La visite royale
Hockey dimanche, 11 juil. 2010. 12:58 vendredi, 13 déc. 2024. 22:50
C'est avec nostalgie que l'ancien capitaine du Canadien, Émile "Butch" Bouchard, a vu à la télévision des fragments de la récente visite de la Reine Elizabeth II en sol canadien. Comme tout le monde. Mais ce n'est pas tout le monde qui a eu l'occasion de rencontrer sa majesté. À trois reprises, en plus.
La première fois c'était le 29 octobre 1951, lors d'un match du Canadien au Forum contre les Rangers de New York. Les moins jeunes s'en souviendront. Elizabeth, accompagnée de son mari le duc d'Edimbourg, n'était pas encore reine dans le temps. Elle fut couronnée deux ans plus tard, soit en 1953. Toujours est-il que les capitaines des deux équipes, "Butch" pour le Canadien et Frankie Eddols des Rangers, ex-coéquipier de Bouchard à la ligne bleue du Tricolore, avaient eu l'honneur de souhaiter la bienvenue aux illustres visiteurs à l'extrémité sud de la patinoire, côté de la rue Ste-Catherine.
Après avoir serré la main au couple royal, les deux capitaines regagnèrent leurs équipes respectives, alors que Elizabeth et le duc prirent place derrière le banc du Canadien en compagnie des dirigeants de l'équipe locale et du coloré Camilien Houde, alors maire de Montréal. On avait prévenu la future reine et son époux, de surveiller étroitement le numéro 9, Maurice Richard. C'était non seulement la grande vedette du Tricolore, mais le joueur le plus spectaculaire et le plus électrisant de la Ligue nationale. C'est lui qui faisait vibrer les foules. "Le Rocket" n'avait pas nécessairement décu ce soir-là avec une performance de deux buts dans une victoire de 6-1, mais c'est Floyd Curry, un joueur au caractère défensif, qui avait volé la vedette avec trois buts" de se rappeler "Butch", qui a encore bonne mémoire, malgré ses 90 ans.
Puis il continua : " Floyd, surnommé "Buscher", avait déjoué le gardien Chuck Rayner à trois reprises, pour ainsi réussir le premier tour du chapeau de sa carrière. Ce fut également son dernier. Il jouait en compagnie de Ken Mosdell et Don Marshall et tout avait fonctionné à merveille pour lui. Il avait naturellement mérité la première étoile, la seule de sa vie. La saison 1951-52 fut la meilleure de sa carrière. Je pense qu'il avait compté 20 buts".
Floyd Curry n'a pu participer aux cérémonies de fermeture du Forum et de l'inauguration du Centre Molson, souffrant d'Alzheimer, la même maladie qui avait emporté Toe Blake en 1995. Il est mort pas longtemps après Toe.
Au stade des Royaux
Émile Bouchard a eu l'occasion d'accueillir à nouveau Elizabeth II en 1959 au stade des Royaux de Montréal, où une foule de 25 000 étudiants l'attendaient. Cette fois elle était reine. "Butch" avait été nommé président des Royaux, filiale des Dodgers dans la ligue Internationale (AAA). L'ancien joueur de hockey était fort populaire et sa mission était de tenter de sauver le baseball, à l'agonie à Montréal, les Royaux ayant été abandonnés par les Dodgers suite à leur départ de Brooklyn pour Los Angeles en 1958. Malheureusement ça n'a pas fonctionné et en 1960 les Royaux sombraient de leur belle mort. Les Expos devaient faire revivre le baseball dans la Métropole, neuf ans plus tard, obtenant une concession dans la ligue Nationale. Butch a rencontré la reine une troisième fois, lors d'une réception dans la capitale nationale à Ottawa, réception à laquellle il avaiit été invité par les autorités compétentes.
