trois fois quotidiennement, et ce, pratiquement tous les jours de la semaine.

Antoine Jolicoeur Desroches« J’essaie de faire du travail de qualité avec beaucoup d’intervalles. Je me réserve parfois des moments de repos puisque je sais que c’est essentiel. Pour moi, une journée de congé, c’est lorsque je fais seulement une petite sortie de course à pied ou de vélo. En hiver, il m’arrive d’en profiter et d’ajouter du ski de fond à mon horaire pour varier. » 

Il concède que son temps est précieux et qu’il le maximise pour être capable de réussir aussi bien sur la scène académique que sportive. Pas le temps de prendre des pauses et d’aller sur les médias sociaux ou de regarder la télévision lorsqu’une session d’étude est à l’horaire. Il refuse de se laisser déconcentrer par des distractions extérieures. 

« Quand j’étudie, je le fais à 100 %. Quand je m’entraîne, c’est exactement la même chose. Pas de passe-droit! », précise-t-il.

Il est tout aussi rigoureux dans ses choix alimentaires. Ses études dans ce domaine l’aident à faire de bons choix. Plutôt que de prendre trois repas par jour, il mange de six à huit reprises, mais de plus petites portions ou des collations qui se digèrent bien. Il évite ainsi d’avoir l’estomac trop plein lorsqu’il s’entraîne. Végétarien convaincu depuis quelques années, il est devenu végétalien au cours des derniers mois. En plus de la viande, il exclut donc de son alimentation tous les sous-produits d’origine animale tels que le lait, les œufs et le miel. 

Antoine Jolicoeur Desroches ne fait pas que participer à des triathlons. Il partage également sa passion grâce à un blog (Le Blog du Triathlète) qui va bien au-delà du compte rendu de ses courses.

« Je partage mes expériences et mes trucs. Je peux, par exemple, aborder l’importance de la musculation pour être encore plus performant dans les triathlons. C’est intéressant puisque, comme bien d’autres athlètes, je croyais à tort qu’il ne fallait pas être trop lourd pour pratiquer cette discipline. Ce blog me tient vraiment à cœur car de plus en plus de gens découvrent le triathlon au Québec et ils se fixent parfois des objectifs trop rapides. Avant de parvenir à compléter un Ironman, il y a du chemin à faire. J’explique l’importance d’y aller par étape, de bien se nourrir et de savoir comment s’entraîner », conclut-il. 

Jolicoeur Desroches est encore jeune, mais a des objectifs précis. En clair, il veut faire partie de l’élite de son sport. C’est pourquoi il refuse les passe-droits et s’assure de respecter son horaire chargé d’entraînement. Il n’y a pas que dans son sport qu’il mène avec succès trois carrières. Dans la vie également, car au cours des prochaines années, il entend gagner des compétitions, être diplômé de l’université et inspirer une nouvelle génération.