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VANCOUVER - Les dirigeants de l'équipe canadienne masculine de hockey mettent tout en oeuvre afin que les joueurs n'aient pas le sentiment de se retrouver dans un immense aquarium à leur arrivée à Vancouver, tant leurs faits et gestes seront scrutés à la loupe.

Le directeur général de l'équipe, Steve Yzerman, a saisi la tribune qu'on lui a offerte, samedi, afin de minimiser la pression qui pourrait affecter les joueurs au cours du tournoi qu'on qualifie déjà d'historique avant même la mise au jeu initiale.

En conférence de presse, Yzerman avait une réplique toute prête à fournir au journaliste russe qui a soulevé la question, en soulignant au passage que la Russie avait raflé les honneurs des deux derniers Championnats du monde.

"Croyez-vous qu'il va y avoir un défilé à Moscou si l'équipe russe remporte la médaille d'argent à Vancouver?, a-t-il lancé. La réponse est non parce que les espoirs des amateurs en Russie sont élevés. C'est la même chose en Suède et, qu'ils l'admettent ou pas, les Etats-Unis veulent également remporter l'or. Sans parler des autres pays. La pression est forte sur toutes les équipes parce que toutes veulent gagner la médaille d'or. Celles qui ne réussiront pas seront déçues.

"Et comme vous l'avez souligné, a continué Yzerman en récupérant la rondelle au retour, la Russie est championne du monde en titre. L'équipe est classée numéro un au monde. Elle mise sur quelques-uns des meilleurs attaquants au monde. Nous devrons être à notre mieux et être quelque peu favorisés par la chance, si nous espérons les détrôner", a affirmé l'ancien hockeyeur vedette des Red Wings de Detroit en affichant son air sérieux des grandes occasions.

Auparavant, Yzerman avait dit que les joueurs sont en quelque sorte immunisés face à la pression, avec laquelle ils doivent composer depuis leurs débuts dans le hockey organisé ainsi qu'en séries de la coupe Stanley.

Le tournoi olympique est fort différent des séries éliminatoires de la LNH, mais Equipe Canada va l'aborder comme s'il s'agissait d'une finale de la coupe Stanley.

"C'est vrai que c'est une courte compétition et que tout peut arriver. Nous voyons cela comme une série quatre de sept. Nous disputons trois matchs du tour préliminaire avant d'être confrontés à l'élimination."

Interrogé à savoir s'il referait les mêmes sélections s'il pouvait former l'équipe en fin de semaine, un mois et demi après l'annonce du 30 décembre, Yzerman a dit n'avoir aucun regret "même si des joueurs ont élevé leur niveau de jeu".

"Nous sommes à l'aise avec les choix que nous avons faits. Nous croyons avoir regroupé la meilleure équipe possible."

S'il s'est efforcé de dédramatiser la situation d'Equipe Canada, Yzerman n'a rien fait afin de restreindre le rôle qu'aura à jouer Sidney Crosby dans les succès de l'équipe.

"J'ai pu voir à l'oeuvre Sidney de près au cours des deux dernières finales de la coupe Stanley, a-t-il fait remarquer. Il s'est grandement amélioré au cours des dernières années. Il est comme Michael Jordan à l'époque où, comme jeune basketteur, on essayait de trouver des lacunes dans son jeu. Sidney a progressé dans tous les aspects du jeu. Il est un joueur complet et il n'est âgé que de 22 ans. Il n'a que des qualités et aucune lacune, véritablement.

"Il est l'un de nos meilleurs joueurs. On peut dire qu'il est notre meilleur."

Getzlaf: pas avant lundi

Le statut du joueur de centre Ryan Getzlaf, des Ducks de Anaheim, ne sera connu que lundi, au moment où les équipes présenteront leur formation définitive. Getzlaf, qui a été victime d'une entorse à une cheville lundi dernier, a patiné avec ses coéquipiers des Ducks, samedi matin. C'était la troisième fois qu'il chaussait les patins depuis qu'il s'est blessé.

"La décision, essentiellement, repose entre les mains des médecins, a expliqué Yzerman. Idéalement, nous voudrions qu'il soit prêt à jouer dès notre premier match, mardi. Même si Ryan se dit apte à jouer, la situation est délicate parce qu'on parle d'une blessure à une cheville qui peut potentiellement être récurrente."

De la façon dont Yzerman parlait, on va faire appel à un remplaçant, dans le moindre doute. Comme l'a fait remarquer Kevin Lowe, un des adjoints du DG, il est plus facile de remplacer un joueur vedette d'Equipe Canada qu'un élément de premier plan dans une équipe de la LNH.

"Il est préférable d'utiliser un défenseur comme Jay Bouwmeester en santé qu'un Chris Pronger à 70 pour cent de ses capacités", a imagé Lowe.

Dans le cas de Getzlaf, on a déjà demandé à l'attaquant Jeff Carter, des Flyers de Philadelphie, de s'amener à Vancouver, dimanche soir.

"Nous ferons ce qui est le mieux pour Ryan, les Ducks et l'équipe canadienne", a résumé Yzerman.

Les joueurs vont tous arriver en ville dimanche, en vue du seul entraînement sur glace du groupe lundi après-midi. Le Canada amorce le tournoi face à la Norvège, mardi.