L'histoire des plus grands du baseball
Baseball vendredi, 18 juil. 2003. 14:32 jeudi, 12 déc. 2024. 15:45
(RDS) - Le baseball est un sport très riche en histoire. Et, à l'image des autres activités sportives, il a évolué, changé à travers les années. Deux innovations majeures ont marquées le siècle dernier. Premièrement, l'introduction graduelle à partir de 1947 des meilleurs joueurs de la Ligue des Noirs et deuxièmement, l'utilisation du règlement du frappeur de choix pratiqué dans la Ligue Américaine depuis une trentaine d'années. Malgré ces changements dramatiques, il est invitant de comparer les meilleurs joueurs de chaque époque. Qui est le meilleur lanceur de l'histoire? Le meilleur premier but? Le frappeur le plus constant? À qui feriez-vous appel pour frapper lors de la dernière manche d'une série mondiale avec 2 retraits, 1 homme au deuxième et un retard d'un point?
Voici, bien humblement, ma liste personnelle des meilleurs joueurs ayant évolué dans le baseball majeur, position par position, selon les diverses sources de renseignements telles que Baseball Encyclopedia, la série «Baseball» de Ken Burns, le Site web MLB.com et The pictural history of Baseball, et de nombreux films d'archives que j'ai eu la chance de consulter.
1ER BUT : LOU GEHRIG (1923-1939)
L'histoire de Gehrig est à la fois merveilleuse et tragique. Le 2 juin 1925, Lou est appelé à remplacer pour un match le premier but régulier des Yankees Wally Pipp, qui souffrait d'un mal de tête. Pipp frappait pour une moyenne de .295 et il avait mené l'Américaine l'année précédente pour les triples. Gehrig s'installa finalement au premier but pour 2130 matchs consécutif !
Si Babe Ruth fut le moteur des Yankees, Gehrig en était le cœur. Si le capitaine a connu douze saisons consécutives d'au moins 27 circuits (dont des campagnes de 47, 35, 41, 46, 34, 32, 49, 30, 49 et 37), c'est cependant au niveau des points produits qu'il fut phénoménal; 13 saisons consécutives d'au moins 107 points produits, incluant des saisons de 175, 142, 174, 184, 151, 139, 165, 152 et 159!
Sa production de 184 en 1931 tient toujours comme record de la Ligue américaine pour une saison. En Série mondiale, Gehrig est présent parmi les leaders dans toutes les catégories offensives. Soulignons simplement sa moyenne à vie de .340, sa moyenne de puissance de .731 (la troisième meilleure de tous les temps), et sa moyenne au bâton de .545 lors de la Série mondiale de 1928! En défensive, Gehrig, tout au long de sa carrière, fut impeccable.
Cependant, cette magnifique carrière se termine très mal. «The Iron Horse» subit une baisse inexplicable de régime au début de la saison 1939. Lou titube sur le terrain, rate des balles lancées en sa direction et s'élance maladroitement au bâton. Il s'effondre même dans le vestiaire avant un match. À sa demande, le gérant le retire de la formation après 2130 matchs consécutifs.
Gehrig apprendra deux mois plus tard qu'il souffre d'une maladie dégénérative musculaire incurable, maladie qu'il fut le premier à souffrir et qui porte désormais son nom; the Lou Gehrig Disease. Le 4 juillet 1939 Gehrig, lors d'une cérémonie d'une grande tristesse où l'émotion fut à son comble, annonca sa retraire dans un Yankee Stadium rempli à pleine capacité.
Malgré la douleur et le temps qui lui était compté, Gehrig pris la parole et déclara devant ses milliers d'amateurs: «I consider myself the luckiest man on the earth». Gehrig était reconnaissant d'avoir porté l'uniforme des Yankees et de compter sur de si fidèles partisans. Gehrig mourut deux ans plus tard, membre du Temple de la renommée et premier joueur de l'histoire des Yankees dont le numéro fut retiré. Autant au niveau personnel qu'au niveau des habilités athlétiques, le numéro 4 des Yankees demeure le joueur parfait.
