MONTRÉAL – En 1981, Tim Raines a terminé deuxième dans la course au titre de recrue par excellence dans la Ligue nationale. L’année suivante, le jeune Willie McGee recevait le troisième plus grand nombre de votes au même scrutin.

À leurs débuts, les deux joueurs étaient soudés au noyau de deux des meilleures formations de la Ligue nationale. Et comme leurs équipes respectives évoluaient dans la même division, McGee a pratiquement appris en partageant le champ centre avec Andre Dawson, en glissant sous les plombs de Gary Carter ou en défiant le bras de Raines en filant du premier au troisième.

Le Stade olympique ne sera jamais le Busch Stadium, mais l’ami Willie n’était donc quand même pas en territoire inconnu cette semaine quand les Cardinals sont venus clore leur calendrier préparatoire à Montréal.

« Je garde beaucoup de bons souvenirs de cet endroit », a dit McGee, qui occupe aujourd’hui un poste d’assistant au gérant Mike Matheny, à la fin de la pratique au bâton des Cards mardi. Les Expos avaient des équipes redoutables quand je suis arrivé dans la Ligue, leurs effectifs se comparaient avantageusement aux nôtres. La compétition était toujours féroce. »

Entre 1982 et 1987, les Cardinals ont gagné trois titres de division et une Série mondiale en comptant dans leurs rangs un seul frappeur de 20 circuits, mais plusieurs lièvres qui ne s’arrêtaient pas longtemps aux feux rouges. Les Expos, c’était Carter, Oliver, Wallach, Dawson...

McGee pourrait les énumérer toute la nuit, mais aucun ne l’a impressionné comme Raines.

« Il est l’un des joueurs les plus dynamiques avec qui j’ai partagé le terrain, s’émerveille celui qui a raflé le titre de joueur par excellence de sa Ligue en 1985. J’ai toujours dit qu’il était le Rickey Henderson de la Nationale. Il était dominant. Quand on arrivait ici, on était sûr d’une chose : Tim Raines allait atteindre les sentiers au moins deux fois, il allait voler le deuxième but, voler le troisième et il allait marquer au moins une fois, probablement deux. Il avait un talent extraordinaire. »

Raines est devenu en 2017 le troisième membre de ces glorieuses éditions des Expos à être élu au Temple de la renommée. Il a dû attendre à sa dixième et dernière année d’admissibilité avant qu’on accepte de lui ouvrir les portes de l’institution.  

Comme plusieurs, McGee se demande ce qui a bien pu justifier pareil délai.

« S’ils m’avaient demandé mon avis, si on laissait la parole aux anciens joueurs, je suis sûr que ça n’aurait pas été si long. Mais ils ne nous demandent jamais. Avec Raines comme avec Dawson, pourquoi avoir attendu si longtemps? Ils étaient parmi les meilleurs joueurs de leur époque. »

Pressé de rejoindre ses quartiers généraux, McGee a conclu avec un vibrant plaidoyer en faveur d’un autre ancien Expo qui, comme lui, a terminé sa carrière à St. Louis. À sa huitième année d’admissibilité au Temple, Larry Walker n’a convaincu que 34,1% des électeurs. Sa dernière chance arrivera en 2020.

« C’en est un autre! Pour moi, il appartient à la même catégorie que Raines et Dawson, juge McGee. Il pouvait vous battre avec son bâton, avec son bras, avec sa vitesse. C’était un joueur intelligent. Son talent et les chiffres qu’il a affichés pendant sa carrière en font pour moi un candidat digne du Temple. J’ignore quels sont les critères de ceux qui possèdent un vote, mais je n’ai pas vu beaucoup de joueurs dominer comme il a su le faire à ses belles années. »