Si peu de gens connaissaient Olivier Hanlan avant le début de la saison, le Québécois est en train de se faire un nom dans la NCAA.

Rares sont les joueurs québécois de première année qui ont eu un impact aussi important sur leur équipe qu’Olivier Hanlan. En fait, outre les joueurs qui ont joué dans le fameux McDonald’s All-American (un match qui regroupe les meilleurs joueurs d’âge secondaire), on s’attend rarement à ce qu’un joueur recrue connaisse du succès, qu’il soit Québécois ou non. Personne, sauf Olivier lui-même, ne s’attendait à connaître le genre de saison qu’il connaît présentement. Même son coéquipier, Ryan Anderson, le meilleur pointeur de son équipe, m’a avoué qu’il ne connaissait pas vraiment Olivier avant son arrivée sur le campus. Ça ne lui aura finalement pris qu’un seul entraînement pour constater que le Québécois avait ce qu’il fallait pour devenir un joueur d’impact.

En 21 matchs cette saison, Hanlan a maintenu une moyenne de près de 14 points, 4,3 rebonds et 2,7 passes décisives par rencontre; des statistiques d’autant plus impressionnantes si on considère que Boston College fait partie de l’Atlantic Coast Conference, l’une des associations les plus compétitives dans la NCAA, qui compte en ses rangs des équipes légendaires comme Duke et North Carolina. Hanlan occupe actuellement la 13e position du ACC au chapitre des points et la 6e en ce qui a trait aux minutes jouées (33,9 sur 40).

Plus tôt cette semaine, je me suis rendu à Chestnut Hill pour assister au match entre les Tar Heels de North Carolina et les Eagles de Boston College. J’ai ainsi eu la chance de voir jouer Olivier Hanlan, le seul Canadien du ACC, en personne. Cette soirée m’a permis de réaliser à quel point le Québécois a rapidement conquis le cœur des partisans. Ceux-ci voient en lui une lueur d’espoir pour leur équipe, qui a terminé au dernier rang du ACC l’an dernier et qui occupe l’avant-dernier rang en date du 3 février.

Contre les Tar Heels, Olivier Hanlan a prouvé, encore une fois, qu’il avait sa place dans les discussions pour le titre de recrue de l’année du ACC en enfilant 22 points, au grand plaisir des 7000 partisans présents au Conte Forum (dont certains qui avaient préparé des affiches à l’effigie de Hanlan). Non seulement a-t-il été le meilleur pointeur des 2 équipes, mais il a complètement éclipsé le meneur de jeu des Tar Heels, Marcus Paige, qui pointait pourtant au 26e rang du classement des recrues de la NCAA, publié par ESPN, avant le début de la saison.

Même s’il représente une figure de premier plan à Boston College (attendez-vous à vous arrêter quelques fois si vous marchez avec lui pendant ne serait-ce que 10 minutes), Olivier Halan reste humble dans ses succès. On constate en lui un amour pour le basketball et pour la compétition. Il n’a pas choisi de jouer dans la NCAA pour être un simple passager, il veut conduire la locomotive des Eagles.

La course sera serrée

Olivier Hanlan a encore 10 matchs ainsi que le tournoi du ACC pour prouver à tout le monde qu’il doit être considéré comme la recrue de l’année de la conférence. Même si Hanlan a déjà remporté le titre de recrue de la semaine à trois occasions (un sommet), la compétition sera féroce, d’autant plus qu’elle proviendra de joueurs qui évoluent dans des équipes qui jouissent d’une plus grande visibilité à la télévision américaine.

Du lot, on retrouve T.J. Warren, du Wolfpack de NC State , qui représentera probablement le plus grand rival de Hanlan. Le meilleur 6e homme du ACC a récolté 11,9 points par match en moyenne tout en maintenant un pourcentage de réussite de 63,2 du plancher, un sommet dans l'association. Il ne faut pas oublier le coéquipier de Warren chez le Wolfpack, Rodney Purvis, nommé favori au titre de recrue de l’année à l’issue d’un vote tenu auprès des entraîneurs du ACC à l’aube de la saison 2012-2013. En 22 matchs, l’arrière de 6 pieds 3 pouces a maintenu une production de 9,8 points par matchs.

Après avoir connu un bon calendrier préparatoire, Rasheed Sulaimon (Duke) a traversé un passage à vide lors des 4 premiers matchs de conférence, avec une maigre récolte de 6,5 points par match (dont une performance exécrable de 0 en 10 contre NC State). Sulaimon a redressé la barre depuis, réussissant entre autres une performance de 25 points contre Maryland il y a un peu plus d’une semaine. Malgré tous ses déboires, le porte-couleurs des Blue Devils montre une moyenne de 11,8 points par match.

Reste à savoir si Olivier Hanlan sera en mesure de convaincre les membres du panel de voter pour lui pour le titre de recrue de l’année. Il ne faut pas oublier que 4 des 15 équipes du ACC proviennent de l’État de la Caroline du Nord. Avec autant d’équipes réunies dans le même État, il serait facile pour les membres des médias de ne regarder que ce qui se passe dans leur propre État et d’oublier ce qui se passe à Boston.

Je vous invite à ne pas manquer la diffusion des matchs de la NCAA à RDS2 les 12 et 13 février prochains alors que vous sera présenté mon reportage sur la vie d’Olivier Hanlan à Boston College. On vous offrira également un reportage sur le Crimson de Harvard, qui compte en ses rangs les Québécois Laurent Rivard et Patrick Steeves.