On va se le dire, bien des choses vont changer lors du retour à la vie normale. Le sport ne fera pas exception et le baseball devra aussi s’adapter. Puisque personne ne peut réellement savoir quand nous pourrons assister à un événement rassemblant une foule, on va se concentrer sur le jeu lui-même. Si le baseball devait recommencer à huis clos, avec un nombre limité de matchs, ne serait-ce pas le temps de tenter des expériences?

Vous êtes nommé commissaire du baseball et on vous donne le feu vert pour 10 nouvelles règles à implanter en 2020, vous faites quoi? Vous savez, je suis un maniaque de mon sport, mais je crois sincèrement que des changements s’imposent pour accélérer le rythme des matchs et s’assurer que la nouvelle génération puisse aussi apprécier le baseball. On doit s’adapter à la nouvelle réalité. 

Il y a quelques années à peine, j’étais contre la plupart des idées que je vous propose aujourd’hui. Il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée, et je crois que le temps est venu pour que le baseball passe en mode 2020.

 Je vous propose les miennes et bien hâte de lire les vôtres :

1. La zone de prises électronique

La technologie est là et les arbitres, qui au départ, détestaient le tout, la trouvent pratique puisqu’aucun frappeur ne pourra les engueuler à la suite d’une mauvaise décision.  Ils n’auront qu’à mentionner que cette prise ne vient pas d’eux, mais de la zone électronique.  L’officiel aura un bidule qui vibre et pourra ainsi appeler la prise immédiatement. La question sera d’ajuster la zone des prises pour qu’elle représente la vraie zone, c’est-à-dire des genoux (pas en bas des genoux) jusqu’à la mi-distance entre la ceinture et les épaules de chacun des frappeurs. On s’entend que Jose Altuve n’a pas la même zone de prise qu’Aaron Judge par exemple.

 2. Temps limite entre les tirs

Qu’on l’applique avec pénalité. Ça fait assez longtemps que l’on en parle et que l’on a donné toutes les chances aux lanceurs de s’adapter. Sans coureur sur les buts, c’est un maximum de 20 secondes, sinon, on décerne une balle au frappeur. Simple et efficace. Le lanceur n’aura qu’à s’ajuster.

3. Le frappeur ne pourra plus quitter le rectangle des frappeurs

Le frappeur devra garder au moins un pied à l’intérieur du rectangle entre les tirs et devra s’installer rapidement comme quoi l’officiel pourra dire « au jeu » au lanceur. Si le frappeur quitte le rectangle sans raison, une prise lui sera décernée. Évidemment, il y a les exceptions comme éviter un tir, mais encore une fois, ça fait assez longtemps que l’on parle de ce sujet et pas assez d’efforts ont été déployés par les frappeurs pour leur donner le bénéfice du doute.

4. Interdiction de demander un temps d’arrêt une fois que le lanceur est prêt

Une fois que le frappeur s’installe et sachant que le lanceur a un maximum de 20 secondes pour effectuer son tir, le frappeur ne pourra plus demander un temps d’arrêt.  S’il le fait, l’officiel lui refusera de toute façon. Il peut y avoir des exceptions comme un coup de vent majeur ou un objet qui vole au vent devant le frappeur, mais sinon, let’s go!

5. 90 secondes entre les manches

Les nouvelles technologies permettent maintenant d’ajouter de la publicité à tout moment. Donc, pas de raison pour que les pauses entre chaque demi-manche soient supérieures à 90 secondes. 60 secondes après le dernier retrait, on annonce le frappeur ce qui donne 30 secondes supplémentaires pour s’assure d’être prêt. Si un lanceur veut effectuer plusieurs tirs, il n’aura qu’à se dépêcher et il aura le temps nécessaire. Donc, fini le nombre de tirs d’échauffement, c’est le temps qui dicte tout.

6. Visites au monticule

Lorsque le receveur ou tout joueur à l’avant-champ utilise une visite au monticule, il serait interdit au gérant (ou instructeur des lanceurs) de se rendre au monticule après que la visite du joueur a été terminée. Trop de gérants se font prendre en retard et demande au receveur d’aller voir le lanceur pour donner du temps au releveur dans l’enclos d’effectuer quelques tirs d’échauffements additionnels. Une fois la longue visite du receveur terminée, le gérant quitte l’abri pour effectuer son changement. Cette situation serait maintenant interdite.

