Sherbrooke (Sportcom) - Il pleuvait des cordes sur le stade de Sherbrooke vendredi matin alors que se préparaient les qualifications pour l'épreuve reine des Jeux : le 100 mètres.

Soixante-huit sprinters masculins dégoulinant et grelottant allaient se disputer en neuf vagues de huit, les 24 places disponibles pour les demi-finales qui ont lieu en début de soirée. Parmi eux, David Pedneault et Pierre-Hans Horacius, tous deux de Montréal. Et la compétition s'annonce féroce avec une douzaine de coureurs aptes à accéder à cette finale des troisièmes Championnats du monde d'athlétisme jeunesse disputée samedi soir.

Les Québécois, malgré les conditions déplorables -environ 15°C et sous une pluie battante -, ont surmonté et la température et les chronos et se sont qualifiés pour la demi-finale.

David Pedneault avait déjà couru sous la pluie sur cette piste qu'il avoue trouver rapide. «C'est une belle piste, c'est un beau stade, je suis très content. La pluie, c'est sûr que c'est un facteur mais je me dis que toutes les personnes sur la ligne de départ ont la même vie que moi. En même temps, ce n'est pas un gros facteur qui m'influence dans ma tête. C'est plutôt de voir comment mes muscles, eux, vont réagir».

Dans sa vague, on a assisté à deux faux départs, ce qui ne semble pas trop l'avoir déconcentré. Pourtant, un nouveau règlement de l'IAAF élimine automatiquement un participant qui a causé un deuxième faux départ, peu importe celui qui a causé le premier. «Ce n'est pas la première fois qu'on court avec ce nouveau règlement au Québec; ça ne m'a pas trop dérangé; je suis très concentré.»

David a réalisé le 11e meilleur chrono des qualifications en 10.74, un centième de seconde derrière son compatriote Pierre-Hans Horacius. Il y a un mois exactement, son meilleur temps était de 10.73. Depuis, il est descendu à 10.54 et se dit confiant pour la suite des événements. Le meilleur temps de la séance du matin a été 10.53 secondes, réalisé par l'Anglais Craig Pickering.

«Je suis en confiance, ceux qui ont fait un meilleur temps que moi ce matin, je sais même pas qui c'est et de quel pays ils viennent. Je vais faire ma course et après on verra les résultats parce que présentement tout va bien. Ç'a été une course très relaxe et je suis très content», a-t-il conclu. «Je vais maintenant me reposer et puis essayer de marcher le moins possible... .»

Pierre-Hans Horacius semblait lui aussi très heureux de sa qualification (à 2 centièmes de seconde de son meilleur temps à vie). Mais le chrono ne le préoccupait pas trop puisque les qualifiés sont les deux premiers de chaque vague, plus six repêchés d'après leur chrono. Et il était justement le deuxième de sa vague.

«J'apprécie les qualifications aux positions plutôt qu'au temps. Tu n'as pas le stress de te demander est-ce ce que j'ai fait un temps, est-ce que je suis qualifié? Quand tu es qualifié directement, tu as juste à penser à ta prochaine course tout de suite, sans même regarder ce qui se passe dans les autres vagues».

«Je me sentais bien même si la température n'étais pas bien. J'ai fait ma course et en demi-finale, je devrais être encore meilleur et courir encore plus vite».

Son temps de 10:73 secondes n'était probablement pas étranger à l'enthousiasme qu'il démontrait après l'épreuve. «Statistiquement, David est habituellement plus rapide que moi. mais là j'y vais et je pousse». Un mélange d'adrénaline et de cette pluie qui ne semble pas trop, lui non plus, l'avoir dérangé. « Non, parce qu'il faut que tu fasses avec, que tu cours avec la pluie et ce n'est pas la pluie qui va m'arrêter. Si je suis bien préparé, la pluie ne peut rien faire».

«Et j'aime bien cette compétition internationale. Là, je vais aller manger parce que j'ai vraiment faim, puis m'asseoir dans un coin et analyser les erreurs que j'ai pu faire dans cette course pour qu'en demi-finale, ça n'arrive pas.

La demi-finale du 100 mètres masculin sera disputée samedi, à 15h00.