Jeux panaméricains : les Canadiennes sont là pour gagner
Water-polo lundi, 6 juil. 2015. 10:52 dimanche, 15 déc. 2024. 02:26MONTRÉAL - Même si le tournoi de water-polo féminin des Jeux panaméricains de Toronto 2015 ne met pas à l'enjeu un laissez-passer pour les Jeux olympiques de Rio en 2016, la Québécoise Krystina Alogbo et ses coéquipières de l'équipe canadienne comptent lancer un message clair aux autres formations : « nous sommes ici pour gagner ».
Un premier coup de semonce a été tiré lors d'un tournoi intercontinental au début du mois de mai en Nouvelle-Zélande, lorsque les Canadiennes sont montées sur la troisième marche du podium. Elles ont ainsi décroché une première médaille de la FINA en près de deux ans.
« Nous avons toutes été témoins des progrès au sein de l'équipe depuis un an. Tout ça fait partie du processus qui nous mènera vers Rio », a lancé l'attaquante Joëlle Bekhazi, de Pointe-Claire, après l'exploit des Canadiennes.
Ces dernières ont démontré une belle progression au cours des dernières compétitions internationales, autant au niveau de l'exécution que de la cohésion.
Ces succès coïncident avec l'arrivée en poste quelques mois plus tôt de la nouvelle entraîneuse-chef Johanne Bégin, une ex-joueuse de l'équipe nationale qui a également évolué dans les rangs professionnels en Italie et occupé les fonctions d'adjointe à l'ex-entraîneur Guy Baker, congédié récemment.
Selon Alogbo, l'arrivée de Bégin s'est révélée l'électro-choc nécessaire pour relancer l'équipe canadienne, qui n'a pu participer aux Jeux olympiques de Pékin et Londres. Depuis, l'attaquante originaire de Rivière-des-Prairies a remarqué que l'équipe s'était rajeunie et que de nombreux changements tactiques avaient été apportés.
« Johanne nous amène à un autre niveau, et son passage en Italie nous permet de présenter un style de jeu plus européen, a expliqué Alogbo. Ce qui est le fun, c'est que l'équipe prône un beau mélange de différents styles de jeu. Nous n'avons jamais prôné un style nord-américain, c'est-à-dire un système fixe. Ça aide à exploiter notre créativité, autant d'un point de vue collectif qu'individuel. »
La Montréalaise, qui a vécu la défaite crève-coeur de 27-26 contre les Américaines en finale des Jeux panaméricains de 2011 privant le Canada d'une participation aux Jeux de Londres, a reconnu que la période de transition pour s'adapter au nouveau style de jeu de l'équipe canadienne n'avait pas été de tout repos. Mais elle juge que c'est pour le mieux.
« Mon rôle a changé drastiquement, parce que le système de Johanne est très différent de celui auquel j'étais habituée depuis 10 ans, a-t-elle admis. Elle me demande d'être plus vocale dans l'eau - personnellement, j'ai toujours été une athlète qui prêche plutôt par l'exemple -, et on se partage maintenant le poste de centre partante, ce qui n'est pas mauvais, parce que le jeu a changé. »
Un dernier tour de piste?
Même si des puissances comme l'Espagne et l'Australie, notamment, ne participent pas au tournoi des Jeux panaméricains, Alogbo considère que ce sera un bon test pour évaluer la progression de l'équipe ces derniers mois. À ce compte, une foule partisane pourrait grandement influencer les résultats, et peut-être même mener à une victoire contre leur bête noire, les États-Unis.
« On compte sur la foule à Toronto, c'est certain, confie Alogbo. J'ai déjà joué aux Championnats du monde à Montréal, et la présence d'une foule partisane fait toute la différence. Ça aide beaucoup dans des moments-clés. Vous savez, tout peut changer à la maison. »
Ce n'est donc pas la motivation qui manquera pour Alogbo et ses coéquipières. Surtout qu'elle est bien consciente qu'à 29 ans, il s'agit peut-être de sa dernière chance pour décrocher une médaille olympique.
« C'est sûr qu'à chaque cycle olympique, ça presse, dit-elle. On ne sait jamais où la vie nous mènera, et nous nous battons toujours pour cette médaille-là. Et une fois que tu l'as - je ne sais pas c'est quoi la réaction, parce qu'elle m'a toujours échappée -, je crois que tu peux passer à une autre étape. Mais le fait d'être toujours à sa recherche, ça m'aide à me motiver. »
Même si l'événement commence officiellement vendredi avec la cérémonie d'ouverture, les Canadiennes entreprendront le tournoi préliminaire des Jeux panaméricains, mardi midi, à Markham, en affrontant le Brésil. Elles évoluent dans le groupe B avec, outre le Brésil, le Venezuela et Porto-Rico. Le match pour la médaille d'or sera présenté une semaine plus tard, le 14 juillet.