OTTAWAÂ -- Le Commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, a décidé d'ouvrir une enquête relativement à une plainte déposée sur l'unilinguisme de la firme de recrutement du personnel de l



OTTAWA -- Le Commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, a décidé d'ouvrir une enquête relativement à une plainte déposée sur l'unilinguisme de la firme de recrutement du personnel de la sécurité pour les Jeux olympiques de Vancouver 2010.

Un porte-parole du Bureau du Commissariat aux langues officielles a confirmé au quotidien Le Droit qu'une plainte avait été déposée et que le bureau avait entrepris une enquête sur les démarches de recrutement de l'entreprise Contemporary Security Canada (CSC) à l'Université d'Ottawa et à la Cité Collégiale, la semaine dernière.

L'entreprise cherchait à recruter 400 personnes intéressées à travailler à la sécurité des Jeux olympiques et paralympiques de Vancouver en février 2010 et avait choisi la capitale fédérale dans l'espoir d'y recruter du personnel bilingue. Mais pour sa campagne à Ottawa, l'information, de même que l'affichage et le personnel, était unilingue anglophone.

A première vue, la juridiction du Bureau du commissaire aux langues officielles s'appliquerait dans ce cas puisque l'entreprise aurait obtenu ce contrat d'une institution fédérale pour le recrutement du personnel de la sécurité.

En vertu de la Loi sur les langues officielles, "il incombe aux institutions fédérales de veiller à ce que, tant au Canada qu'à l'étranger, les services offerts au public par des tiers pour leur compte (soient bilingues), et à ce qu'il puisse communiquer avec ceux-ci, dans l'une ou l'autre des langues officielles dans le cas où, offrant elles-mêmes les services, elles seraient tenues, au titre de la présente partie, à une telle obligation".

Dans l'enquête, il faudra déterminer, par exemple, si c'est la Gendarmerie royale du Canada ou le COVAN (Comité organisateur des Jeux de Vancouver) qui a recruté l'entreprise qui fait le recrutement du personnel de sécurité.

Par ailleurs, le Commissaire aux langues, Graham Fraser, a profité de sa comparution devant le comité sénatorial des langues officielles pour rappeler que les 7,7 millions $ annoncés par le ministre James Moore la semaine dernière et destinés à la traduction, la signalisation pour les sites olympiques et les cérémonies de remises des médailles n'allaient pas régler tous les problèmes soulevés dans son dernier rapport sur les Jeux. Il espère que des actions seront prises pour mettre de l'avant les autres recommandations de ce rapport accablant sur les préparatifs visant à respecter les deux langues officielles pendant la tenue de ces Jeux.

"Des changements récents au modèle que le COVAN compte utiliser pour l'affichage extérieur sont très encourageants. Je reste cependant préoccupé par le peu d'empressement démontré par les partenaires municipaux et provincial du COVAN à ce chapitre", a dit le commissaire Fraser devant le comité sénatorial.

Il y a aussi le cas, loin d'être réglé, des aéroports de Vancouver (et Pearson de Toronto) qui, de façon générale, ne sont pas prêts à accueillir les gens dans les deux langues officielles, constate encore le commissaire Fraser.

"Les services en français sont souvent complètement absents, et lorsqu'ils existent, les employés ont quand même tendance à faire le premier contact avec les visiteurs en anglais seulement. A l'aéroport de Vancouver, les contrôles de sécurité, Air Canada, de même que les autorités aéroportuaires (et les concessionnaires) obtiennent des résultats particulièrement alarmants", a-t-il répété devant les sénateurs.