Meilleur deuxième : Cap Anson (1876-1897)
Anson fut la première grande vedette nationale du baseball. Il évolua durant 22 saisons pour les «Chicago White Stockings». Sa glorieuse carrière inclut 3 championnats des frappeurs (1879, 1881 et 1888). Ce premier but a frappé pour une moyenne supérieure à .300 durant 19 saisons! Fait remarquable, il connut une campagne de 21 circuits en 1884, à une époque où la balle, de part sa fabrication, ne voyageait que très peu (de 1876 à 1910). Cette portion de l'histoire est connu comme le «Dead Ball Era».
DEUXIÈME BUT : NAPOLEON LAJOIE (1896-1916)
Né le 5 septembre 1875, Lajoie évolua dans les ligues majeures durant 21 ans. D'abord il joua pour les Phillies de Philadelphie, où il frappa pour des moyennes de .363, .328, .380 et .346. Il fut l'un des premiers transfuges vers la nouvelle Ligue américaine qui fut fondée par Ban Johnson en 1901. Il remporta avec les A's de Philadelphie cette même année la triple couronne avec une récolte de 13 circuits, 125 points produits et une moyenne au bâton de .422, le record absolu dans l'Américaine pour une saison. Lajoie inspirait tellement la crainte chez les lanceurs adverses qu'il se vit un jour octroyer un but sur balles avec les coussins déjà remplis!
Avec des moyennes offensives de .366, .355, .381, .329 et .355 de 1902 à 1906, on comprend mieux la prudence des lanceurs de la Ligue américaine! Selon les témoins de l'époque, Lajoie alliait grâce et puissance autant en attaque qu'en défense. Il fut l'un des acteurs d'une des plus intense rivalité de l'histoire, rivalité qui le lie à jamais à un certain Ty Cobb! Après un fructueux passage de 12 saisons avec les Indians de Cleveland, Lajoie termina sa carrière avec les A's. Sa moyenne à vie s'élève à .339.
Meilleur deuxième: Eddie «Cocky» Collins (1906-1930)
Très peu de joueurs peuvent se vanter d'avoir inscrit des statistiques aussi enviables de Collins. Fier d'une carrière record de 25 saisons, Collins présente une moyenne à vie de .333. Non reconnu pour sa puissance (seulement 47 circuits), Collins pouvait par contre vous battre avec sa vitesse, comme en témoigne ses 743 buts volés. Il mena à cette égard la l'Américaine à 4 reprises, dont une fantastique saison de 81 buts volés en 1910. Parmi ses exploits, Eddie vola 6 buts dans un match à deux reprises!
Collins disputa 2650 parties au deuxième but et participa également 6 fois à la Série mondiale. À cet effet, il fut un membre des célèbres «Black Sox» de Chicago dont 8 joueurs acceptèrent de l'argent pour perdre intentionnellement la Série mondiale en 1919. Collins ne fut pas du groupe. À cet égard, sa moyenne en Série mondiale est de .328!
ARRÊT-COURT : HONUS WAGNER (1897-1917)
Imaginez-vous un tank, large et puissant. Un bloc de muscle intimidant. Un colosse que mère nature a doté d'une force exceptionnelle. Vous avez Honus Wagner, le meilleur joueur de la Nationale durant plus d'une décennie.
Même si à 5 pieds 11 pouces et 200 livres, «The Flying Dutchman» imposait le respect, il fut également très populaire auprès de ses coéquipiers comme de ses adversaires. Dès sa première saison dans les majeures pour Louisville en 1897, Wagner frappe pour .344. Lorsque son équipe cesse ses activités en 1899, Honus se joint aux Pirates de Pittsburgh, avec qui il remporte la Série mondiale en 1909. À cette occasion, il éclipsa complètement la grande vedette des Tigers, le célèbre Cobb.
Wagner remporta en carrière 8 championnats des frappeurs de la Nationale. À vie, sa moyenne au bâton s'élève à .329. Bien qu'il eu été l'arrêt-court régulier des Pirates durant plus de 18 ans, Honus fut appelé par son équipe à disputer des matchs à toutes les positions, à l'exception de receveur. Ceci témoigne éloquemment des grandes qualités défensives de Wagner. Il fut même utilisé à titre lanceur par les Pirates en 1900 et 1902.
En huit manches et un tiers de travail, Wagner ne permit aucun point, permis 7 coups sur et retira 6 hommes sur des prises! Il figure parmi les meneurs dans toutes les catégories offensives de l'histoire du baseball (coup sûr, double, triple, vol de buts) sauf dans le domaine des circuits. Afin d'illustrer les standards d'excellence établis par Wagner, soulignons que lorsqu'il a pris sa retraire en 1917, son record de 3430 coups sûr dans la Nationale a tenu le coup durant 45 années!
