C’est maintenant une affirmation évidente, mais qui mérite d’être répétée : le bassin de joueurs de basketball de haut niveau issus du Canada n’a jamais été aussi faste, talentueux et émergent. Ils sont présentement 12 (la majorité ayant grandi en Ontario) avec des passeports canadiens à faire partie d’une équipe de la NBA. Aucun pays sur la planète, excluant les États-Unis bien sur, ne peut en revendiquer autant. La France nous talonne avec 11 alors que l’Espagne en totalise 10.

La vague actuelle a été déclenchée en 2011 avec l’entrée dans la ligue de deux bons amis ayant évolué ensemble à l’Université du Texas : Cory Joseph et Tristan Thompson. Ce n’était que le début. Lors des 6 repêchages depuis 2011, pas moins de 14 représentants du pays de la feuille d’érable ont été sélectionnés! Du lot, 10 furent des choix de première ronde, 5 sortirent dans le top-10 et 2 furent appelés au tout premier rang (Anthony Bennett en 2013 et Andrew Wiggins en 2014). Une récolte impressionnante qui n’est pas en voie de s’estomper, alors que le québécois Chris Boucher devrait entendre son nom en première ou deuxième ronde lors de l’encan amateur 2017. Et l’avenir un peu plus lointain semble également assuré avec en tête le joueur le mieux côté par les dépisteurs NCAA pour la cuvée 2019 : un certain prodige nommé R.J. Barrett (fils de Rowan).

À quoi attribuer cette explosion? Sans doute à la naissance des Raptors en 1995 qui a capté l’attention de milliers de jeunes Canadiens à la recherche d’un sport favori. Sans oublier l’effet Steve Nash. Du haut de ses 6 pieds 3 pouces, doté de capacités athlétiques disons limitées, celui-ci a été nommé joueur le plus utile de la NBA en 2005 et 2006. De quoi inspirer tout mordu de basket canadien aux aptitudes physiques les plus modestes.

Il serait donc plaisant, plus tôt que tard, que ce développement en masse de joueurs de calibre mondial se traduise par du succès de notre nation sur la scène internationale. N’est-ce pas? Et pourtant, la première qualification aux JO en basket masculin depuis Sydney 2000 se fait toujours attendre. Symbole ultime de cet échec : la défaite catastrophique aux mains du Venezuela en demi-finale du tournoi FIBA des Amériques en septembre 2015. Menés par Wiggins, Kelly Olynyk et cie… ayant vaincu ces mêmes Vénézuéliens par 20 points 8 jours auparavant… et ayant à les battre une dernière fois pour obtenir leur laissez-passer pour Rio, nos Canadiens se sont inclinés par un petit point sur le tout dernier jeu du match. Ma frustration relative à cet effondrement étant encore vive, je préfère revenir au but original de cette chronique. Je vous propose un tour d’horizon de ce que font présentement la majorité des joueurs canadiens gravitant dans, ou autour, l’univers de la NBA.

Andrew Wiggins, 22 ans : L’ailier vedette des Timberwolves du Minnesota répond plutôt bien aux attentes exagérées jetées sur lui suite à son ascension fulgurante lui ayant valu le premier choix de 2014. Surtout quand on le compare à son prédécesseur canadien de la cuvée 2013 (voir Anthony Bennett plus bas). En fait, de dire que les attentes étaient exagérées à l’endroit de Wiggins serait nettement insuffisant. On l’avait proclamé le sauveur/prodige/messie/futur héros du basket canadien avant même qu’il ne mette les pieds sur le terrain pour la première fois à l’Université Kansas en 2013. Alors qu’il était âgé de 18 ans à peine. Il ne deviendra probablement jamais un joueur complet, digne du top-5, capable de dominer dans toutes les facettes du jeu. Mais ses aptitudes de marqueur sont indéniables. Il arrive présentement au 16e rang des pointeurs du circuit avec une moyenne de 23 points par rencontre. Il n’affiche aucun match de moins de 20 points depuis le 17 janvier (18 duels d’affilée) et il totalise 4 soirées de plus de 40 points cette saison. Il est devenu le 4e joueur de l’histoire à réussir deux matchs consécutifs de 40 points avant l’âge de 22 ans. Un exploit que seuls LeBron, Kevin Durant et Allen Iverson pouvaient revendiquer! Parmi les 20 meilleurs marqueurs actuels, un seul est plus jeune que Wiggins. Il s’agit de Karl-Anthony Towns, son étincelant coéquipier au Minnesota. L’avenir de la concession est donc prometteur. Mais une présence en séries lors de la prochaine année ou deux ferait un grand bien à la progression et la visibilité du jeune ontarien. Plusieurs s’empressent de le critiquer en citant ses faibles moyennes de rebonds (4,2) et aides (2,5) ainsi que son manque d’implication globale en défensive. Mais en tenant compte de son âge et des attentes parfois impossibles à son égard, je crois que le meilleur est encore à venir dans son cas. Il devrait arriver à ses tailler une place sur la prestigieuse équipe d’étoiles de la NBA avant l’âge de 25 ans.

