Pas croyable comment San Diego est une belle ville. Des palmiers partout et cette belle joie de vivre qu’affichent les citoyens est contagieuse. Je viens tout juste de terminer (3 juin) le populaire demi-marathon (21,1km)Rock’ n’ Roll avec les 34 participants de Team in Training du Québec et je suis encore sur un nuage.



Pourtant, la course ne fut pas facile. Je me suis levé à 3 heures du matin pour avoir le temps de déjeuner et de me préparer. Après avoir rejoint les autres coureurs dans le lobby de l’hôtel, nous prenons une navette vers la ligne de départ.

Et là c’est la longue attente. Ces longues minutes où tous les coureurs sont entassés. Plusieurs centaines font la file devant les toilettes portatives. Notre entraîneur, Jacques Michel, fait un travail exceptionnel en prodiguant des conseils de dernières minutes à tous ceux qui en sont à une première course à vie.

Les 42 000 participants du marathon et du demi-marathon sont regroupés dans 42 enclos selon leur prédiction de chrono final. Je suis dans le 5e à l’avant.

À 6h15 pile, le départ est donné. Les enclos se vident à chaque 30 secondes. Je prends le départ vers 6h20. Déjà, le soleil était levé depuis une quarantaine de minutes. La journée promettait d’être belle.

Le départ s’effectue près du fameux zoo de San Diego. J’ai une pensée pour mes enfants car certains de leurs personnages de film animés préférés (Madagascar) y sont associés. Au 4e kilomètre, on y court même. Je lève la tête pour tenter d’apercevoir les animaux. Sans succès!

Au 8e kilomètre, je quitte le magnifique et plus grand parc urbain des États-Unis, le parc Balboa. Le parcours nous amène sur l’autoroute numéro 8. C’est le passage le moins intéressant. J’ai l’impression de courir sur l’échangeur Turcot, à Montréal. Le vent souffle et la forte inclinaison sur plusieurs kilomètres me fait mal aux chevilles. Par prudence, j’essaie de me tenir le plus à l’intérieur possible des virages, mais je ne suis pas le seul à avoir cette idée.

La section la plus difficile du parcours est située entre les kilomètres 6 et 9. Ca monte. C’est pas compliqué. Ca monte (beaucoup)! Mon cœur pompe et veut me sortir de la poitrine. Mais je maintiens mon rythme. Je souhaite terminer en 1h45.

Au 14e kilomètre, j’aperçois le club de golf Riverwalk. J’ai les deux tiers du parcours de complété. Mon rythme est bon. J’ai du plaisir et je prends plaisir à constater que je prends le temps d’apprécier le moment. Je regarde partout comme le touriste que je suis. Contrairement à d’autres épreuves que j’ai courues, je savoure ce que je vois. Après tout, je suis un touriste qui découvre la ville.

Au 16e kilomètre, Jacques Michel m’aperçoit et court quelques minutes avec moi. C’est un entraîneur formidable qui prend soin de ses coureurs. Il me questionne sur ma forme et sur mon torticolis qui me fait mal au cou depuis la veille. Je lui réponds que ca va aller. Il me laisse après quelques paroles d’encouragement. Plus que 4 kilomètres à parcourir.

Il n’y a pas que les bornes de distances qui nous indiquent qu’une course se termine. Il y a les spectateurs également. Lorsque la foule commence à être plus nombreuse et redouble d’encouragement, on comprend que le fil d’arrivée n’est pas loin. Comme c’est mon habitude, je retire ma casquette et mes lunettes pour les 100 derniers mètres de la course, question que le photographe officiel puisse bien saisir mon bonheur. Puis, on me remet ma médaille, sorte de moment solennel. Je jette un coup d’œil à ma montre. 1h42. Je suis heureux!





L’arrivée s’effectue à Sea World, un des plus imposants parcs aquatiques et aquarium au monde. Tous les participants ont le droit d’y entrer gratuitement pour le visiter. Je le ferai peut-être plus tard.

Pour le moment, je prends le temps de célébrer ma course en faisant le tour des tentes de ravitaillements. Je discute avec des coureurs des autres chapitres nord-américains de TNT. Nous sommes nombreux, plus de 2500. Le mauve est à l’honneur!

Un mot sur le volet musical du marathon. L’épreuve de San Diego fait partie du calendrier Rock’n’Roll. Le prochain marathon de Montréal est maintenant une des courses des cette série.

Personnellement, j’ai bien aimé l’esprit de fête et le divertissement qu’offraient les groupes musicaux postés à chaque mile. Pas de Cold Play, Bon Jovi ou U2, mais de la bonne musique et des meneuses de claques dédiées pour nous donner de l’énergie.

Mine de rien, c’était déjà la sixième épreuve à laquelle je participais à titre de porte-parole Québécois de Team in Training (San Francisco, Paris, Rome, Alaska et Hawaii). À chaque fois, je suis soufflé par l’énergie et la force de nos coureurs arborant fièrement leurs chandails mauves. Tous courent pour financer la recherche sur le cancer du sang et l’aide aux patients et à leur famille.

Dans le cas des 34 coureurs et marcheurs du chapitre québécois qui étaient ici, ils avaient réussi à amasser 105 000 dollars. C’est fantastique! Ils ont tous pu profiter des judicieux conseils des entraîneurs et mentors de TNT.

En plus de Jacques, il y avait Paul Branchaud (entraîneur de marche) et Isabelle Picard. . Ils se sont assurés que tous et toutes franchissent le fil d’arrivée. Plusieurs de nos participants n’avaient jamais couru il y a quelques mois. Un entraînement spécifique leur avait été soumis et aujourd’hui vous devriez voir le sourire sur leur visage.

Je quitte demain (4 juin) pour Montréal. J’ai bien hâte de retrouver Yanick au 5 à 7.

Je me souviendrai longtemps de ce plaisir ressenti à courir à San Diego. De l’odeur du vent soufflant de la mer. Un vent portant l’espoir qu’un jour nous vaincrons le cancer du sang.

Merci à tous les participants d‘avoir aidé à sauver des vies.

Une équipe forte. Une équipe unie. Go Team!