MONTRÉAL – La séparation entre Jim Popp et les Alouettes de Montréal est survenue à la dernière minute au point qu’Anthony Calvillo l’a appris en même temps que les partisans de l’organisation.

Pourtant, Popp est celui qui a construit la carrière de Calvillo en l’attirant avec le club montréalais en 1998. Malgré sa relation privilégiée avec Popp et les propriétaires de l’équipe, Calvillo n’a pas été informé du changement de direction avant personne.

« On était au Stade olympique, on savait qu’il y aurait une conférence de presse qui allait se dérouler. On ignorait ce qui allait être annoncé, mais certaines spéculations circulaient. J’ai appris le tout quand on regardait le point de presse sur l’ordinateur portable », a avoué Calvillo dans le cadre de l’Expos Fest visant à amasser des fonds pour vaincre le cancer DIPG.

Calvillo ne s’en cache pas, il a été remué par cette décision.

Anthony Calvillo et Guy Lafleur« C’est difficile parce qu’il y a une relation d’amitié qui s’était établie. Mais, à la fin, j’ai toujours dit que j’allais avoir confiance par rapport aux choix de l’organisation », a mentionné l’ancien quart-arrière.

Le divorce avec Popp s’est effectué d’une manière particulière et précipitée aux yeux de plusieurs. Quand un directeur général a consacré plus de deux décennies de sa vie à une organisation, c’est rare qu’il soit écarté de l’équation sans être remercié de manière équitable. 

« Éventuellement, ce sera bien de voir Jim honoré par l’organisation. C’est lui qui a attiré tous ces joueurs et qui a tout orchestré quand on recule aussi loin qu’en 1996. Il va recevoir la reconnaissance qu’il mérite », a souhaité Calvillo.

« Tu peux penser à toutes les personnes qui sont passées par cette organisation, que ce soit sur le terrain ou à l’extérieur, c’est lui qui a permis qu’on puisse démontrer nos qualités. Je pense qu’il mérite un hommage », a-t-il soutenu. 

Il faut rappeler que le lien entre Popp et Calvillo sera toujours particulier. Lorsque Calvillo a annoncé sa retraite, Popp n’a pu retenir ses larmes pour encenser le travail du quart-arrière qui a changé le visage de l’organisation.

« On ne sait jamais ce qui se passe dans les rencontres derrière les portes closes. Je suis biaisé dans ce dossier, mais j’ai beaucoup de respect pour Jim et nos propriétaires. Je veux seulement souhaiter le meilleur à lui et nos propriétaires », a révélé Calvillo quand il a été questionné sur cette étroite relation avec Popp.

En attente, mais en appui à Chapdelaine

Au cours de la dernière saison, Calvillo a constaté le côté sans pitié du football professionnel en tant qu’entraîneur. Il avait déjà vécu cette réalité comme joueur, mais il a réalisé que le contexte n’était pas plus facile de l’autre côté de la médaille. Ainsi, il a eu à céder ses privilèges de coordonnateur offensif à Chapdelaine qui a complété la saison en sélectionnant les jeux.

Calvillo a compris que ce pas de recul risque de le favoriser à long terme.

« Je suis encore très occupé à essayer de bâtir une attaque. On continue de travailler comme si on sera tous de retour, mais, quand ils vont engager un nouveau directeur général, il voudra embaucher son personnel donc on ne sait pas à quoi s’attendre », a reconnu Calvillo.

Étant donné le retour en force des Alouettes dans le dernier droit de la saison sous les ordres de Chapdelaine, Calvillo sait que le public se range derrière lui.

« Je sais que plusieurs personnes aimeraient qu’il soit de retour. Personnellement, je voudrais qu’il revienne. C’était bien de voir ce qu’il a pu accomplir dans les six derniers matchs surtout par rapport à ce qui est arrivé dans le vestiaire », a confié Calvillo qui a constaté les bienfaits de son autorité en tant qu’entraîneur-chef. 

L’ascension de Chapdelaine aux commandes de l’équipe et de l’attaque a permis à Calvillo de comprendre ce qu’il avait à développer pour s’illustrer comme entraîneur.

« La plus grande chose que j’ai apprise, ça concerne sa préparation de semaine en semaine. Quand je venais m’asseoir avec lui, il avait déjà planifié beaucoup plus de jeux que moi pour le prochain match. Il avait plus de temps pour se préparer que moi étant donné que je devais attendre la fin du match pour réfléchir au prochain adversaire. Avec son expérience, il était habitué à ça, il pouvait se préparer pour la suite. Ça m’a fait réaliser que j’avais encore beaucoup à apprendre », a admis Calvillo avec franchise. 

En se plongeant dans l’univers des anciens Expos, Calvillo a pu se rappeler de précieux souvenirs de son adolescence.

« J’ai pratiqué plusieurs sports quand j’étais jeune. En fait, le baseball était mon sport favori. Je jouais aussi au football et au basketball. J’évoluais à toutes les positions dont celles de lanceur et receveur. Venant de Los Angeles, on supportait quelques équipes, mais les Dodgers étaient notre club. Ma grand-mère avait des billets de saison et elle nous amenait aux matchs.

« On se souvenait surtout de Fernando Valenzuela qui venait du Mexique », a confié Calvillo.

Arrivé en sol canadien en 1995, avec les Tiger-Cats de Hamilton, Calvillo n’était pas le plus grand connaisseur des Expos.

« Je n’en savais pas beaucoup à propos des Expos à cette époque, mais ils étaient encore là à mon arrivée à Montréal (en 1998). C’était plaisant, après nos entraînements, on pouvait voir certains des matchs », a témoigné Calvillo.

Durant son parcours avec les Alouettes, Calvillo a pu partager des moments avec plusieurs joueurs du Canadien de Montréal. En raison de son amour avec le baseball, les rencontres avec des anciens des Ligues majeures de baseball demeurent précieuses à ses yeux.

« Ça n’arrive pas si souvent outre les occasions spéciales en lien avec l’engouement de ramener une équipe à Montréal. C’est génial de les voir », a conclu Calvillo en songeant notamment à Jose Vidro qui était de retour à Montréal pour cette soirée caritative.