Meilleur deuxième : Ozzie Smith (1978-1996)
À première vue, Ozzie Smith présente des statistiques modestes pour un athlète ayant évolué durant 19 saisons dans les majeures. Moyenne à vie de .269, seulement 28 circuits et 793 points produits, sa meilleure production à cet égard fut de 75 en 1987. Toutefois, lorsque les Cards de St. Louis ont acquis ses services en retour de Garry Templeton entre les saisons 1981 et 1982, il permit à sa nouvelle formation d'atteindre des sommets d'excellence; les Cards ont atteint la Série mondiale à trois reprises avec Smith comme leader.
Ce qui le distingue des autres joueurs d'arrêt-court réside dans son incroyable sens du jeu en défensive. «The Wizard of Oz» est reconnu pour ses exploits acrobatiques, ses jeux défensif à couper le souffle. Ses habilités défensives lui ont permis de remporter 13 gants d'or. Afin d'illustrer la fiabilité de Smith, soulignons que, en 1991 par exemple, il ne commis que 8 maigres erreurs un record pour un arrêt-court qui risque de tenir très très longtemps!
TROISIÈME BUT : BROOKS ROBINSON (1955-1977)
Ceux qui ont eu le privilège d'assister aux matchs de la Série mondiale en 1970 n'oublieront jamais les prouesses défensives de Brooks Robinson. Les jeux défensifs inimaginables pour nous mortels se succédèrent sans arrêt devant des Reds de Cincinnati médusés. Avec son seul gant, Robinson priva les Reds de 3 victoires. Il constitua la différence entre les deux équipes, Baltimore gagnant en 5 rencontres et Robinson fut nommé le joueur par excellence de la série.
Offensivement, Robinson frappait toujours en temps opportun, comme le témoigne sa moyenne à vie de .348 en Série de championnat. En saison régulière, Robinson a conservé une moyenne de .267, produisant 1357 points et frappant 268 circuits. Brooks remporta même le titre de joueur le plus utile à son équipe en 1964, menant l'Américaine avec 118 points produits pour une moyenne de .317. «The Human Vacuum Cleaner» porta les couleurs d'une seule équipe durant sa carrière de 23 ans, celui des Orioles de Baltimore. Il est, sans l'ombre d'un doute, le meilleur joueur de troisième coussin défensif de l'histoire.
Meilleur deuxième : Mike Schmidt (1972-1989)
Membre des Phillies de Philadelphie durant 18 saisons, Mike Schmidt constituait un véritable poison pour les autres équipes de la Nationale, et plus particulièrement pour les Expos de Montréal. Ses 1595 points produits et ses 548 circuits ont fait de Schmidt un joueur d'impact, le véritable catalyseur de l'attaque des Phillies. Joueur très fiable en défensive, Mike a remporté pas moins de 10 gants d'or, il fut également sélectionné à 12 reprises au sein de l'équipe d'étoiles de la Nationale. En 1980, il reçoit l'honneur d'être nommé le joueur le plus utile à son équipe lors de la conquête de la Série mondiale par les Phillies.
RECEVEUR : YOGI BERRA (1946-1965)
On disait de lui qu'il était maladroit et gauche un entraîneur rival le traita de «singe» à première vue. Personne n'avait vu le géant enfoui à l'intérieur du jeune de St. Louis, sauf Casey Stengel des Yankees. Celui-ci embauche l'ex-receveur étoile Bill Dickey afin d'enseigner l'ABC du métier à Berra. Ce jeune homme trapu et rigolo devint le meilleur receveur de l'histoire du baseball!
Lorsqu'il devait capter un ballon près du marbre ou couper un coureur en route vers le deuxième, Yogi Berra déployait tout la grâce possible, tel un artiste au sommet de son art. Berra a déjà joué 148 matchs derrière le marbre sans commettre une seule erreur. Un jour, un reporter demande au gérant Casey Stengel quel est le secret des succès de son équipe, vainqueur à répétion de la Série mondiale. Stengel répond : «I never play without my man ». Cet homme, c'était Yogi Berra.
