La décision de Russell Martin de signer un contrat de cinq ans pour 82M $ a provoqué un courant de sympathie pour les Blue Jays de Toronto. Il y a un peu de nous chez Martin qui est né à Toronto, mais qui a grandi à Montréal. On a aussi souligné que c'était beaucoup d'argent pour le receveur joueur autonome. Mais on n'était pas au bout de nos peines. Le jour même, lundi, on apprenait que Giancarlo Stanton avait accepté une offre de 13 ans des Marlins de Miami pour 325M $!

La nouvelle a provoqué une avalanche de réactions aux États-Unis tellement elle a étonné les observateurs. Ironique, le journaliste Patrick Rische s'est d'ailleurs demandé si les 523 partisans des Marlins allaient être excités ou exaspérés par la nouvelle.

D'abord, selon le magazine Forbes, la masse salariale des Marlins était de 47,6M $ en 2014, au 29e rang sur 30 dans le baseball majeur. L'équipe n'a vendu que 57 % et 52 % de son inventaire de billets en 2014 et 2013. On n'a pas encore vendu les droits pour le nom du stade et le contrat de télévision locale se classe dans le troisième tiers dans le baseball. Le contrat de Stanton est trois fois plus important que le plus gros contrat préçédant,106 M$ pour six ans à José Reyes qui joue maintenant pour les Blue Jays.

Stanton a la réputation d'être le frappeur de puissance le plus dangereux du baseball majeur, mais il a néanmoins raté 40 matchs en 2012, 50 en 2013 et le dernier mois de la saison 2014 après avoir été atteint à la tête par un tir.

Ensuite, l'histoire nous enseigne que les contrats de cette envergure ont rarement été de bonnes affaires. Dans la catégorie des joueurs qui touchent plus de 24 M$ par année, Cliff Lee, Albert Pujols, Ryan Howard ou Josh Hamilton en n'ont jamais donné pour leur argent à leur employeur.

Finalement, après avoir accordé une telle somme à Stanton, les Marlins auront-ils les moyens d'engager d'autres joueurs autonomes?

Mais pour beaucoup de spécialistes du baseball, les Marlins n'avaient pas vraiment le choix. L'équipe a été placée sous haute surveillance par l'Association des joueurs après les purges effectuées au cours des dernières années. Mais surtout, l'équipe avait besoin de restaurer sa crédibilité. Et particulièrement Jeffrey Loria qui est considéré comme le pire propriétaire d'équipe en Amérique. Après avoir siphonné des millions en fonds publics pour la construction de son nouveau stade, il n'avait plus la confiance des partisans.

Le journaliste Greg Cote du Miami Herald n'est pas encore prêt à lui donner l'absolution sans confession, mais la mise sous contrat de Stanton est un pas dans la bonne direction. Et avant lui, l'arrivée de Dan Jennings comme directeur-gérant est considéré comme le meilleur coup de Loria depuis qu'il est propriétaire de l'équipe. Finalement, Stanton pourrait devenir la prochaine grande vedette à Miami maintenant que LeBron James est retourné à Cleveland.

Et si jamais les choses ne vont pas au goût de Giancarlo Stanton, il pourra toujours mettre un terme à son contrat dans six ans.

Forsberg, Lindros et Neely

L'intronisation de Peter Forsberg au Temple de la renommée du hockey lundi a relancé le débat sur la transaction entre les Nordiques et les Flyers. Et surtout, les comparaisons entre le Suédois et Eric Lindros. Qui a été le joueur le plus dominant de son époque? Lindros a-t-il sa place au Temple de la renommée? Voyons ce que disent les chiffres.

Forsberg a joué 708 matchs dans la LNH et obtenu 885 points (249 buts et 636 passes). Il a remporté les trophées Calder, Art Ross, Hart et 2 coupes Stanley, bien que dans le cas de la deuxième coupe, il n'avait pas joué en finale.

Lindros a amassé 865 points en 760 parties (372 buts et 493 aides) et gagné le trophée Hart.

Là où Forsberg se démarque de son rival c'est en séries éliminatoires. Il a exactement trois fois plus de points, 171 contre 57 et joué presque trois fois plus de matchs.

Par contre, si on compare Lindros avec un autre membre du Temple de la renommée, Cam Neely, il n'y a aucune raison pour justifier l'absence de Lindros parmi les immortels.

La fiche de Neely montre 694 points en 726 matchs (395 buts et 299 passes). En séries, il a récolté une trentaine de points que plus que Lindros. Les deux correspondent à la description d'attaquant de puissance et étaient les joueurs les plus intimidants à leur époque respective.

Eric Lindros est surtout victime de sa réputation à l'extérieur de la patinoire. En agissant comme il l'a fait envers les Greyhounds de Sault-Ste-Marie et les Nordiques de Québec, il a placé la barre très haute. Et malgré une carrière plus que respectable, il n'a jamais été à la hauteur des attentes qu'il avait lui-même créées.