Il y a une quinzaine d'années, l'ancien capitaine du Tricolore, se promenait au bras de sa belle Marie-Claire en Floride l'hiver, à Ste-Adèle, à sa résidence secondaire l'été ou encore sur la ferme de son fils, Pierre. dans le site enchanteur de Verchères, en bordure du St-Laurent. Homme coriace et courageux, Émile ne s'est jamais laissé intimider ou coucher pour le compte. Il avait alors interrompu son séjour dans le Sud, pour venir assister aux cérémonies de fermeture du Forum et l'ouverture du nouveau Centre Molson. La vie était belle. Puis la malchance. Il a fait une vilaine chute à son condo de l'Ile des soeurs au printemps 2008 subissant du même coup une fracture de la hanche. À son âge, il en faut peu pour se blesser gravement. Ses proches ont eu la frousse. Une nouvelle opération était trop risquée. Depuis, celui que ses adversaires surnommaient le Roc de Gibraltar à la belle époque, récupère, lentement mais sûrement, dans une maison de réhabilitation sur la rive Sud. En fauteuil roulant.
"On n'a plus 20 ans. J'aimerais mieux être le plus jeune capitaine du Canadien que le plus vieux. Mais que voulez-vous? Ainsi va la vie. Mais je ne regrette rien. Si c'était à recommencer, je suivrais le même scénario. À bien y penser, la vie mérite d'être vécue. Je peux toujours compter sur une femme en or et de bons enfants" de commenter Emile.
"Butch" n'a jamais gagné plus de 18 000$ par saison en 15 ans avec le Canadien. Une vraie honte. Mais il a été chanceux en affaires, surtout dans la restauration. Qui ne se souvient pas du steak house "Chez Butch" rue Demontigny, face à Dupuis Frères dans les belles années?. L'ancien Quai Dorsay. "Jouer pour le Canadien m'a certainement aidé à réussir en affaires et quand j'ai pris ma retraite, mon fils Pierre a assumé la relève de brillante façon. Notre réputation, c'était notre richesse" de souligner cet homme vaillant et courageux.
Lors de sa récente visite au Canada, sa Majesté n'a pas pris la peine d'appeler Émile Bouchard pour lui dire bonjour. Protocole oblige. "Butch" aurait d'ailleurs été le plus surpris qu'elle se souvienne de lui..
Bonne chance, Émile et bon courage.
Le mot de la fin
La plus belle gaffe du bilan du président sortant du Canadien, Pierre Boivin, aura été son entêtement à ne pas vouloir retirer le chandail no 3 de "Butch" Bouchard durant son règne. Heureusement que le nouveau propriétaire, Jeff Molson a réparé les choses dès son arrivée en poste.
Merci Monsieur Gagnon
Merci Monsieur Rolland Gagnon pour vos bons à mon égard relativement à la chronique concernant Gary Carter vs Charles Bronfman. Fort apprécié.
La première fois c'était le 29 octobre 1951, lors d'un match du Canadien au Forum contre les Rangers de New York. Les moins jeunes s'en souviendront. Elizabeth, accompagnée de son mari le duc d'Edimbourg, n'était pas encore reine dans le temps. Elle fut couronnée deux ans plus tard, soit en 1953. Toujours est-il que les capitaines des deux équipes, "Butch" pour le Canadien et Frankie Eddols des Rangers, ex-coéquipier de Bouchard à la ligne bleue du Tricolore, avaient eu l'honneur de souhaiter la bienvenue aux illustres visiteurs à l'extrémité sud de la patinoire, côté de la rue Ste-Catherine.
Après avoir serré la main au couple royal, les deux capitaines regagnèrent leurs équipes respectives, alors que Elizabeth et le duc prirent place derrière le banc du Canadien en compagnie des dirigeants de l'équipe locale et du coloré Camilien Houde, alors maire de Montréal. On avait prévenu la future reine et son époux, de surveiller étroitement le numéro 9, Maurice Richard. C'était non seulement la grande vedette du Tricolore, mais le joueur le plus spectaculaire et le plus électrisant de la Ligue nationale. C'est lui qui faisait vibrer les foules. "Le Rocket" n'avait pas nécessairement décu ce soir-là avec une performance de deux buts dans une victoire de 6-1, mais c'est Floyd Curry, un joueur au caractère défensif, qui avait volé la vedette avec trois buts" de se rappeler "Butch", qui a encore bonne mémoire, malgré ses 90 ans.
Puis il continua : " Floyd, surnommé "Buscher", avait déjoué le gardien Chuck Rayner à trois reprises, pour ainsi réussir le premier tour du chapeau de sa carrière. Ce fut également son dernier. Il jouait en compagnie de Ken Mosdell et Don Marshall et tout avait fonctionné à merveille pour lui. Il avait naturellement mérité la première étoile, la seule de sa vie. La saison 1951-52 fut la meilleure de sa carrière. Je pense qu'il avait compté 20 buts".
