WASHINGTON (AFP) - Un ancien porte-parole de la Maison Blanche en matière de lutte contre la drogue a apporté lundi son soutien à la sprinteuse américaine Marion Jones, multiple championne d'athlétisme, dans sa lutte contre l'Agence antidopage américaine (USADA).

"Toutes les évidences montrent pour l'instant son innocence", déclare dans un communiqué Robert Weiner, porte-parole du "Tsar de la drogue" entre 1995 et 2001, dont le bureau a aidé à la création de l'USADA.

"L'USADA doit cibler les sportifs de renom s'ils trichent, c'est leur tâche, poursuit-il. Mais vous ne pouvez pas attaquer un innocent et essayer de le rendre coupable, ce qui semble être le cas pour Marion Jones."

Jones a été entendue par un grand jury fédéral à l'automne dernier dans l'enquête sur le laboratoire californien BALCO, dont le patron, Victor Conte, est accusé de distribution de stéroïdes à des sportifs de renom. Parmi ceux-ci figurent également son compagnon Tim Montgomery, recordman du monde du 100 m.

La presse américaine a révélé ensuite que Jones et Montgomery figuraient sur une liste de sportifs ayant reçu des stéroïdes de la part de Conte. Puis qu'un chèque était parti du compte de Jones vers celui de Conte.

Dans sa défense de Jones, Weiner rappelle entre autres que le chèque porte la signature de "son ex-mari, C.J Hunter, banni pour dopage". Que le lien avec Balco est l'achat d'un "complément alimentaire légal (ZMA) que l'on peut trouver dans n'importe quel magasin spécialisé". Et que Jones a récemment réaffirmé son innocence face à un détecteur de mensonges.

Weiner estime que "Jones a besoin de justice, pas seulement de coup de massue, comme message pour la jeunesse... On est d'accord pour que l'USADA fasse une chasse agressive et punisse les dopés dans le sport, mais pas de façon arbitraire. Ce serait encore pire si l'USADA empêchait à tort Marion Jones de participer aux Jeux de 2004."

"Des centaines de personnes dans ce pays ont reçu la peine capitale et leur innocence fut révélée trop tard. Pour Marion Jones, être privée des Jeux serait une forme de peine capitale", conclut-il.