Le gardien des Canucks de Vancouver, Roberto Luongo, est quasi assuré de faire partie de l'équipe nationale masculine de hockey aux Jeux olympiques en février prochain. Ce sera une expérience uniq



Le gardien des Canucks de Vancouver, Roberto Luongo, est quasi assuré de faire partie de l'équipe nationale masculine de hockey aux Jeux olympiques en février prochain. Ce sera une expérience unique pour lui de jouer à la fois devant ses partisans et pour son pays. RDS s'est entretenu avec lui en vue de ce tournoi tant attendu.

RDS : Roberto, tu es le gardien et le capitaine des Canucks de Vancouver. Es-tu resté surpris lorsque l'on t'a demandé d'être capitaine?

Roberto Luongo : Au début, j'étais un peu surpris lorsqu'on m'a approché au début du camp et en même temps, j'étais excité. Je trouvais que c'était un bon défi pour moi et j'étais prêt à prendre cette responsabilité.

RDS : Comment vis-tu cela?

R.L.: Je crois qu'en dehors de la patinoire, sur la glace ou dans le vestiaire, il n'y a pas grand chose qui change. Tout ce qui a changé, c'est qu'il y a plus de réunions. Je rentre plus souvent dans le bureau avec l'entraîneur pour discuter et aussi en dehors de la glace, je dois assister à différents événements et parler aux médias.

RDS : Tu es comme un « Dieu » à Vancouver. Est-ce que tu te permets de faire des erreurs ou tu te dis, que tu n'y a pas droit?

R.L.: On n'a pas le droit de faire des erreurs ! Sinon, on va se le faire dire. Mais on est tous humain, on fait tous des erreurs, mais on essaie de marcher droit devant et de travailler le plus fort possible.

RDS : Tout le monde dit que la lutte se fait entre Roberto Luongo et Martin Brodeur. Est-ce que tu vois ça comme un lutte ou au contraire, les deux vont se nourrir l'un de l'autre pour s'améliorer ?

R.L.: Il y a beaucoup de choses qui entrent en jeu. Il n'y a pas seulement moi et Martin. Il y a beaucoup de très bons gardiens de but au Canada qui sont capables d'être à la hauteur. La seule chose que je peux contrôler, c'est la manière dont je joue avec les Canucks, cette année. Je vais travailler le plus fort possible, faire de mon mieux et une fois que l'équipe sera choisie, le rôle que j'aurai, je l'accepterai.

RDS : Tu es un leader à Vancouver. Au sein de l'équipe canadienne, il y en aura une quinzaine de leaders, dont une douzaine de capitaines. Dans ce cas-là, est-ce que le rôle d'un gardien de but c'est d'être un peu plus effacé ou au contraire, de prendre sa place?

R.L.: Je crois que tout le monde va avoir sa place dans le vestiaire. Tout le monde est leader qu'il soit capitaine ou non. Je suis rendu au point dans ma carrière où je me sens assez à l'aise pour avoir une voix dans le vestiaire. C'est sûr qu'on est un groupe, et on est tous capable de leader, mais on ne veut pas non plus piler sur les autres.

RDS : La relation entre un gardien de but et les défenseurs est primordiale durant l'année. Aux Olympiques, tu ne les connaîtras pas beaucoup. Comment se construit cette relation-là?

R.L.: Je pense qu'une semaine comme cette semaine de camp est importante justement pour construire une relation avec eux et pour connaître leurs jeux. C'est aussi pour moi le moment de leur dire ce que j'aime comme, par exemple, où ils doivent se tenir lorsqu'ils sont près du filet. C'est important d'établir les choses avant les Jeux parce qu'une fois aux Olympiques, tu n'as pas besoin de passer à travers ces formalités, et tu peux te concentrer sur la partie.

RDS : À Vancouver, tu vas être chez vous, dans tes affaires, est-ce que pour toi ce sera une pression supplémentaire, ou au contraire, ce sera une motivation?

R.L.: C'est un peu des deux. Pour moi la pression, c'est de la motivation. Ça me donne de l'adrénaline, ça me donne envie d'être meilleur et ça me fait jouer à un autre niveau. Le fait d'être à la maison à Vancouver, c'est stimulant parce que tout le monde me connaît là-bas. Je vais être plus à l'aise dans mes affaires et je n'aurai pas besoin de m'acclimater.

RDS : J'ai déjà vu ton frère arbitrer au soccer. Est-ce que toi tu as déjà joué au soccer quand tu étais tout-petit?

R.L.: J'ai joué au soccer de 8 ans jusqu'à 13 ans. J'étais assez compétitif, alors à 13 ans, il a fallu que je prenne une décision pour savoir quelle direction j'allais prendre. Je crois que j'ai pris la bonne.

RDS : Mais tu n'as pas toujours été gardien de but?

R.L.: Pas au hockey. J'ai joué à l'avant pendant mes 3 premières années. J'ai commencé à 8 ans, et à l'âge de 11 ou 12 ans, j'ai fait le transfert pour être dans la position que je voulais vraiment.

RDS : Est-ce que c'est un concours de circonstances? Comment es-tu arrivé à être gardien de but?

R.L.: Je voulais toujours être gardien de but. Comme je ne savais pas patiner, mes parents voulaient que j'apprenne. Dans le temps, on avait comme mentalité qu'un gardien de but ne bouge pas et ne fait pas assez d'exercice. Finalement, cette année-là, le gardien de but a été blessé et j'ai demandé à ma mère si je pouvais le remplacer. Depuis, je n'ai plus jamais changé.

RDS : Est-ce que tu avais un entraîneur qui t'a montré à avoir un style?

R.L.: Non, pas à cet âge. J'écoutais la télé, mon équipe préférée était les Oilers d'Edmonton et mon gardien de but préféré était Grant Fuhrl. Je le regardais faire ses arrêts avec la mitaine, c'est ce qui me passionnait, j'essayais de l'imiter dans la rue et c'est comme ça que j'ai appris à garder les buts.

RDS : Tu as reçu tout un honneur cette année. Tu as maintenant un aréna à ton nom à Saint-Léonard à Montréal. Comment vis-tu cela?

R.L.: C'était spécial pour moi de vivre ça. Ce n'est pas quelque chose que je m'attendais à vivre dans ma carrière et aussi jeune. Ça me fait drôle d'avoir un aréna à mon nom à côté de celui de Martin Brodeur qui est à quelques kilomètres.

RDS : Martin Brodeur nous disait que ton aréna était sur le bord de l'autoroute, et que le tien aura plus de visibilité.

R.L.: C'est sûr que l'emplacement est meilleur. Le sien, je crois qu'il est un peu plus grand. On perd d'un bord et on gagne de l'autre.