7. Programmes doubles de sept manches

On en parle déjà et c’est une bonne idée!  Deux matchs de 7 manches le dimanche et une journée de congé le lundi. On oublie trop souvent que les joueurs ont besoin de repos. Lors d’une saison normale, il faudrait exiger une journée de congé par semaine et pourquoi ne pas diminuer le nombre de matchs. Six matchs par semaine fois 26 semaines = 156 matchs! Si un match doit être repris, il le sera dans le cadre d’un programme double de 7 manches.

8. L'implantation de deux frappeurs de choix

Oui, je sais, ça peut sembler être farfelu, mais attendez. Le gérant aurait le droit d’utiliser un frappeur de choix pour deux joueurs en défense (incluant le lanceur). Donc, si le lanceur excelle au bâton, on pourrait utiliser un frappeur de choix pour deux autres joueurs de la formation. J’ai été longtemps contre l’utilisation du frappeur de choix, mais il faut en venir à l’évidence que c’est plus excitant de voir Giancarlo Stanton frapper (s’il est en santé) qu’un J.A. Happ par exemple. De plus, avec le nombre d’amorti-sacrifices en diminution et le taux de succès aussi en diminution, il devient difficile de dire que ça enlève de la stratégie.

J’ai aussi vu dans ma carrière de joueur et d’analyste, des joueurs d’arrêt-court, des receveurs et des voltigeurs parmi les plus spectaculaires et athlétique, mais qui, pour certaines raisons, n’ont pas le coup de bâton pour évaluer régulièrement dans le baseball majeur. Autrement dit, les Red Sox pourraient avoir un Jackie Bradley Jr jouer au champ centre, mais on pourrait utiliser un frappeur de choix à sa place de temps en temps. Un peu comme au football, on aurait ainsi droit aux meilleurs joueurs en défense (équipe défensive) et aux meilleurs frappeurs (équipe en attaque).

9. Coureur au 2e et au 1er but pour amorcer la manche supplémentaire

Je n’ai jamais aimé cette règle dans le Baseball majeur, mais à la force de jaser avec des gens qui en sont témoins, les avantages sont plus nombreux que l’on pense. Tout ça, à pour but d’éviter des matchs qui n’en finissent plus. Par ailleurs, lorsqu’un match s’éternise en 13e manche, ce n’est pas ce soir donné qui fait mal pour les bras des lanceurs, mais dans les deux à trois jours suivants. Autrement dit, ce sera contre une autre équipe que les effets se feront sentir. Pour revenir aux coureurs, chaque équipe aura sa stratégie de déposer l’amortie pour faire avancer les coureurs ou y aller le tout pour le tout.

Plusieurs stratégies défensives pourraient être déployées également pour contrer l’attaque. On voudra ainsi tout faire pour gagner le match à l’intérieur des manches réglementaires et prendre des décisions qui s’imposeront en ce sens. On pourrait même étirer la sauce et laisser le gérant choisir où dans la formation partante, on amorce cette manche supplémentaire. S’Il décide que l’on recommence avec le 1er frappeur, même si dans l’ordre du match, l’équipe était rendue au 7e frappeur par exemple, ça sera ainsi, mais ça restera de la sorte pour les trois manches suivantes. Il y aurait un défi aux statistiques individuelles, mais rien pour empêcher que ça ne fonctionne.

10. Compétition de circuits après la 12e manche

 Trois manches supplémentaires avec des coureurs sur les buts ne suffisent pas pour régler l’issu d’un match, on y va avec le plus de circuits dans une compétition avec trois frappeurs de chaque côté.  À tour de rôle, ils auront une minute chacun pour frapper le plus grand nombre de circuits. On sait donc qu’il y aura une fin à tout ça et qu’elle sera drôlement excitante. Justin Turner des Dodgers en a parlé tout récemment.

Pensez-y, ça pourrait être ben l’fun!