MONTRÉAL – Jose Vidro prouve par ses actes que Montréal occupe encore une place spéciale dans son cœur. Pour la deuxième fois en moins d’un an, l’ancien numéro 3 des Expos s’est déplacé dans la métropole québécoise pour une bonne cause.

Après avoir participé, ce printemps, aux cérémonies entourant les matchs préparatoires des Blue Jays au Stade olympique, Vidro est revenu au Québec pour l’Expos Fest qui vise à amasser des fonds pour le traitement du cancer DIPG.

« Tu ne peux pas refuser quand on te le demande. On m’a dit Montréal et j’ai dit oui! », a exprimé Vidro qui était d’un commerce très agréable, vendredi soir.

Jose VidroBien sûr, Vidro a connu la chute et le départ des Expos en 2004. Au moment de quitter vers Washington, il admet que lui et ses coéquipiers étaient contents de ne plus avoir à se soucier de leur sort.

Ça n’empêche pas qu’il était triste de rompre ses liens avec Montréal surtout que c’est, sans équivoque, l’endroit où il a connu le plus de succès durant sa carrière de 12 saisons. Vidro n’a peut-être jamais eu le statut de grande vedette d’un Vladimir Guerrero, mais il a tout de même été un exemple de constance autant au bâton qu’en défense.

Élu trois fois au Match des étoiles en tant que membre des Expos, Vidro a réussi cinq saisons consécutives (de 1999 à 2003) de 150 coups sûrs et plus avec une moyenne au bâton supérieure à ,300.

« Je jouais avec beaucoup de confiance en sachant aussi que je devais être meilleur tous les jours. Ça m’a motivé à offrir de belles performances et je m’assurais d’être sérieux pendant les entraînements », a-t-il commenté pour expliquer la recette de son succès.

Vidro ne cache pas qu’il a été inspiré par le «phénomène» qu’était Vlad.

Jose Vidro« On connaissait tous son talent, mais même dans les pratiques, il s’appliquait comme une grande vedette. En le voyant, ça m’a aidé à devenir un meilleur joueur », a noté le Portoricain de 42 ans.

Par un bel hasard, Vidro a pu justement pu admirer le potentiel de fils de Guerrero il y a deux semaines.

« Oh, il a tout un coup de bâton, je l’ai vu en République dominicaine. Il est costaud ! », a raconté l’interlocuteur qui a décelé un avenir prometteur chez l’espoir des Blue Jays.

Vidro ne peut pas aspirer à une élection au Temple de la renommée du baseball comme Guerrero et Tim Raines, mais il est parvenu à laisser sa marque à sa manière.

« La chose qui me rend le plus fier, c’est que partout où je vais, je peux me présenter avec la tête haute. Les gens m’ont apprécié et c’est ce qui me fait le plus chaud au cœur », a confié l’athlète qui a terminé sa carrière en 2008 avec les Mariners de Seattle.

Plusieurs des plus beaux souvenirs de sa carrière demeurent très clairs dans sa mémoire.

« Je me souviens bien mon premier match et du moment quand j’ai été rappelé d’Ottawa par les Expos. J’avais essayé d’appeler à la maison pour partager la nouvelle et ma joie, mais je n’étais pas capable de tomber sur personne », s’est rappelé Vidro en riant.

À chaque occasion qu’il a de revisiter les accomplissements de son parcours, Vidro en profite pour louanger Felipe Alou et son immense rôle auprès des joueurs latins. 

« Il nous a fait comprendre comment on devait faire pour survivre dans le baseball majeur. C’était plus difficile à son époque de joueur et il avait appris de ça. Il voulait nous aider à savoir se débrouiller. Il a été très bon pour moi et plusieurs autres », a témoigné le père d’un garçon de 20 ans et d’une fille de 13 ans.

Si la ville de Montréal a été bonne pour lui, elle l’a également été pour sa famille.

« Le plus agréable de vivre ici, c’était que ma famille était en sécurité. Pour moi, c’était très important. Ils ont pu profiter de Montréal beaucoup plus que moi, on était souvent parti pour les matchs à l’étranger », a relaté Vidro.

L’ancien joueur de deuxième but était donc très reconnaissant quand il a été invité pour  l’hommage du printemps dernier au Stade olympique.

« J’avais hâte de revenir depuis ma retraite. Bien sûr, j’aurais préféré que ça se fasse avec une équipe de Montréal sur le terrain. Mais c’est agréable et ça me rappelle de très bons souvenirs », a confié celui qui charme par son côté chaleureux. 

Présentement, Vidro profite de la vie et partage ses connaissances dans son pays natal en tant qu’entraîneur des frappeurs dans un programme de développement relié au baseball majeur.

Il espère que des jeunes de ce programme pourront atteindre les ligues majeures à leur tour et il n’écarte pas la possibilité d’assumer, éventuellement, de telles fonctions à ce niveau.

« C’est quelque chose que j’aimerais, mais ça doit se présenter dans les bonnes circonstances », a confirmé Vidro qui ne serait pas dépaysé si ça survenait à Montréal.

Pride continue d'être une inspiration

Vidro n’était pas le seul invité de la soirée qui s’implique encore dans le baseball. Son ancien coéquipier, Curtis Pride, était aussi de passage en ville. Atteint de surdité, Pride a représenté une grande inspiration pour les jeunes devant composer avec des réalités comme la sienne.

Reconnaissant envers la vie, Pride redonne en tant qu’entraîneur de baseball à l’Université Gallaudet, une institution spécialisée pour les sourds.

« Je conserve beaucoup de bons souvenirs dont celui de mon premier coup sûr ! Les gens sont si gentils à Montréal. C’est fou de penser que ça fait déjà 15 ans », a raconté Pride en faisant référence à sa dernière saison avec les Expos, en 2001.

« C’est émouvant de savoir que des personnes ont été inspirées par mon histoire, ce fut une expérience merveilleuse », a conclu Pride qui paraît encore en excellente forme physique.