La popularité du triathlon ne se dément pas au Québec. Il n'y a, pour s'en convaincre, qu'à jeter un coup d'œil aux différentes compétitions organisées tout au long de l'année. Si la ville de Tremblant fait beaucoup parler d'elle grâce à son demi-Ironman de juin, son Ironman d'août et son championnat mondial Ironman 70.3 de septembre, des événements beaucoup plus anciens attirent également leurs lots de triathlètes.

Le samedi 6 septembre, je me suis déplacé au bassin olympique de l'île Notre-Dame, pour assister à la trentième édition du triathlon Esprit de Montréal. Et j'étais loin d'être le seul puisque malgré une température fraîche et pluvieuse, il y avait foule. Le site est enchanteur et permet aux spectateurs de suivre facilement les trois disciplines. D'ailleurs, permettez-moi d'adresser des félicitations autant aux athlètes qu'aux spectateurs ou à l'impressionnante équipe d'organisateurs et de bénévoles du Triathlon Esprit car le ciel est loin d'avoir collaboré tout au long de la journée. À certains moments, la nature s'est déchaînée et c'est sous de véritables trombes d'eau que les triathlètes devaient s'exécuter. Ça devenait tout particulièrement périlleux sur le circuit Gilles-Villeneuve où les cyclistes n'avaient d'autres choix que de ralentir dans les virages pour éviter les chutes. Et la zone de transition entre le vélo et la course à pied recelait également ses pièges. Les quelques pas en chaussures de vélo sur l'asphalte détrempé étaient difficiles.



Près de 3 000 participants s'étaient inscrits à une des nombreuses distances au programme. Car il faut bien comprendre qu'il existe plusieurs triathlons même si la formule demeure la même. Les épreuves de natation, de vélo et de course à pied s’enchainent toujours dans le même ordre. Ce sont les distances qui varient. Par exemple, une cinquantaine de triathlètes, le plus petit contingent, ont participé au triathlon Esprit composé de 3,8 kilomètres de nage, 180 kilomètres de vélo et 42,2 kilomètres de course. Il s’agit en fait d’un triathlon de catégorie Ironman bien qu’il n’en porte pas le nom pour des questions de droits.

Un peu plus de 400 participants ont pris part au Demi-Esprit, l’équivalent des triathlons 70.3 si populaires actuellement. Enfin, soulignons que près de 2 000 triathlètes se sont élancés sur les distances olympiques (1,5km, 40km et 10km) ou sprint (750m, 20km et 5km). Un triathlon par équipe était également à l’horaire de même qu’un duathlon (course, vélo et course). Bref, une journée extrêmement chargée qui a forcé les organisateurs à échelonner les départs des différentes épreuves et selon les catégories d’âge de 7h (Triathlon Esprit) à 14h45 (relais Sprint). Devant l’ampleur qu’a pris l’événement, ces mêmes organisateurs ont pris la sage décision de tenir le triathlon Esprit de Montréal sur 3 jours dès 2015 (11, 12 et 13 septembre). Cette décision était souhaitable car s'il y a un petit rapproche à adresser à cette journée de compétition, c'est que les participants des différentes épreuves se croisent tellement souvent qu'il devient difficile pour les spectateurs de savoir qui sont les meneurs.

Impossible de dresser ici la liste de tous les vainqueurs, mais soulignons tout de même la première place de Elmar Heger, de Calgary, à la plus longue des épreuves. Son temps de 9h36 prouve l'impact des conditions climatiques difficiles puisqu'il est loin du meilleur temps enregistré à cette compétition par l'Ontarien Rick Hellard en 2006 (8h41). Situation identique au demi-Esprit alors que Charles Asselin, de Joliette, fut le premier à franchir le fil d'arrivée en 4h02 soit une quinzaine de minutes plus lent que le record de 2010 qui appartient à Charles Perrault. Enfin, le très populaire triathlon olympique à vu l'Ontarien Paul Bregin monter sur la plus haute marche du podium (1h58:57), 17 secondes seulement devant Simon Lalonde, de Rosemère.

Ches les dames, c'est Linda Bérubé, de Saint-Jean Chrysostome, qui a remporté l'épreuve de très longue haleine après un éreintant périple de 11h32! Le demi-Esprit à consacré la Montréalaise Caroline Martineau (4h38) et Marie-Claude Boucher, de Coteau-du-lac, à terminé au premier rang du triathlon olympique (2h12:17). Là également, des temps éloignés des records de parcours.

Intéressant de jeter un coup d’œil aux statistiques fournies par les organisateurs du triathlon Esprit. Les 3 000 participants présents au bassin olympique de l’ile Notre-Dame auront nagé ensemble l’équivalent de la longueur de la rivière Yukon (3 178 kilomètres), pédalé 2,8 fois la circonférence de la terre (113 490 kilomètres) et traversé à la course sept fois le Canada (29 000 kilomètres). Lors de la première édition, il y a 30 ans, il n’y avait que quelques femmes sur la ligne de départ. En ce 6 septembre 2014, elles représentaient 38% des participants.

Le groupe d’âge le plus représenté était celui des 40-44 ans avec près de 500 inscrits. Mais chapeau aux 48 athlètes de plus de 60 ans qui étaient là. Le plus âgé affichait fièrement ses 75 ans ! Huit provinces canadiennes et 12 états américains étaient représentés. Les retombées économiques d’un événement comme le triathlon Esprit ne sont pas à négliger puisque des participants de huit pays avaient fait le voyage pour être à Montréal.



Je m'en voudrais en terminant de ne pas féliciter mes amis de Team in Training qui étaient là, sous la petite tente mauve, pour faire du recrutement ou pour participer au triathlon. Je suis le porte-parole de cet organisme caritatif depuis cinq ans et c'est toujours avec beaucoup de fierté que je rencontre les différents intervenants de l'organisme qui lutte contre les cancers du sang. Allez jeter un coup d'œil au site internet pour vous convaincre de la mission de TNT et des différentes façons de vous joindre à nous. Plusieurs superbes destinations de course à pied ou de triathlon sont offertes. Une belle occasion de sauver des vies un pas à la fois.

J'ai déjà très hâte à la 31e édition du triathlon Esprit. Je crois que la nouvelle formule annoncée de trois jours est la bonne et que cela coïncidera avec un spectacle encore plus impressionnant que celui déjà très étoffé et efficace des trente dernières années.