Un changement de cap à ma carrière
Baseball mercredi, 20 janv. 2010. 18:40 jeudi, 12 déc. 2024. 04:45
Je vous écris depuis Clearwater, en Floride, où j'ai commencé à m'entraîner il y a quelques jours au complexe des Phillies, ma nouvelle équipe. En compagnie de Roy Halladay et de quelques autres lanceurs, j'ai commencé à me remettre en forme en vue de la prochaine saison.
Moi qui ai principalement été utilisé comme stoppeur la saison dernière, ma deuxième dans l'organisation des Mariners de Seattle, j'ai récemment appris que les Phillies avaient l'intention de me faire poursuivre mon développement comme lanceur partant. Ça ne veut pas dire à 100% que c'est dans ce rôle que j'accéderai aux ligues majeures, mais c'est dans cette optique à long terme que la décision à été prise.
On m'a expliqué que le but premier de ce changement de cap, c'était de me donner le plus de manches possibles dans ma progression pour ainsi acquérir de l'expérience plus rapidement. Puis le jour où je serai prêt à faire le saut dans les majeures, il y a de bonnes chances qu'on me donne un poste de releveur pour faciliter ma transition.
C'est comme ça que ça fonctionne, chez les Phillies. La plupart du temps, ils font commencer leurs jeunes dans l'enclos et les amènent tranquillement dans le rôle qui leur est destiné.
J'étais bien content quand on m'a annoncé la nouvelle. J'ai goûté un peu à tout pendant mes deux premières saisons dans les mineures et pour moi, partant ou releveur en fin de match, ça n'a pas réellement d'importance. Ce que je veux par-dessus tout, c'est prendre assez d'expérience pour être capable de dominer dès mon entrée dans les grandes ligues.
Je ne sais pas trop ce qui m'attend à court terme. À partir de maintenant, mon cheminement pourrait prendre deux directions. Peut-être que tout va se faire très rapidement et qu'on fera appel à mes services si le grand club a besoin d'un releveur en milieu ou en fin de saison. Peut-être aussi que j'emprunterai un chemin plus long et que je resterai partant jusqu'à ce que ça m'amène dans les majeures dans quelques années.
Quant à mes chances de faire l'équipe dès cette année, je ne veux pas me mettre dans la tête qu'elles sont minimes, mais il faut quand même être raisonnable. D'une certaine façon, j'ai perdu une année de préparation l'an dernier en remplissant uniquement un rôle en relève. Je dois maintenant changer complètement de routine et remettre à mon calendrier des choses que je n'étais plus habitué de faire.
C'est le genre de transition qui aurait pu être difficile pour mon bras si on m'avait demandé de la faire au beau milieu d'une saison. Quand tu es habitué de lancer une manche par sortie et que tout d'un coup, du jour au lendemain, on te demander de débuter des matchs... Disons qu'après quelques rencontres, il ne reste plus beaucoup de jus dans le bras!
Mais en apportant les changements pendant la saison morte, ça ne crée absolument aucun problème. Depuis que je suis arrivé ici, je sais exactement ce que j'ai à faire et dans quelle optique travailler. Dans ma préparation, j'habitue déjà mon bras pour qu'il soit fort et endurant pendant toute la saison. J'ai le temps de m'asseoir avec les entraîneurs pour établir un plan et un horaire en fonction de me faire monter sur la butte une fois à chaque cinq jours.
Mes retrouvailles avec une vieille arme
Passer de releveur à partant, ça veut évidemment dire ajouter des lancers à son arsenal. J'avais justement dû délaisser quelques cordes que j'avais à mon arc l'année dernière et il me fera plaisir de renouer avec celles-ci.
Il y a d'abord ma rapide tombante, que j'avais mis de côté l'année dernière après avoir discuté avec quelques entraîneurs des majeures. C'est un lancer qui rentre avec trois ou quatre milles à l'heure de moins que ma rapide à quatre coutures et on m'avait fait comprendre que si j'étais pour être utilisé uniquement en neuvième manche, j'avais avantage à mettre l'accent sur la vélocité et à pousser le radar à 98 ou 99 milles à l'heure. On avait conclu que je n'avais pas vraiment besoin de ma rapide tombante. Avec ma rapide à quatre coutures et ma courbe, j'en avais assez pour bien faire mon travail.
Aussi, à la fin de la saison dernière, j'avais recommencé à utiliser un lancer que j'avais appris chez les Ailes de Québec. Je n'avais jamais vraiment pris le temps de le travailler, mais je m'y suis attardé dernièrement et je crois que c'est maintenant mon deuxième meilleur lancer, après ma rapide.
On appelle ce lancer une split-changeup. C'est comme une balle fronde, sauf que je ne rentre pas la balle complètement dans mes doigts. Je place ceux-ci avec un écart un peu plus grand qu'une rapide, mais plus rapproché que pour une fronde. L'effet recherché, c'est que la balle se dirige au marbre comme un changement de vitesse et tombe juste un peu en arrivant au marbre.
C'est un lancer qui a toujours bien fonctionné pour moi, surtout dans la Ligue d'automne de l'Arizona. Quand j'ai commencé à l'utiliser, les frappeurs n'avaient aucune idée comment réagir. C'était comme de la magie, on aurait dit que je venais d'inventer un nouveau lancer! Évidemment, ce n'était pas le cas, mais la façon que j'avais de prendre la balle, de positionner mes doigts dessus donnait un résultat que je n'avais jamais vu avant.
