Vers un top-10 à Sotchi
Patinage de vitesse mardi, 19 mars 2013. 11:21 samedi, 14 déc. 2024. 22:31
À moins d’un an des Jeux olympiques de Sotchi, Laurent Dubreuil fera sa première visite dans la station balnéaire russe, le week-end prochain, dans le cadre des Championnats du monde de patinage de vitesse longue piste par distances individuelles.
L’athlète de Lévis, qui sera le seul Québécois membre de l’équipe canadienne, participera au 500 m qui sera présenté dimanche. Mathieu Giroux, de Pointe-aux-Trembles, est passé bien près d’être retenu, sauf qu’il a raté sa qualification par 0,01 s au classement des meilleurs résultats de la saison au 1500 m.
« Ce sont les Jeux 11 mois avant les Jeux », explique Laurent Dubreuil en entrevue depuis Heerenveen, aux Pays-Bas, alors qu’il peaufinait sa préparation pour ce dernier grand rendez-vous de la saison. « Aux mondiaux de l’an dernier j’ai terminé 11e au 500 m, alors je veux battre ce résultat. J’ai le feeling que j’ai les jambes pour faire un top-10. Je ne me souviens pas quand je me suis aussi bien senti, tant physiquement que techniquement que ce matin (jeudi dernier). »
À la dernière Coupe du monde de la saison avant les mondiaux, Dubreuil ne devait pas patiner, sauf qu’il a dû remplacer à pied levé un participant malade.
« C’était une bonne nouvelle, sauf qu’en même temps, ça m’inquiétait un peu, car je m’étais étiré le psoas gauche deux jours avant. Je n’avais pas patiné la veille, alors ce n’était pas la préparation idéale pour une course. Les physiothérapeutes de l’équipe ont fait du bon travail, mais j’ai patiné le premier 500 m en étant un peu plus conservateur en patinant à 95 %. Le dimanche, j’ai tout donné et j’ai retranché 0,20 s. C’était ma meilleure course depuis les mondiaux de sprint au mois de janvier. »
La fine ligne entre la santé et la maladie
Laurent Dubreuil l’avoue, il a connu une saison difficile. Pas à cause de ses résultats, mais bien parce que son état de santé a joué aux montagnes russes. Les athlètes de haut niveau marchent sur une fine ligne et leur forme optimale peut rapidement basculer vers la maladie ou les blessures. La saison 2012-2013 aura été celle où Laurent Dubreuil aura précisé ses repères afin de conserver ce précieux et difficile équilibre.
« Je suis un meilleur patineur que l’an dernier. Par contre, j’ai traîné une fatigue qui s’est accumulée depuis l’an dernier. »
L’athlète de 20 ans a contracté une oesophagite en avril dernier, ce qui a eu comme conséquence de lui faire perdre 5 kilos. Une fois guéri, il a voulu mettre les bouchées doubles à l’entraînement pour rattraper le temps perdu. Une erreur, juge-t-il, près d’un an plus tard.
« Après cette maladie, je ne me suis pas donné assez de temps pour refaire mes forces. J’ai tout de suite recommencé à m’entraîner. Je voulais revenir le plus vite possible et c’est comme si j’avais enchaîné deux saisons sans prendre de repos. »
La conséquence de ce retour hâtif est survenue après les Championnats du monde sprint, à la fin janvier. L’athlète qui est entraîné par Gregor Jelonek a eu une baisse de motivation qui a été suivie par un rhume et cinq jours d’inactivité.
« Je n’avais plus le goût de patiner et je n’aurais pas été déçu que ma saison se termine à ce moment-là. À la cinquième journée, j’ai regardé les Championnats du monde toutes distances. Ç’a été un déclic! J’ai eu beaucoup de plaisir et ça m’a redonné le goût de patiner. »
Dubreuil est retourné en piste et il s’est immédiatement blessé au dos, à un muscle pectoral et ensuite à un tibia. « J’ai poursuivi en me disant que chaque compétition jusqu’à la fin de la saison serait un bonus pour moi. Je ne ressens donc aucune pression de résultats et depuis que j’ai pris cette décision, tout me semble plus léger. C’est ce qui m’a donné le goût de finir la saison. »
Une chose est sûre : le champion du monde junior 2012 au 500 m a retenu la leçon. « On pousse tellement la machine en onze mois que c’est inévitable que notre corps nous dise d’arrêter. Je ne pensais pas que je pouvais avoir mal à autant d’endroits! Là, c’est le repos qui est vraiment important et je vais apprécier la pause de l’intersaison. »