Quand l'ancien lanceur des Dodgers, Eric Gagné, a communiqué avec le gérant des Capitales de Québec, Michel Laplante en mai 2009, pour lui signifier l'intention de jouer à Québec pour un an, question de relancer sa carrière, Michel lui a souligné que le plafond salarial de chaque équipe dans la ligue Can-Am, était fixé à 96,000$ par saison pour 22 joueurs.

L'athlète originaire de Mascouche, qui habite maintenant l'Arizona, a pouffé de rire. À sa dernière saison dans le baseball majeur soit avec les Brewers de Milwaukee en 2008, il gagnait 216 000$ ... par manche.

Il s'est joint aux Capitales malgré tout. Pour l'amour du baseball. Le désir de se retrouver dans le vestiaire d'une équipe de basebball. Sur le terrain. Au monticule. Il a demandé à Laplante un poste comme lanceur partant. Il avait pourtant mérité le Cy Young en 2003, comme releveur.

Laplante a acquiescé à sa demande et il a aidé les Capitales à gagner le championnat, même s'il n'a rien défoncé et ait connu une saison en dessous de la normale pour un Eric Gagné. Son salaire? Secret professionnel, même si on prétend qu'un joueur vedette dans la ligue Can-Am, peut soutirer 3 000$ par mois. Pas par manche. Le risque des Capitales valait la chandelle. En fait ce n'était pas un risque pour l'équipe québécoise, car chaque fois que Gagné lançait, les Capitales jouaient à guichets fermés. Gagné n'aura tout de même pas tout perdu non plus. Il a été honoré en fin de semaine dernière à Québec, quand on lui a remis la bague de la conquête de la coupe Stanley. Oups ! Pardon. Du championnat de la ligue Can-Am. Nuance.

L'idée d'Eric était de passer une saison à Québec, question de retrouver ses moyens, la bonne santé et de prouver qu'il pourrait retourner dans les majeures. Son rêve ne s'est pas réalisé. Les Dodgers, qu'il connaît bien et qui ont établi leur camp d'entraînement dans sa cour, en Arizona depuis une couple d'années, lui ont donné une chance de rebondir. C'était une chose normale. Résultats? Désastreux. À ses trois premières présences au monticule dans des matches préparatoires, soit un total de deux manches et un tiers, il a donné six points, huit coups sûrs, un but sur balles et un circuit. Les carottes étaient cuites.

Il a finalement avoué s'être dopé

Eric a réussi 84 sauvetages consécutifs ce qui lui a valu le trophée Cy Young et le surnom de "Game Over" chez les Dodgers. Le rendement de l'artilleur québécois a ensuite décliné et son nom a été mentionné dans le rapport Mitchell concernant le scandale de dopage dans le baseball majeur. Comme plusieurs de ses collègues dans le baseball majeur dont les noms ont été dévoilés dans le rapport Mitchell, Eric a longtemps proclamé son innocence et refusé d'admettre ce que les autorités lui reprochaient. Finalement, il a avoué s'être dopé. En premier lieu, lors d'une entrevue habilement menée par le journaliste de "La Presse", Patrick Lagacé, à l'émission télévisée "Les Francs Tireurs". Gagné n'avait pas directement répondu à la question de Patrick sur ce sujet brûlant. Il avait dit; "Le monde sait lire entre les lignes". Ça voulait tout dire.

Ensuite, au journaliste T, J. Simers du Times de Los Angeles, à qui il a reconnu avoir consommé des hormones de croissance, lors de ses jours de gloire avec les Dodgers. Voici les grandes lignes de sa version : "J'en ai pris. Je n'aime pas en parler. Quand les gens des médias m'en parlent, je détourne la question. Ça ne donne plus rien d'en parler. Si j'en ai pris, c'est que je pensais que cela me permettrait de me remettre de mes blessures, dont l'une à un genou. Mais je ne veux pas offrir d'excuses. J'ai honte. Je n'ai pas été très intelligent. Si seulement j'avais su ce que je sais aujourd'hui. Je le regrette beaucoup. Je commence à peine à surmonter mon sentiment de culpabilité. J'ai été stupide." Fin de sa citation. Et des émissions.

Eric a connu toute une carrière et a été bon pour le baseball. Le baseball a aussi été bon pour Eric. Le baseball a rempli ses poches. Aurait-il connu autant de sucès et fait autant d'argent s'il avait été "clean" et n'avait pas triché ? Bonne question, dont on ne connaîtra jamais la réponse. "J'arrête de jouer, mais je garde la tête haute et je suis vraiment fier de ce que j'ai accompli. C'est sûr qu'il y a eu le rapport Mitchell. Je pourrais répéter sans cesse que j'ai des regrets. Mais quand c'est fait, c'est fait. Je ne peux rien y changer" confiait-il au confrère Mario Morissette du "Journal" récemment.

Eric a honte et est repentant.

Comme Benoit XVI.
Le mot de la fin

.1- Henri Richard domine le sport professionnel avec onze bagues de la coupe Stanley. Quel est le deuxième athlète dans ce domaine? Si vous avez nommé Yogi Berra, vous avez deviné juste et méritez un voyage à Bagdad...allez seulement. L'ancien receveur a gagné dix bagues, grâce à dix championnats de la Série Mondiale remportés par les Yankees.

2-. Quel est le joueur dans l'histoire du Canadien, qui a porté le plus grand nombre de numéros au dossard de son chandail?

Réponse: 13, par Armand Mondou de 1928 à 1940. Ce sont les numéros suivants: 5, 8, 9, 10, 12, 17, 18, 19, 20, 21, 44, 64, 66.

À la prochaine.