Marcus Stroman lancera avec la rage au coeur vendredi
MLB jeudi, 8 oct. 2015. 14:51 vendredi, 9 oct. 2015. 10:13
RDS va diffuser le deuxième match de la série de division entre les Blue Jays et les Rangers vendredi, à 12 h 30, au Rogers Centre.
TORONTO - Pendant que David Price complétait sa préparation trois heures avant le premier match opposant les Blue Jays aux Rangers du Texas, son jeune coéquipier Marcus Stroman a pris d’assaut la salle de conférence. S’il se présente au monticule vendredi avec la même émotion déployée lors de son point de presse, les frappeurs des Rangers sont mieux d’être prêts.
Ragaillardi par ses quatre victoires consécutives signées depuis son retour au jeu le 12 septembre – il a raté la saison en raison d’une grave blessure au genou subie au camp d’entraînement le printemps dernier –, Stroman a l’intention de poursuivre sur sa lancée. En fait non : il compte redoubler d’ardeur pour prolonger en séries les succès remportés en fin de saison. En quatre sorties, le jeune droitier de 24 ans a limité ses adversaires à cinq points mérités en 27 manches lancées pour une moyenne de 1,67 par partie. Stroman a accordé 20 coups sûrs, dont 2 circuits, 6 buts sur balles seulement et s’est offert 18 retraits sur des prises.
À lire également
Lorsqu’un collègue lui a demandé si l’émotion qu’il affichait le servait bien au monticule, Stroman a d’abord souri avant de lancer une réponse qui a suscité d’autres questions.
« Je carbure à l’émotion. J’ai hâte à demain. J’ai travaillé tout l’été pour me remettre de ma blessure et me rendre ici. Une fois sur la butte, je vais lancer avec de la rage, de la colère, avec de la haine. Ces émotions vont me pousser à chaque lancer », a défilé avec sérieux le jeune artilleur originaire de Medford sur la rive nord de Long Island.
Invité à élaborer sa pensée sur la rage et la haine qui l’animeront, Stroman a indiqué que ces sentiments étaient associés au fait qu’il avait toujours dû surmonter les préjugés défavorables à son endroit. Qu’il avait toujours dû faire mentir ses détracteurs qui le croyaient incapable de grimper vers le baseball majeur.
L’équipe d’un pays
Après avoir lancé pour l’Université Duke en Caroline du Nord, Stroman a finalement atteint son objectif avec les Jays qui l’ont repêché en première ronde (22e sélection) en 2012. Son premier objectif atteint, Stroman en vise un deuxième : connaître du succès en séries de fin de saison.
« Une occasion sensationnelle s’offre à moi et à mes coéquipiers. Nous formons une équipe spéciale. Non seulement nous sommes solides à toutes les positions, nous sommes aussi animés par une camaraderie qui nous aide à gagner. Nous traversons des moments vraiment magiques. On sent les gens qui sont derrière nous. C’était tellement stimulant d’être ovationnés comme nous l’avons été lors du match de hockey – Stroman était l’un des coéquipiers du receveur Russell Martin qui occupaient une loge au Centre Air Canada pour assister au match Canadien-Leafs – ça nous permet de sentir l’amour que les gens de Toronto et du pays tout entier nous offrent. C’est très valorisant de savoir que tu joues non seulement pour ton équipe, mais aussi pour une nation au grand complet. Je peine à contenir mon impatience de me retrouver au monticule demain », a plusieurs fois répété la jeune sensation des Jays.
Bien qu’il ait passé l’été sur une jambe, Stroman a indiqué avoir pris tous les moyens à sa disposition pour maintenir de la force dans son bras et surtout de la touche dans sa main droite.
« J’ai eu la balle en main tout l’été. Même assis, je lançais, je m’assurais de ne rien perdre dans ma capacité de bien faire bouger la balle. C’était loin d’être plaisant de me plier à cette réadaptation. C’était difficile. C’est ce que j’ai vécu de plus difficile depuis le début de ma carrière. Ces souvenirs des derniers mois attiseront ma colère. Mon désir de bien faire », a mentionné Stroman.
Lanceur plus complet
Si les derniers mois ont permis à Stroman de renforcer son genou blessé, son bras et aussi une confiance qui était déjà imposante, Marcus Stroman a admis que le fait d’avoir développé une balle tombante avait fait de lui un bien meilleur lanceur. Un lanceur armé pour non seulement se rendre dans les majeures, mais y connaître du succès.
« J’ai toujours eu un bras puissant. C’était bien beau, mais ça me limitait à être un lanceur de quatre ou cinq manches. Le fait d’avoir développé une balle tombante m’a permis de prolonger mes séjours au monticule. Cette arme m’a permis d’obtenir des doubles jeux pour me sortir de situations fâcheuses alors qu’avant j’y arrivais moins souvent. D’un lanceur de cinq, six manches, à un lanceur capable de compléter mes départs. »