BARCELONE, Espagne - Les gens qui assistent aux épreuves de plongeon des Championnats du monde de la FINA, à Barcelone, ont droit à un spectacle inusité cette semaine: des aigles qui survolent l'eau dans laquelle les plongeurs se lanceront plus tard de la plate-forme de 10 mètres.

La mission des oiseaux de proie: patrouiller l'espace aérien afin d'éloigner les pigeons et les goélands.

«Je commence tôt afin que tout soit propre et qu'il n'y ait pas de goélands», a déclaré le fauconnier Oscar Martos, l'homme responsable de veiller au bon travail des aigles.

Comme bien des villes, Barcelone a un problème d'infestation de pigeons. Et parce que la piscine municipale de Montjuic, qui sert pour les Mondiaux, se trouve sur une colline dont le versant opposé glisse vers la Méditerranée, les goélands ont vite adopté les corniches à proximité du plan d'eau.

Martos a expliqué que les organisateurs des Mondiaux ont embauché la compagnie pour laquelle il travaille afin d'éloigner les visiteurs non-désirés à temps pour les compétitions.

Chaque jour avant et après une épreuve de plongeon, Martos libère ses oiseaux un à la fois afin qu'il vole de sa main gantée jusqu'à la tour du phare du côté opposé de la piscine, et revienne à lui.

Il ne s'agit pas seulement de garder les lieux propres, a indiqué Martos. On veut aussi assurer la sécurité des plongeurs.

«Les goélands n'ont pas peur et peuvent plonger pour boire ou prendre un bain, a-t-il expliqué. S'ils font ça pendant qu'un plongeur est dans les airs, ça pourrait être dangereux.»

Martos utilise trois oiseaux à tour de rôle afin qu'ils ne soient pas surtaxés. Ce sont toutes des femelles parce qu'elles sont plus grosses et plus agressives, a-t-il noté. Il a deux aigles, appelés Loba et Duende, ainsi qu'un faucon nommé Dorada. Martos dit avoir choisi ces oiseaux-là parmi ceux de la compagnie parce qu'ils «sont les plus calmes autour des gens».

Il contrôle leurs vols à l'aide de coups de sifflet, leur ordonnant alors quand changer de direction. Quand il lève le poing, il leur signale qu'il est temps de revenir à lui.

Il dit ne jamais les envoyer pour tuer des goélands. Il estime que l'utilisation d'oiseaux de proie est une meilleure option qu'empoisonner ou capturer les animaux nuisibles.

«C'est une façon non-violente de les tenir à distance», a-t-il affirmé.