Je me prépare donc à remplir mon nouveau rôle avec quatre bons lancers. Il y en a peut-être un cinquième dans les plans, mais je n'ai pas encore décidé si je l'attaque, celui-là.
*Propos recueillis par Nicolas Landry.
Moi qui ai principalement été utilisé comme stoppeur la saison dernière, ma deuxième dans l'organisation des Mariners de Seattle, j'ai récemment appris que les Phillies avaient l'intention de me faire poursuivre mon développement comme lanceur partant. Ça ne veut pas dire à 100% que c'est dans ce rôle que j'accéderai aux ligues majeures, mais c'est dans cette optique à long terme que la décision à été prise.
On m'a expliqué que le but premier de ce changement de cap, c'était de me donner le plus de manches possibles dans ma progression pour ainsi acquérir de l'expérience plus rapidement. Puis le jour où je serai prêt à faire le saut dans les majeures, il y a de bonnes chances qu'on me donne un poste de releveur pour faciliter ma transition.
C'est comme ça que ça fonctionne, chez les Phillies. La plupart du temps, ils font commencer leurs jeunes dans l'enclos et les amènent tranquillement dans le rôle qui leur est destiné.
J'étais bien content quand on m'a annoncé la nouvelle. J'ai goûté un peu à tout pendant mes deux premières saisons dans les mineures et pour moi, partant ou releveur en fin de match, ça n'a pas réellement d'importance. Ce que je veux par-dessus tout, c'est prendre assez d'expérience pour être capable de dominer dès mon entrée dans les grandes ligues.
Je ne sais pas trop ce qui m'attend à court terme. À partir de maintenant, mon cheminement pourrait prendre deux directions. Peut-être que tout va se faire très rapidement et qu'on fera appel à mes services si le grand club a besoin d'un releveur en milieu ou en fin de saison. Peut-être aussi que j'emprunterai un chemin plus long et que je resterai partant jusqu'à ce que ça m'amène dans les majeures dans quelques années.
Quant à mes chances de faire l'équipe dès cette année, je ne veux pas me mettre dans la tête qu'elles sont minimes, mais il faut quand même être raisonnable. D'une certaine façon, j'ai perdu une année de préparation l'an dernier en remplissant uniquement un rôle en relève. Je dois maintenant changer complètement de routine et remettre à mon calendrier des choses que je n'étais plus habitué de faire.
C'est le genre de transition qui aurait pu être difficile pour mon bras si on m'avait demandé de la faire au beau milieu d'une saison. Quand tu es habitué de lancer une manche par sortie et que tout d'un coup, du jour au lendemain, on te demander de débuter des matchs... Disons qu'après quelques rencontres, il ne reste plus beaucoup de jus dans le bras!
Mais en apportant les changements pendant la saison morte, ça ne crée absolument aucun problème. Depuis que je suis arrivé ici, je sais exactement ce que j'ai à faire et dans quelle optique travailler. Dans ma préparation, j'habitue déjà mon bras pour qu'il soit fort et endurant pendant toute la saison. J'ai le temps de m'asseoir avec les entraîneurs pour établir un plan et un horaire en fonction de me faire monter sur la butte une fois à chaque cinq jours.
Mes retrouvailles avec une vieille arme
Passer de releveur à partant, ça veut évidemment dire ajouter des lancers à son arsenal. J'avais justement dû délaisser quelques cordes que j'avais à mon arc l'année dernière et il me fera plaisir de renouer avec celles-ci.
Il y a d'abord ma rapide tombante, que j'avais mis de côté l'année dernière après avoir discuté avec quelques entraîneurs des majeures. C'est un lancer qui rentre avec trois ou quatre milles à l'heure de moins que ma rapide à quatre coutures et on m'avait fait comprendre que si j'étais pour être utilisé uniquement en neuvième manche, j'avais avantage à mettre l'accent sur la vélocité et à pousser le radar à 98 ou 99 milles à l'heure. On avait conclu que je n'avais pas vraiment besoin de ma rapide tombante. Avec ma rapide à quatre coutures et ma courbe, j'en avais assez pour bien faire mon travail.
Aussi, à la fin de la saison dernière, j'avais recommencé à utiliser un lancer que j'avais appris chez les Ailes de Québec. Je n'avais jamais vraiment pris le temps de le travailler, mais je m'y suis attardé dernièrement et je crois que c'est maintenant mon deuxième meilleur lancer, après ma rapide.
On appelle ce lancer une split-changeup. C'est comme une balle fronde, sauf que je ne rentre pas la balle complètement dans mes doigts. Je place ceux-ci avec un écart un peu plus grand qu'une rapide, mais plus rapproché que pour une fronde. L'effet recherché, c'est que la balle se dirige au marbre comme un changement de vitesse et tombe juste un peu en arrivant au marbre.
C'est un lancer qui a toujours bien fonctionné pour moi, surtout dans la Ligue d'automne de l'Arizona. Quand j'ai commencé à l'utiliser, les frappeurs n'avaient aucune idée comment réagir. C'était comme de la magie, on aurait dit que je venais d'inventer un nouveau lancer! Évidemment, ce n'était pas le cas, mais la façon que j'avais de prendre la balle, de positionner mes doigts dessus donnait un résultat que je n'avais jamais vu avant.
Je me prépare donc à remplir mon nouveau rôle avec quatre bons lancers. Il y en a peut-être un cinquième dans les plans, mais je n'ai pas encore décidé si je l'attaque, celui-là.
*Propos recueillis par Nicolas Landry.