En 19 saisons dans les ligues majeures, Berra présente une moyenne au bâton de .285, 358 circuits et 1430 points produits. À cinq reprises, il a produits plus de 100 points. Il fut désigné comme le joueur le plus utile à son équipe en saison régulière à 3 reprises. Sans interruption de 1948 à 1962, il fut invité au match des étoiles. Berra remporta avec les Yankees 14 championnats de ligue et 10 Séries mondiales. Lors des classiques automnales, Berra fut pour le moins phénoménal : 1er pour les match joués, 1er pour les présences au bâton, 1er pour les coups sûrs, 1er pour les coups de deux buts, 3ième pour les circuits, 2ième pour les points produits.
On comprend pourquoi Berra fut l'homme des grandes occasions pour Casey Stengel Virtuose sur un terrain de baseball, Berra laissait souvent planer un doute sur ses capacités mentales avec quelques déclarations savoureuses. En voici quelques unes : «90% of hitting is mental, the other half is physical», «If fans don't go to the ball game, no one's going to stop them», «Nobody goes there anymore, it's too crowded», «You better cut the pizza in 4 pieces, I'm not hungry enough to eat six». Chose certaine, jamais les amateurs de baseball n'oublieront Yogi Berra.
Meilleur deuxième : Roy Campanella (1948-1957)
Bench, Carter tous admettent qu'ils excellaient, qu'ils ont dominé leur époque. Ils sont, sans l'ombre d'un doute, parmi les 5 plus grands receveurs de l'histoire. Toutefois, au second rang, ils doivent s'incliner devant Roy. Il a connu une carrière d'à peine 10 ans, carrière écourté à la fois par le «Gentleman Agreement» entre propriétaires qui a écarté les noirs des majeures jusqu'en 1947 et par un accident de voiture qui l'emprisonne dans une chaise roulante avant la saison 1958
Affichant une moyenne à vie de .276, Campanella reçut pour son excellent travail derrière le marbre le titre de joueur le plus utile dans la Nationale à 3 reprises. Ceux qui l'on vu à l'œuvre se rappellent qu'il dirigeait les lanceurs comme un chef d'orchestre et que la puissance et la précision de ses relais au deuxième ralentissait les ardeurs des plus rapides coureurs. Offensivement en 1953, Roy établit deux marques pour un receveur frappant 41 circuits et produisant 142 points!
Ces exploits furent accomplis à une très difficille époque pour un joueur de couleur, époque où Roy devait subir les pires humiliations sur et hors du terrain. À son meilleur, Roy ne s'incline que devant Berra.
LA SUITE DE CE TEXTE, AVEC LES VOLTIGEURS, LES RELEVEURS ET LES PARTANTS, PARAITRA DANS QUELQUES SEMAINES
Voici, bien humblement, ma liste personnelle des meilleurs joueurs ayant évolué dans le baseball majeur, position par position, selon les diverses sources de renseignements telles que Baseball Encyclopedia, la série «Baseball» de Ken Burns, le Site web MLB.com et The pictural history of Baseball, et de nombreux films d'archives que j'ai eu la chance de consulter.
1ER BUT : LOU GEHRIG (1923-1939)
L'histoire de Gehrig est à la fois merveilleuse et tragique. Le 2 juin 1925, Lou est appelé à remplacer pour un match le premier but régulier des Yankees Wally Pipp, qui souffrait d'un mal de tête. Pipp frappait pour une moyenne de .295 et il avait mené l'Américaine l'année précédente pour les triples. Gehrig s'installa finalement au premier but pour 2130 matchs consécutif !
Si Babe Ruth fut le moteur des Yankees, Gehrig en était le cœur. Si le capitaine a connu douze saisons consécutives d'au moins 27 circuits (dont des campagnes de 47, 35, 41, 46, 34, 32, 49, 30, 49 et 37), c'est cependant au niveau des points produits qu'il fut phénoménal; 13 saisons consécutives d'au moins 107 points produits, incluant des saisons de 175, 142, 174, 184, 151, 139, 165, 152 et 159!
Sa production de 184 en 1931 tient toujours comme record de la Ligue américaine pour une saison. En Série mondiale, Gehrig est présent parmi les leaders dans toutes les catégories offensives. Soulignons simplement sa moyenne à vie de .340, sa moyenne de puissance de .731 (la troisième meilleure de tous les temps), et sa moyenne au bâton de .545 lors de la Série mondiale de 1928! En défensive, Gehrig, tout au long de sa carrière, fut impeccable.
