ROME, (AFP) - Le docteur Michele Ferrari, une des figures jusqu'ici respectée du monde cycliste italien, vient d'être rattrapé par les affaires de dopage et comme le champion Marco Pantani (Mercatone Uno) avant lui, il devra rendre des comptes à la justice.

Pionner de la préparation physique scientifique des sportifs de haut niveau, le Dr Ferrari passera en effet le 21 septembre devant le tribunal de Bologne (nord).

Ainsi en a décidé le juge du parquet de Bologne, Massimo Poppi, qui vient d'ordonner son renvoi devant le tribunal sur la base des résultats de l'enquête anti-dopage menée depuis 1998, par le procureur de Bologne, Giovanni Spinosa et la brigade anti-stupéfiants des carabiniers.

Mis en examen l'année dernière pour dopage, Pantani a écopé en décembre 2000 de trois ans de prison avec sursis. A l'époque, l'Italie ne disposait pas d'une législation anti-dopage. Celle-ci a été adoptée définitivement par le Parlement le 17 janvier dernier.

Le docteur Ferrari est notamment accusé d'avoir administré des substances dopantes, dont l'Erythropoïétine (EPO), ainsi que des corticoïdes et des hormones de croissance à une vingtaine de cyclistes de renom.

Certains sont encore en activité comme les Italiens Ivan Gotti, Mario Cipollini et Mario Savoldelli, le Russe Pavel Tonkov, l'Espagnol Abraham Olano et le Belge Axel Merckx. D'autres, tels les Italiens Gianni Bugno et Claudio Chiappicci ou le Suisse Rony Rominger par exemple, ont déjà abandonné la compétition.

Aucun de ces coureurs n'a été inquiété par la justice, mais tous ont été cités comme témoins en tant que victimes.

"rite abrégé"

Le pharmacien Massimo Guandalini, principal "associé" du docteur Ferrari, a été lui aussi traduit devant la justice, pour avoir fourni des médicaments à plusieurs fédérations sportives.

Contrairement à Michele Ferrari, M. Guandalini et deux autres médecins, Alberto Maria Bergossi et Roberto Corsetti, ont préféré choisir la voie dite du "rite abrégé" (l'admission partielle de la faute commise autorise la réduction de la peine encourue) et comparaîtront devant le juge le 15 mars prochain.

MM. Ferrari et Guandalini auraient administré à plusieurs reprises "dans un même dessein criminel des substances telles que Dhea, Saizen, Adrénaline, IGF1, Eritrogen, Androsten, Sunsurrene Forte, de façon dangereuse pour la santé des athlètes pratiquant diverses disciplines sportives".

Ils sont en outre accusés de leur avoir fait "obtenir un résultat différent de celui qu'ils auraient eu dans un déroulement correct et loyal des compétitions sportives" grâce à la consommation de "produits pharmaceutiques dopants aux fins d'optimiser le résultat".