Montréal (Sportcom) - « Ça ne pourrait pas aller mieux », a lancé Andrew Willows lorsque joint par Sportcom, à Szeged, en Hongrie. Le kayakiste de LaSalle s'est qualifié pour deux finales aux Championnats du monde de canoë-kayak de vitesse. Willows et son partenaire Richard Dober Jr. ont atteint la finale en K-2 sur 500 mètres. Willows et Dober ont également joint leurs efforts à ceux de Ryan Cuthbert, de Montréal, et Steve Jorens, de Candiac, pour se tailler une place en finale du 1000 m.

« J'ai beaucoup de pression qui s'est envolée », a commenté Dober, de Trois-Rivières, à propos de la qualification des deux embarcations. « D'année en année, le sport grandit et le calibre s'élève. C'est assez exceptionnel. Alors, c'est certain que je ressentais beaucoup de pression en demi-finale. Des 36 bateaux présents, seulement neuf passent en finale. »

En demi-finale du K-2, Dober et Willows avaient la chance de se retrouver aux côtés de l'équipage allemand, multiple champion du monde. « C'était la première fois que nous avions la chance de nous mesurer à eux. On a même été capables de leur tenir tête », a souligné Dober qui doit préparer ses examens nationaux de chiropractie alors qu'il est aux championnats. « Disons que je n'ai pas tellement la tête à cela », a-t-il confié en riant.

Le Canada n'avait pas réussi à inscrire de kayaks dans les finales masculines du K-4 1000 m ou du K-2 500 mètres depuis plus d'une dizaine d'années. « Nous avons eu une année d'entraînement très longue et très difficile, mais là, nous sommes tous excités d'être en finale », a souligné Willows, qui est originaire de Gananoque, en Ontario. « Mark Granger nous a admirablement bien préparés pour ces championnats. Mon corps n'est pas fatigué. Je me sens très bien. Nous sommes ici au sommet de notre forme. »

« Je me sens fort sur l'eau, a renchéri Dober. Je n'ai pas peur que ça me fasse mal. »

Les équipiers québécois visent une parmi les six premières embarcations dans les deux finales. Ils sont septièmes (K-2) et neuvièmes (K-4) au terme des demi-finales. « Nos objectifs sont tout à fait réalistes, mais, qui sait ce qui peut arriver le jour de la course. Si tous les éléments sont réunis, nous pouvons viser plus haut », a indiqué Willows. « Nous avons une nouvelle attitude, a poursuivi Dober. Nous rentrons dans les courses pour gagner. Toutes les équipes que nous avons battues en Coupe du monde sont présentes, mais elles ont toutes fait de gros changements depuis. » Cuthbert, Dober, Jorens et Willows avaient enlevé les honneurs de la Coupe du monde, à Duisburg, en mai dernier.

La finale du K-4 sera disputée samedi et celle du K-2 dimanche.

Rendez-vous raté pour Fournel et Gauthier

« J'ai l'impression d'avoir perdu une année. » Émilie Fournel est dépitée, frustrée, déçue. En fait, elle ne trouve pas le mot juste pour expliquer ce qui vient de se produire. Elle et sa partenaire Kristin Gauthier ont raté la finale du K-2 500 mètres. Une heure avant la demi-finale, les athlètes ne savaient toujours pas si elles prendraient le départ. Gauthier, d'Ottawa, a été victime d'une foudroyante intoxication la veille de la course : fièvre, vomissements, diarrhée, tout était au programme. C'est donc une moitié d'équipe qui s'est élancée en demi-finale et le résultat est sans équivoque : Gauthier et Fournel ne seront pas de la finale.

« Je suis fâchée, mais le pire, c'est que je ne suis fâchée contre personne. Il n'y a personne à blâmer. Je me sens comme si j'avais perdu la dernière année. C'est très difficile », a dit, émotive, la kayakiste montréalaise.

Fournel, à la veille du championnat, respirait la confiance. Elle croyait que son équipage pouvait atteindre la finale. Elle voulait surtout se mesurer aux meilleures kayakistes au monde, question d'évaluer son rang sur l'échiquier mondial. Le rendez-vous raté de vendredi la prive de ce précieux barème à un an des sélections olympiques. « Ce n'est pas du tout une bonne façon de terminer l'année. »

Fournel pourra toutefois se reprendre en K-2 200 m, une épreuve non olympique, alors qu'elle fera équipe avec Karen Furneaux. Furneaux s'est qualifiée pour la finale du K-1 500 mètres. Deuxième sur la distance aux derniers championnats du monde, Furneaux voudra améliorer son résultat, d'autant plus que la championne en titre ne s'est pas qualifiée.

Le K-4 féminin formé des Québécoises Mylanie Barré et Geneviève Beauchesne-Sévigny, épaulées de Victoria Tuttle et Jillian d'Alessio a raté une participation à la finale du 500 mètres par 36 centièmes de seconde. Thomas Hall, de Pointe-Claire, et ses coéquipiers Kyle Jeffery, Andrew Russell et Dmitri Joukovski, seront de la finale du C-4 aux 500 et 1000 mètres.

Dans les autres athlètes canadiens qualifiés, soulignons la présence d'Adam van Koeverden en K-1 sur 500 et 1 000 mètres, de Richard Dalton en C-1 1000 m et Mark Oldershaw, également en canoë monoplace, mais sur 500 mètres.