MONTRÉAL - Au cours des dernières semaines, le nom de Tim Raines a souvent été mentionné par les journalistes couvrant les activités du Baseball majeur, mais également par d'autres « personnalités ».

Que ce soit du côté de Fox, du Sporting News, de MLB.com, de CBS, de Sports Illustrated, pour ne nommer que ceux-là, d'ex-joueurs, des statisticiens et même de Larry King, le célèbre animateur de la chaîne américaine CNN, tous ont publiquement invité les électeurs à inscrire le nom de Raines sur leur bulletin de vote. Cet engouement sera-t-il suffisant pour ouvrir les portes du Temple de la renommée à l'ex-voltigeur des Expos de Montréal?

Pour la neuvième et avant-dernière année, Raines est éligible auprès des électeurs membres de l'Association des chroniqueurs de baseball d'Amérique (BBWAA). S'il n'est jamais passé aussi près que l'an dernier d'entrer à Cooperstown, les 302 votes reçus sur 549 bulletins, soit 55 pour cent, se sont avérés loin d'être suffisants pour lui permettre d'être intronisé, alors qu'un taux d'inscription de 75 pour cent est nécessaire.

Avec les Ken Griffey fils et Trevor Hoffman qui font leur apparition sur ces bulletions pour la première fois, et les noms de Mike Piazza, Jeff Bagwell, Curt Schilling, Mike Mussina et Edgar Martinez qui y figurent toujours, la tâche ne s'annonce pas plus facile cette année. Pourtant, les statistiques de Raines sont éloquentes.

Raines a frappé 2605 coups sûrs en 23 saisons avec les Expos, les White Sox de Chicago, les Yankees de New York, les Athletics d'Oakland, les Orioles de Baltimore et les Marlins de la Floride, qui lui ont permis de maintenir une moyenne de ,294/,385/,425. Ses 808 buts volés en carrière lui ont conféré le cinquième rang de tous les temps à ce chapitre.

Plusieurs considèrent que mis à part Rickey Henderson, qui a joué à la même époque que Raines et qui a sa plaque à Cooperstown, aucun autre premier frappeur dans l'histoire du baseball n'a été meilleur que Raines. Son ex-coéquipier Rex Hudler est persuadé que Raines a sa place au Temple.

« Si vous parlez à qui que ce soit qui a joué avec ou contre lui, ils vous diront qu'il doit y être admis, a-t-il déclaré à MLB.com. [...] Je ne peux imaginer un monde dans lequel Tim Raines n'est pas au Temple de la renommée. »

Ryan Spaeder, journaliste et analyste statistique, échange par courriel avec quelques-uns des électeurs, ceux qui veulent bien lui répondre. Celui qui est derrière le compte Twitter @aceballstats leur a fait parvenir des chiffres éloquents pour tenter de les convaincre d'inscrire Raines sur leur bulletin.

Il a notamment relevé que Raines est le seul joueur à avoir frappé au moins 100 triples et 150 circuits tout en volant plus de 600 buts et qu'il a le meilleur taux de réussite en tentative de vol (84,7 pour cent) parmi tous les joueurs en ayant tenté au moins 400. Les amateurs de statistiques avancées seront ravis d'apprendre que Raines a un WAR (Wins Above Replacement, une façon de calculer le nombre de victoires supplémentaires qu'un joueur a apportées à l'équipe en comparaison avec un substitut) combiné de 69,1 au cours de sa carrière, ce qui est supérieur à 15 voltigeurs de gauche déjà admis à Cooperstown.

Jusqu'ici, au moins un électeur a indiqué avoir changé d'opinion en faveur de Raines à la suite des missives de Spaeder: Chris De Luca, du Chicago Sun-Times.

Certains chiffres laissent croire que 2016 pourrait être l'année de Raines. Notamment ceux publiés par Ryan Thibs, qui compile les bulletins de votes rendus publics par leurs auteurs. En fin d'après-midi mardi, le nom de Raines apparaissait sur 130 des 166 bulletins de votes divulgués, pour un taux de 78,3 pour cent. L'an dernier, son nom apparaissait sur 60,2 pour cent des bulletins rendus publics.

Les résultats du scrutin seront dévoilés à 18 heures, mercredi. Si jamais Cooperstown devait de nouveau échapper à Raines, il pourra toujours se consoler en pensant à 2017, alors qu'il pourrait être admis en même temps que Vladimir Guerrero, qui en sera à sa première année d'éligibilité. Plusieurs partisans des Expos en rêvent sûrement déjà.