BERLIN - Croire que tous les athlètes se dopent parce que certains d'entre eux ont été pris à tricher est injuste, a déclaré mercredi Thomas Bach, un candidat à la présidence du Comité international olympique.

À une semaine environ des Championnats du monde d'athlétisme qui seront disputés à Moscou, Bach a prévenu contre le piège de soupçonner aveuglément tous les athlètes de dopage après les tests positifs subis par les sprinteurs Tyson Gay, Asafa Powell et Sherone Simpson.

« Ce ne serait pas juste, a déclaré l'Allemand en conférence de presse. C'est un poison de soupçonner le dopage après un test positif. C'est pourquoi nous devons toujours être conscient des raisons pour lesquelles nous luttons contre le dopage - pour les athlètes propres. »

Bach, qui occupe présentement un poste de vice-président au CIO, aspire à remplacer Jacques Rogge à la présidence. Celui-ci quittera son poste après 12 années de service. Le successeur de Rogge sera élu le 10 septembre au moyen d'un scrutin secret à Buenos Aires, en Argentine.

S'il est élu, Bach serait le premier Allemand et le premier ancien champion olympique à devenir président du CIO. Bach a aidé l'Allemagne à remporter l'or dans une compétition d'escrime par équipe aux JO de 1976 à Montréal.

« Je veux redonner quelque chose au sport. J'ai grandi en pratiquant le sport », a indiqué Bach, un avocat de profession qui est président de la Confédération des sports olympiques d'Allemagne depuis 2006.

Bach est considéré comme le favori parmi les six candidats au poste de président.

L'homme de 59 ans a déclaré qu'il construira sur les acquis mis en place par Rogge s'il est élu. Il a promis de s'attaquer à la corruption, de bâtir la confiance au sein de l'organisation, de promouvoir les droits de l'être humain par des moyens politiques et de travailler avec les différentes autorités afin de lutter contre le dopage.

« Le combat contre le dopage ne sera jamais terminé, a souligné Bach. Nous n'en serons jamais à un stade où nous serons libres de tout cas de dopage. Chaque fois qu'il y a une compétition, il y a quelqu'un qui risque d'essayer quelque chose comme ça pour obtenir un avantage. C'est la même chose dans la société. »

Bach s'est dit en faveur d'augmenter à quatre ans les suspensions standards de deux ans qu'on impose aux athlètes qui en sont à leur première infraction.

« Il faut avancer de façon réaliste. Cela signifie qu'il faut tester de la manière la plus complète possible tout en imposant des sanctions sévères. Et avant tout, il ne faut jamais perdre de vue l'objectif, a dit Bach. Le plus important, c'est de protéger les athlètes. Chaque test, chaque suspension nous aide à y arriver. Nous devons faire en sorte qu'ils aient confiance qu'ils auront droit à une compétition juste. »

Bach a laissé entendre que des pas importants ont été faits dans la lutte contre le dopage depuis la fin des années 1990, mais il a souligné qu'il ne faut pas relâcher pour autant.

« D'un côté, chaque test positif montre que la lutte contre le dopage a un effet. De l'autre côté, il y aura toujours quelqu'un qui songera à tricher, a dit Bach. Des mesures contre le vol et la corruption dans la société en général ont prises pendant des centaines d'années et pourtant, il y en a encore. C'est malheureusement ainsi. »