Floyd Curry n'a pu participer aux cérémonies de fermeture du Forum et de l'inauguration du Centre Molson, souffrant d'Alzheimer, la même maladie qui avait emporté Toe Blake en 1995. Il est mort pas longtemps après Toe.
Au stade des Royaux
Émile Bouchard a eu l'occasion d'accueillir à nouveau Elizabeth II en 1959 au stade des Royaux de Montréal, où une foule de 25 000 étudiants l'attendaient. Cette fois elle était reine. "Butch" avait été nommé président des Royaux, filiale des Dodgers dans la ligue Internationale (AAA). L'ancien joueur de hockey était fort populaire et sa mission était de tenter de sauver le baseball, à l'agonie à Montréal, les Royaux ayant été abandonnés par les Dodgers suite à leur départ de Brooklyn pour Los Angeles en 1958. Malheureusement ça n'a pas fonctionné et en 1960 les Royaux sombraient de leur belle mort. Les Expos devaient faire revivre le baseball dans la Métropole, neuf ans plus tard, obtenant une concession dans la ligue Nationale. Butch a rencontré la reine une troisième fois, lors d'une réception dans la capitale nationale à Ottawa, réception à laquellle il avaiit été invité par les autorités compétentes.
Il y a une quinzaine d'années, l'ancien capitaine du Tricolore, se promenait au bras de sa belle Marie-Claire en Floride l'hiver, à Ste-Adèle, à sa résidence secondaire l'été ou encore sur la ferme de son fils, Pierre. dans le site enchanteur de Verchères, en bordure du St-Laurent. Homme coriace et courageux, Émile ne s'est jamais laissé intimider ou coucher pour le compte. Il avait alors interrompu son séjour dans le Sud, pour venir assister aux cérémonies de fermeture du Forum et l'ouverture du nouveau Centre Molson. La vie était belle. Puis la malchance. Il a fait une vilaine chute à son condo de l'Ile des soeurs au printemps 2008 subissant du même coup une fracture de la hanche. À son âge, il en faut peu pour se blesser gravement. Ses proches ont eu la frousse. Une nouvelle opération était trop risquée. Depuis, celui que ses adversaires surnommaient le Roc de Gibraltar à la belle époque, récupère, lentement mais sûrement, dans une maison de réhabilitation sur la rive Sud. En fauteuil roulant.
"On n'a plus 20 ans. J'aimerais mieux être le plus jeune capitaine du Canadien que le plus vieux. Mais que voulez-vous? Ainsi va la vie. Mais je ne regrette rien. Si c'était à recommencer, je suivrais le même scénario. À bien y penser, la vie mérite d'être vécue. Je peux toujours compter sur une femme en or et de bons enfants" de commenter Emile.
"Butch" n'a jamais gagné plus de 18 000$ par saison en 15 ans avec le Canadien. Une vraie honte. Mais il a été chanceux en affaires, surtout dans la restauration. Qui ne se souvient pas du steak house "Chez Butch" rue Demontigny, face à Dupuis Frères dans les belles années?. L'ancien Quai Dorsay. "Jouer pour le Canadien m'a certainement aidé à réussir en affaires et quand j'ai pris ma retraite, mon fils Pierre a assumé la relève de brillante façon. Notre réputation, c'était notre richesse" de souligner cet homme vaillant et courageux.
Lors de sa récente visite au Canada, sa Majesté n'a pas pris la peine d'appeler Émile Bouchard pour lui dire bonjour. Protocole oblige. "Butch" aurait d'ailleurs été le plus surpris qu'elle se souvienne de lui..
Bonne chance, Émile et bon courage.
Le mot de la fin
La plus belle gaffe du bilan du président sortant du Canadien, Pierre Boivin, aura été son entêtement à ne pas vouloir retirer le chandail no 3 de "Butch" Bouchard durant son règne. Heureusement que le nouveau propriétaire, Jeff Molson a réparé les choses dès son arrivée en poste.
Merci Monsieur Gagnon
Merci Monsieur Rolland Gagnon pour vos bons à mon égard relativement à la chronique concernant Gary Carter vs Charles Bronfman. Fort apprécié.