Il n’y a pas à dire, l’histoire de villes sœurs entre Tampa Bay et Montréal  afin de partager une saison de baseball fait beaucoup jaser. De toute évidence et pour la majorité des gens, la première réaction d’une telle possibilité n’est pas très positive. On joue ici entre l’aspect économique et le côté émotif du sport qui ne vont pas toujours de pair. Il y a aussi tant de questions sans réponses et le défi de réaliser un tel projet semble insurmontable. Mais plus l’idée fait son chemin, plus qu’une telle entente fait plus de sens pour Montréal,  que Tampa Bay.

Montréal n’a rien à perdre d’étudier un tel scénario d’où l’enthousiasme de Stephen Bronfman. Depuis sept ans, Bronfman a travaillé sur ce projet. Il a organisé des sondages auprès des partisans, il a fait du lobbying auprès de plusieurs propriétaires actifs du baseball majeur, a formé une équipe de propriétaires locaux des plus impressionnantes, tout en gardant une relation directe avec le commissaire du baseball.  Pour la première fois depuis sept ans, le bureau de direction du baseball majeur via le commissaire et le propriétaire des Rays ouvrent la portent à Montréal! Même si l’idée de départ peut paraître complètement loufoque, Bronfman et Montréal ont maintenant le pied dans la porte.

Au lieu d’embarquer dans un scénario qui ne s’est jamais vu dans le sport, pourquoi ne pas attendre l’expansion  prévue par le baseball majeur? Sans avoir de date précise, le commissaire Rob Manfred aimerait voir son nombre d’équipe passer de 30 à 32 équipes, mais pour ce faire, il veut s’assurer de régler le dossier des Rays.  Donc, l’expansion est dans combien de temps? Trois, cinq ou sept ans? Et une fois une équipe d’expansion en place, force et d’admettre que ça prendrait au moins un autre cinq ans avant d’avoir un club à la hauteur, et ce, si tout va bien. En acceptant d’étudier le scénario de villes sœurs, Bronfman s’approche beaucoup plus rapidement de voir du baseball majeur à Montréal.

Il est injuste de demander aux partisans potentiels ce qu’ils pensent d’un tel plan puisque nous n’avons pas assez d’information. En fait, même Stuart Sternberg, le propriétaire des Rays,  n’a pas de réponse et surtout, n’a pas encore l’approbation  de ville de St. Petersburg pour pouvoir jouer des matchs locaux ailleurs qu’au Tropicana Field.  Donc, on est encore loin de voir tout ça devenir réalité.

Par contre,  l’originalité de cette proposition plait à Bronfman. Tout homme d’affaires rêve d’être précurseur d‘une idée qui semble arriver de nulle part, et en faire un succès.  Je ne le blâme pas pour aller voir si tout ce projet a du sens. D’ailleurs, n’oubliez pas que le comité exécutif du baseball majeur a donné son approbation de façon unanime pour explorer cette nouvelle plateforme. Il est donc difficile de penser que tout ce beau monde est complètement dans le champ gauche avec cette idée.

Un scénario intéressant, mais rempli de questions

Bien sûr, les fameuses questions dont : quel sera le nom de l’équipe?  Les joueurs vont-ils accepter ce concept? Quelle ville présentera les matchs de séries, ne seront pas répondues immédiatement.  Mais un scénario possible est certes, de tester le concept avec le bon vieux Stade olympique et jouer quatre ou cinq séries de trois matchs à Montréal dès l’an prochain ou en 2021. J’ose croire que les amateurs du Québec  seraient au rendez-vous en sachant fort bien que rien de changerait à Tampa Bay, c’est-à-dire, à peine 8000 spectateurs. D’ailleurs, je m’imagine mal voir les partisans des Rays se bousculer au guichet en jouant moins de matchs, et ce, même dans un nouveau stade. 

L’aspect économique a beaucoup plus de sens que l’aspect émotif du sport. Les deux villes devront se doter d’un nouveau stade, mais sans toit rétractable, ce qui diminuerait considérablement la facture. Les profits et les dépenses seraient partagés, mais les risques aussi ce qui peut sembler attirant pour les investisseurs. Mais l’appartenance à une équipe sera plus difficile à vendre et d’encourager  une équipe à distance sera aussi un défi de taille. Imaginez un instant les partisans des Rays dans tout ça?

Explorer ce concept fera en sorte que toutes les personnes impliquées vont réaliser que la franchise devra éventuellement déménager à Montréal à temps plein. En attendant, je suis prêt à écouter et à me faire convaincre que le projet de villes sœurs puisse fonctionner et être innovateur. Tout ce que je sais par contre, c’est que depuis l’annonce du commissaire Manfred jeudi dernier, la possibilité de revoir du baseball majeur est plus que jamais réelle. Que le retour soit sous forme de 40 matchs ou 81 matchs, le baseball majeur retournera chez nous bientôt!

« Nous pouvons avoir du baseball à Montréal rapidement »