NEW YORK – Quelque chose allait bien ralentir le rythme historique auquel Christian Yelich frappe des coups de circuit. Comme les lanceurs ne semblaient pas vouloir s'en charger, il appert qu'un mal de dos pourrait y contribuer.

Yelich a transposé son excellente fin de saison 2018 – qui a mené les Brewers de Milwaukee au championnat de la Centrale de la Nationale et au premier titre de joueur par excellence pour Yelich – avec un début de campagne 2019 tout aussi impressionnant.

Le voltigeur de 27 ans a frappé son 14e circuit de la saison, samedi, dans un gain de 8-6 aux dépens des Mets de New York, ce qui lui a permis de rejoindre Albert Pujols (2006) et Alex Rodriguez (2007) pour le plus grand nombre de circuits au cours du premier mois de la saison. Dimanche, Cody Bellinger, des Dodgers de Los Angeles, a aussi frappé son 14e coup de quatre buts.

Yelich frappe pour ,353/,460/,804 et au même rythme, il obtiendrait 78 circuits et 190 points produits. Il a toutefois quitté le match perdu 5-2 dimanche, face à ces mêmes Mets, en raison de douleurs au bas du dos. Le gérant, Craig Counsell, a indiqué que son état de santé serait évalué de façon quotidienne.

Une blessure est possiblement la seule chose qui puisse le ralentir.

Au cours de ses 94 derniers matchs, soit depuis la pause du match des étoiles 2018, Yelich a maintenu un rythme digne des meilleures années de Barry Bonds, avec une moyenne au bâton de ,363, 39 circuits, 101 points produits et une moyenne présence/puissance de 1,231.

Il s'agit de toute une production pour un joueur qui n'avait jamais terminé plus haut que 19e au scrutin du joueur par excellence en cinq saisons avec les Marlins de Miami. Il a été échangé à Milwaukee avant le début de la dernière campagne.

L'un des plus importants changements apportés par Yelich est au niveau de son agressivité. Après avoir été l'un des frappeurs les plus sélectifs du baseball en début de carrière, il s'est élancé sur le premier tir dans près du tiers de ses présences au marbre cette saison. Et ça fonctionne. Il a affiché une moyenne de présence/puissance de,990 sur les premiers lancers en 2017, cette saison, elle est à 1,800.

Yelich a aussi adopté la nouvelle approche du baseball : l'angle au contact.

Avant 2018, les analystes de statistiques avancées avaient identifié le gaucher comme l'un des principaux candidats à une refonte de son élan. Les raisons évoquées : il était parmi le meneur sur la vélocité de ses balles frappées, mais parmi les dernier sur l'angle de frappe.

Il appert que Yelich n'a pas eu à modifier son élan de bout en bout pour mettre plus de balles les airs, seulement une légère modification de son approche. Son agression en début de présence l'a grandement aidé à mettre plus de balles dans les airs. Et contrairement à plusieurs frappeurs qui ont un élan de type uppercut, Yelich n'a pratiquement pas de failles offensivement.

« Quand des gars connaissent des séquences du genre, les lanceurs s'adaptent, a noté Counsell. Mais il a trouvé réponses à cela. Les lanceurs créent différentes séquences de tirs, utilisent davantage de balles à effet ou encore martèlent les frappeurs de rapides à l'intérieur. Ils ont tenté tout ça contre lui, mais il s'est adapté chaque fois. »

Si aucun ajustement ne peut être apporté par les lanceurs et qu'aucune faiblesse n'a été découverte et exploitée, se pourrait-il que sa séquence de 94 matchs soit la nouvelle norme dans son cas?

« Je pense que les gens poseront cette question pour le reste de la carrière de Christian Yelich », a affirmé Counsell.

Voilà Junior

Pendant ce temps, un autre joueur qui connaissait une séquence tout aussi fructueuse, mais dans les ligues mineures, s'est amené dans la MLB. Les Blue Jays de Toronto ont rappelé le troisième-but Vladimir Guerrero fils, qui a effectué ses premiers pas dans les Majeures vendredi, dans un gain de 4-2 aux dépens des Athletics d'Oakland. Considéré comme le meilleur espoir de la MLB, Guerrero a amorcé la neuvième manche de cette renconrte avec un double et est venu marquer sur le circuit gagnant de Brandon Drury.

Guerrero a frappé en lieux sûrs à ses trois premiers matchs avec les Jays. Reconnu pour ses monstrueux coups de circuit, sa première longue balle se fait toutefois toujours attendre.