Un mélange de vétéranes et de recrues. Une nouvelle paire d’entraîneurs. Et surtout, un style canadien. C’est sur ces composantes que compte l’équipe nationale féminine de water-polo pour leur tournoi le plus important des quatre dernières années.

Dès lundi, les représentantes de l’unifolié prendront part au Tournoi de qualification olympique qui se déroulera à Gouda, aux Pays-Bas. Elles ont l’espoir d’y décrocher une place en demi-finale, passage obligé pour que leur aventure se poursuive jusqu’à Rio.

Absentes du rendez-vous olympique en 2008 et 2012, les poloïstes du pays ne veulent pas rater leur coup.

« Nous avons la maturité et nous avons tellement vécu de changements dans les derniers trois ans, que nous sommes prêtes à avancer », a affirmé la capitaine de l’équipe nationale Krystina Alogbo.

Pour la Montréalaise, l’équation était simple.

« Quand tu continues à te faire piler dessus, à un moment, il faut que ça remonte, a-t-elle expliqué. Nous avions un choix à faire : on laisse faire ou on se branche. »

Simple équation, simple décision. Les joueuses canadiennes n’ont pas hésité à sauter à l’eau et à redoubler d’ardeur pour ne pas revivre la déception une troisième fois.

« Le cheminement que nous avons eu, l’espoir de ne pas nous qualifier pour les Jeux olympiques deux fois d’affilée, nous savons c’est quoi. Nous voulons aller de l’autre côté. »

Pour atteindre ce but tant attendu, la troupe dirigée par les entraîneurs québécois David Paradelo et Justin Oliveira, qui ont succédé l’automne dernier à Johanne Bégin, a changé son système de jeu… pour une troisième fois en quatre ans.

Après avoir adopté un style de jeu américain au début du cycle olympique, les Canadiennes ont ensuite misé sur un système inspiré des Italiens l’année dernière.  Avec l’arrivée de leurs nouveaux entraîneurs est venu le temps de changer d’identité. La recette magique? Un système de jeu canadien!

« Nous avons combiné les forces pour bien aller de l’avant », a expliqué l’entraîneur-chef David Paradelo, satisfait de la progression de ses protégées depuis son arrivée à la barre de l’équipe. « Nous avons une équipe très complète. La vitesse d’exécution de nos joueuses et leur force physique sont excellentes. Elles ont une très bonne défensive qui est très étanche. Cela peut nous mener à une contre-attaque très rapide et très explosive. »

Les adversaires des Canadiennes à Gouda n’ont qu’à bien se tenir.

« Nous avons franchi toutes les étapes que nous devions franchir, a renchéri l’attaquante montréalaise Dominique Perreault.  Nous avons beaucoup de vitesse et nous avons beaucoup de différentes joueuses, avec différents styles.  Nous avons des forces partout dans la piscine. Nous avons aussi une belle cohésion et tout le monde s’entend bien. C’est ce qui sera notre force pour réussir. »

« Tout tombe en place : nos entraîneurs, notre équipe et notre cohésion. C’est tout simplement le bon moment et c’est très excitant », a pour sa part mentionné la Britanno-Colombienne d’origine Carmen Eggens, qui, comme sa sœur, Monika, s’est installée à Montréal dans sa poursuite de son rêve olympique.

Joëlle Bekhazi (Pointe-Claire), Axelle Crevier (Montréal), Katrina Monton (Dorval) et Christine Robinson (Lachine) sont les autres Québécoises de la formation.

Lundi, les Canadiennes briseront la glace en se mesurant aux Sud-Africaines. Elles affronteront ensuite les Américaines mardi, avant de conclure la ronde préliminaire en croisant le fer avec les Grecques, les Japonaises, puis finalement les Espagnoles.

Parmi les cinq formations, Krystina Alogbo a surtout hâte d’en découdre avec ses grandes rivales américaines.

« J’ai hâte de les affronter avec le chien que nous avons. Nous sommes prêtes à montrer à tout le monde que nous sommes au même niveau que des championnes du monde. »

Le classement des Canadiennes au terme de ces cinq matchs déterminera leurs adversaires de quart de finale, qui sera disputé samedi. Une victoire à ce stade les propulsera directement à Rio.

« Ça nous prend un match pour nous qualifier et c’est celui-là qui sera important », a rappelé Alogbo.