Cependant, cette magnifique carrière se termine très mal. «The Iron Horse» subit une baisse inexplicable de régime au début de la saison 1939. Lou titube sur le terrain, rate des balles lancées en sa direction et s'élance maladroitement au bâton. Il s'effondre même dans le vestiaire avant un match. À sa demande, le gérant le retire de la formation après 2130 matchs consécutifs.
Gehrig apprendra deux mois plus tard qu'il souffre d'une maladie dégénérative musculaire incurable, maladie qu'il fut le premier à souffrir et qui porte désormais son nom; the Lou Gehrig Disease. Le 4 juillet 1939 Gehrig, lors d'une cérémonie d'une grande tristesse où l'émotion fut à son comble, annonca sa retraire dans un Yankee Stadium rempli à pleine capacité.
Malgré la douleur et le temps qui lui était compté, Gehrig pris la parole et déclara devant ses milliers d'amateurs: «I consider myself the luckiest man on the earth». Gehrig était reconnaissant d'avoir porté l'uniforme des Yankees et de compter sur de si fidèles partisans. Gehrig mourut deux ans plus tard, membre du Temple de la renommée et premier joueur de l'histoire des Yankees dont le numéro fut retiré. Autant au niveau personnel qu'au niveau des habilités athlétiques, le numéro 4 des Yankees demeure le joueur parfait.
Meilleur deuxième : Cap Anson (1876-1897)
Anson fut la première grande vedette nationale du baseball. Il évolua durant 22 saisons pour les «Chicago White Stockings». Sa glorieuse carrière inclut 3 championnats des frappeurs (1879, 1881 et 1888). Ce premier but a frappé pour une moyenne supérieure à .300 durant 19 saisons! Fait remarquable, il connut une campagne de 21 circuits en 1884, à une époque où la balle, de part sa fabrication, ne voyageait que très peu (de 1876 à 1910). Cette portion de l'histoire est connu comme le «Dead Ball Era».
DEUXIÈME BUT : NAPOLEON LAJOIE (1896-1916)
Né le 5 septembre 1875, Lajoie évolua dans les ligues majeures durant 21 ans. D'abord il joua pour les Phillies de Philadelphie, où il frappa pour des moyennes de .363, .328, .380 et .346. Il fut l'un des premiers transfuges vers la nouvelle Ligue américaine qui fut fondée par Ban Johnson en 1901. Il remporta avec les A's de Philadelphie cette même année la triple couronne avec une récolte de 13 circuits, 125 points produits et une moyenne au bâton de .422, le record absolu dans l'Américaine pour une saison. Lajoie inspirait tellement la crainte chez les lanceurs adverses qu'il se vit un jour octroyer un but sur balles avec les coussins déjà remplis!
Avec des moyennes offensives de .366, .355, .381, .329 et .355 de 1902 à 1906, on comprend mieux la prudence des lanceurs de la Ligue américaine! Selon les témoins de l'époque, Lajoie alliait grâce et puissance autant en attaque qu'en défense. Il fut l'un des acteurs d'une des plus intense rivalité de l'histoire, rivalité qui le lie à jamais à un certain Ty Cobb! Après un fructueux passage de 12 saisons avec les Indians de Cleveland, Lajoie termina sa carrière avec les A's. Sa moyenne à vie s'élève à .339.
Meilleur deuxième: Eddie «Cocky» Collins (1906-1930)
Très peu de joueurs peuvent se vanter d'avoir inscrit des statistiques aussi enviables de Collins. Fier d'une carrière record de 25 saisons, Collins présente une moyenne à vie de .333. Non reconnu pour sa puissance (seulement 47 circuits), Collins pouvait par contre vous battre avec sa vitesse, comme en témoigne ses 743 buts volés. Il mena à cette égard la l'Américaine à 4 reprises, dont une fantastique saison de 81 buts volés en 1910. Parmi ses exploits, Eddie vola 6 buts dans un match à deux reprises!
Collins disputa 2650 parties au deuxième but et participa également 6 fois à la Série mondiale. À cet effet, il fut un membre des célèbres «Black Sox» de Chicago dont 8 joueurs acceptèrent de l'argent pour perdre intentionnellement la Série mondiale en 1919. Collins ne fut pas du groupe. À cet égard, sa moyenne en Série mondiale est de .328!
