La formation officielle de l’équipe féminine de water-polo qui portera les couleurs du Canada aux Jeux olympiques de Tokyo ne sera connue qu'en juin prochain, mais une chose est certaine : la « nouvelle génération » y aura une place importante.

Même si elles comptent déjà plus de cinq saisons d’expérience au niveau sénior, Axelle Crevier et Élyse Lemay-Lavoie représentent cette « nouvelle génération » de poloïstes canadiennes qui a émergé après le cycle de 2016.

« C’était crève-cœur », s’est rappelée Crevier, qui a vu plusieurs de ses coéquipières de l’époque se retirer à la suite d’un revers de 8-7 subi aux mains des Italiennes lors du fatidique match de quarts de finale, au Tournoi de qualification olympique en vue de Rio 2016.

Quelques-unes, dont Krystina Alogbo et Joëlle Békhazi, ont cependant pris la décision de continuer l’aventure, et ce, à la grande joie des leurs comparses. « Je suis contente qu’elles aient décidé de rester et qu’elles aient voulu faire ça avec nous. Avoir un équilibre entre l’expérience et un peu plus de jeunesse, ça fait du bien », a poursuivi l’attaquante de 22 ans.

« On avait besoin d’elles pour qu’elles nous aident à monter », a renchéri Lemay-Lavoie.

Conscientes de leur rôle et du savoir qu’elles peuvent transmettre aux autres membres de leur formation, Alogbo et Békhazi profitent de chaque jour qui passe à l’Institut national du sport du Québec, où elles s’entraînent en prévision de Tokyo.

« C’est un groupe jeune, mais talentueux ! » s’est exclamée Alogbo qui, dans sa sagesse habituelle, n’hésite jamais à conseiller ses compatriotes.

« Le talent, elles l’ont et parfois, c’est juste de montrer une autre mentalité ou de les aider à comprendre comment aller de l’avant avec ce talent-là. Des fois, le talent peut te mener jusqu’à un certain niveau, mais il faut que tu sois prête à gérer ça et à l’amener au bien de l’équipe. »

Cette relation d’entraide et de partage d’information est toutefois loin d’être unidirectionnelle pour l’ex-capitaine qui, de ses propres dires, se sent revigorée. « Elles nous ramènent à notre jeunesse ! C’est une des premières choses que j’ai remarquées et je me suis dit qu’il ne fallait pas trop essayer de changer leur mentalité, parce qu’elles nous ont ramenées à cette joie-là de juste jouer et de le prendre tel quel. »

Des mentors uniques

Au fil des ans, une complicité qui dépasse le simple lien entre coéquipières s’est créée entre Békhazi et Crevier qui, en plus d’évoluer au même poste en offensive, possèdent plusieurs facettes communes dans leur jeu.

« C’est une joueuse très intelligente et je pense que nous nous ressemblons beaucoup. Ce n’est pas tout le monde qui voit le jeu comme Axelle, et ce sera un très bon outil pour elle », a indiqué Békhazi au sujet de sa protégée, qui n’a pu qu’acquiescer lorsque questionnée sur les nombreuses comparaisons.

« Je pense que c’est quelque chose que nous savons très bien », a-t-elle mentionné sur un ton humoristique.

« Étant plus jeune, je regardais Joëlle et elle m’a beaucoup aidée pour m’améliorer comme attaquante. J’aime m’inspirer d’elle, tout en faisant mon chemin à ma façon. »

Le constat est similaire lorsque l’on se penche sur les cas d’Élyse Lemay-Lavoie et de Krystina Alogbo, deux joueuses de centre aux styles distincts, mais complémentaires.

« Je pense que c’est une connexion que nous avons entre nous deux ! Élyse est forte, c’est une partante et elle doit accepter ce rôle. Elle ne doit pas se comparer à moi. Il faut qu’elle comprenne qu’elle a son propre style de jeu et qu’elle peut s’imposer d’une manière différente que la mienne », a expliqué Alogbo.

D’ailleurs, Lemay-Lavoie apprécie les leçons que lui apporte celle qu’elle adulait, il y a à peine quelques années. « C’était comme ma première idole et maintenant, c’est mon mentor. C’est elle qui m’a pris quand je suis arrivée au centre et qui m’a développée. C’est la première que je vais aller voir pour des conseils, alors je trouve ça l’fun qu’elle me voit de cette façon-là ! » a-t-elle conclu.