ARRÊT-COURT : HONUS WAGNER (1897-1917)
Imaginez-vous un tank, large et puissant. Un bloc de muscle intimidant. Un colosse que mère nature a doté d'une force exceptionnelle. Vous avez Honus Wagner, le meilleur joueur de la Nationale durant plus d'une décennie.
Même si à 5 pieds 11 pouces et 200 livres, «The Flying Dutchman» imposait le respect, il fut également très populaire auprès de ses coéquipiers comme de ses adversaires. Dès sa première saison dans les majeures pour Louisville en 1897, Wagner frappe pour .344. Lorsque son équipe cesse ses activités en 1899, Honus se joint aux Pirates de Pittsburgh, avec qui il remporte la Série mondiale en 1909. À cette occasion, il éclipsa complètement la grande vedette des Tigers, le célèbre Cobb.
Wagner remporta en carrière 8 championnats des frappeurs de la Nationale. À vie, sa moyenne au bâton s'élève à .329. Bien qu'il eu été l'arrêt-court régulier des Pirates durant plus de 18 ans, Honus fut appelé par son équipe à disputer des matchs à toutes les positions, à l'exception de receveur. Ceci témoigne éloquemment des grandes qualités défensives de Wagner. Il fut même utilisé à titre lanceur par les Pirates en 1900 et 1902.
En huit manches et un tiers de travail, Wagner ne permit aucun point, permis 7 coups sur et retira 6 hommes sur des prises! Il figure parmi les meneurs dans toutes les catégories offensives de l'histoire du baseball (coup sûr, double, triple, vol de buts) sauf dans le domaine des circuits. Afin d'illustrer les standards d'excellence établis par Wagner, soulignons que lorsqu'il a pris sa retraire en 1917, son record de 3430 coups sûr dans la Nationale a tenu le coup durant 45 années!
Meilleur deuxième : Ozzie Smith (1978-1996)
À première vue, Ozzie Smith présente des statistiques modestes pour un athlète ayant évolué durant 19 saisons dans les majeures. Moyenne à vie de .269, seulement 28 circuits et 793 points produits, sa meilleure production à cet égard fut de 75 en 1987. Toutefois, lorsque les Cards de St. Louis ont acquis ses services en retour de Garry Templeton entre les saisons 1981 et 1982, il permit à sa nouvelle formation d'atteindre des sommets d'excellence; les Cards ont atteint la Série mondiale à trois reprises avec Smith comme leader.
Ce qui le distingue des autres joueurs d'arrêt-court réside dans son incroyable sens du jeu en défensive. «The Wizard of Oz» est reconnu pour ses exploits acrobatiques, ses jeux défensif à couper le souffle. Ses habilités défensives lui ont permis de remporter 13 gants d'or. Afin d'illustrer la fiabilité de Smith, soulignons que, en 1991 par exemple, il ne commis que 8 maigres erreurs un record pour un arrêt-court qui risque de tenir très très longtemps!
TROISIÈME BUT : BROOKS ROBINSON (1955-1977)
Ceux qui ont eu le privilège d'assister aux matchs de la Série mondiale en 1970 n'oublieront jamais les prouesses défensives de Brooks Robinson. Les jeux défensifs inimaginables pour nous mortels se succédèrent sans arrêt devant des Reds de Cincinnati médusés. Avec son seul gant, Robinson priva les Reds de 3 victoires. Il constitua la différence entre les deux équipes, Baltimore gagnant en 5 rencontres et Robinson fut nommé le joueur par excellence de la série.
Offensivement, Robinson frappait toujours en temps opportun, comme le témoigne sa moyenne à vie de .348 en Série de championnat. En saison régulière, Robinson a conservé une moyenne de .267, produisant 1357 points et frappant 268 circuits. Brooks remporta même le titre de joueur le plus utile à son équipe en 1964, menant l'Américaine avec 118 points produits pour une moyenne de .317. «The Human Vacuum Cleaner» porta les couleurs d'une seule équipe durant sa carrière de 23 ans, celui des Orioles de Baltimore. Il est, sans l'ombre d'un doute, le meilleur joueur de troisième coussin défensif de l'histoire.
Meilleur deuxième : Mike Schmidt (1972-1989)
Membre des Phillies de Philadelphie durant 18 saisons, Mike Schmidt constituait un véritable poison pour les autres équipes de la Nationale, et plus particulièrement pour les Expos de Montréal. Ses 1595 points produits et ses 548 circuits ont fait de Schmidt un joueur d'impact, le véritable catalyseur de l'attaque des Phillies. Joueur très fiable en défensive, Mike a remporté pas moins de 10 gants d'or, il fut également sélectionné à 12 reprises au sein de l'équipe d'étoiles de la Nationale. En 1980, il reçoit l'honneur d'être nommé le joueur le plus utile à son équipe lors de la conquête de la Série mondiale par les Phillies.
RECEVEUR : YOGI BERRA (1946-1965)
On disait de lui qu'il était maladroit et gauche un entraîneur rival le traita de «singe» à première vue. Personne n'avait vu le géant enfoui à l'intérieur du jeune de St. Louis, sauf Casey Stengel des Yankees. Celui-ci embauche l'ex-receveur étoile Bill Dickey afin d'enseigner l'ABC du métier à Berra. Ce jeune homme trapu et rigolo devint le meilleur receveur de l'histoire du baseball!
Lorsqu'il devait capter un ballon près du marbre ou couper un coureur en route vers le deuxième, Yogi Berra déployait tout la grâce possible, tel un artiste au sommet de son art. Berra a déjà joué 148 matchs derrière le marbre sans commettre une seule erreur. Un jour, un reporter demande au gérant Casey Stengel quel est le secret des succès de son équipe, vainqueur à répétion de la Série mondiale. Stengel répond : «I never play without my man ». Cet homme, c'était Yogi Berra.
En 19 saisons dans les ligues majeures, Berra présente une moyenne au bâton de .285, 358 circuits et 1430 points produits. À cinq reprises, il a produits plus de 100 points. Il fut désigné comme le joueur le plus utile à son équipe en saison régulière à 3 reprises. Sans interruption de 1948 à 1962, il fut invité au match des étoiles. Berra remporta avec les Yankees 14 championnats de ligue et 10 Séries mondiales. Lors des classiques automnales, Berra fut pour le moins phénoménal : 1er pour les match joués, 1er pour les présences au bâton, 1er pour les coups sûrs, 1er pour les coups de deux buts, 3ième pour les circuits, 2ième pour les points produits.
On comprend pourquoi Berra fut l'homme des grandes occasions pour Casey Stengel Virtuose sur un terrain de baseball, Berra laissait souvent planer un doute sur ses capacités mentales avec quelques déclarations savoureuses. En voici quelques unes : «90% of hitting is mental, the other half is physical», «If fans don't go to the ball game, no one's going to stop them», «Nobody goes there anymore, it's too crowded», «You better cut the pizza in 4 pieces, I'm not hungry enough to eat six». Chose certaine, jamais les amateurs de baseball n'oublieront Yogi Berra.
Meilleur deuxième : Roy Campanella (1948-1957)
Bench, Carter tous admettent qu'ils excellaient, qu'ils ont dominé leur époque. Ils sont, sans l'ombre d'un doute, parmi les 5 plus grands receveurs de l'histoire. Toutefois, au second rang, ils doivent s'incliner devant Roy. Il a connu une carrière d'à peine 10 ans, carrière écourté à la fois par le «Gentleman Agreement» entre propriétaires qui a écarté les noirs des majeures jusqu'en 1947 et par un accident de voiture qui l'emprisonne dans une chaise roulante avant la saison 1958
Affichant une moyenne à vie de .276, Campanella reçut pour son excellent travail derrière le marbre le titre de joueur le plus utile dans la Nationale à 3 reprises. Ceux qui l'on vu à l'œuvre se rappellent qu'il dirigeait les lanceurs comme un chef d'orchestre et que la puissance et la précision de ses relais au deuxième ralentissait les ardeurs des plus rapides coureurs. Offensivement en 1953, Roy établit deux marques pour un receveur frappant 41 circuits et produisant 142 points!
Ces exploits furent accomplis à une très difficille époque pour un joueur de couleur, époque où Roy devait subir les pires humiliations sur et hors du terrain. À son meilleur, Roy ne s'incline que devant Berra.
LA SUITE DE CE TEXTE, AVEC LES VOLTIGEURS, LES RELEVEURS ET LES PARTANTS, PARAITRA DANS QUELQUES SEMAINES