Tristan Thompson, 25 ans : Quand on regarde ses moyennes de 8 points, 10 rebonds et 1 tir bloqué par match cette saison, on se demande si Thompson est vraiment digne du contrat 82 millions pour 5 ans qu’il a reçu en octobre 2015. Mais les Cavs vous répondraient que oui. Que Thompson est un vrai guerrier sous le panier. Un élément catalyseur de par son intensité que toute équipe qui vise les hauts sommets doit avoir dans ses rangs. Côté équipe nationale, j’attends encore de voir Thompson et Wiggins porter la feuille d’érable en même temps au niveau senior. C’est peut-être la combinaison gagnante qu’il nous faudrait pour passer au calibre supérieur. Thompson manquait à l’appel au Mexique en 2015 alors que Wiggins a préféré se reposer en 2016 lors du tournoi qualificatif de la dernière chance.

Kelly Olynyk, 25 ans : Un des rares Canadiens à avoir émergé de la côte ouest du pays, Olynyk demeure un joueur utile au sein d’une bonne équipe de la NBA. Il est le 6e homme des Celtics (qui termineront la saison avec environ 50 victoires) et récolte en moyenne 9 points en 21 minutes par soir. À sa 4e saison à Boston, il faut accepter certaines évidences dans son cas. Il a beau mesurer 7 pieds, il n’est pas très athlétique, ni très physique et ne fait peur à personne autour du panier. Mais dans l’univers actuel de la NBA, des joueurs comme lui auront toujours de la valeur en raison de leur doigté près de l’anneau et une aisance du périmètre (37 % du 3 points en carrière). Et on ne peut rien lui reprocher quand il porte les couleurs du Canada. Lors de ce fameux match catastrophique face au Venezuela, il avait été le seul à offrir son meilleur rendement en marquant 34 des 78 points de l’équipe.

Cory Joseph, 25 ans : Bien que Joseph soit le meneur de jeu partant du Canada, il sera un éternel réserviste à cette position dans la NBA. N’allez toutefois par penser que ce commentaire était une critique à son endroit. Loin de là. Il aura réussi à se bâtir une carrière plus qu’honorable au plus haut niveau, avec plusieurs millions en poche, malgré un potentiel athlétique limité. Non seulement les Raptors sont-ils heureux d’avoir mis sous contrat ce talent local, au salaire raisonnable, en juillet 2015, mais ils l’apprécient encore plus dans des moments comme celui-ci. Kyle Lowry a été opéré au poignet cette semaine et ratera le reste de la saison régulière. On devra donc se fier beaucoup plus à Joseph et il devrait être en mesure de répondre présent.

Nik Stauskas, 23 ans : Le jeune ontarien s’est d’abord fait connaître via Youtube par ses prouesses phénoménales du périmètre dans l’entrée de garage de ses parents. Simultanément, il explosait sur le terrain dans les couleurs des Wolverines du Michigan, participant même à la grande finale du March Madness de 2013. Puis la saison suivante, il récolte 17,5 points par match… tire à 44 % de 3 points… et se voit décerner le titre de joueur le plus utile du prestigieux Big Ten. Voguant sur ce succès, dépassant toutes les attentes, il se rend admissible au repêchage de la NBA où les Kings le sélectionneront au 8e rang. Le tour de force était complet! Si c’était à refaire, Sacramento aurait probablement choisi un joueur au potentiel plus fort (Saric, LaVine, Hood, Jokic et Clarkson viennent en tête), mais Stauskas aura sa place dans la NBA pour plusieurs années. Il a depuis été échangé aux 76ers et l’avenir s’y annonce assurément plus rose que dans le fiasco du nord de la Californie. Il marque 9 points par match et présente 38 % d’efficacité du 3 points cette saison. C’est définitivement la spécialité qui servira de fondation au reste de sa carrière.

Jamal Murray, 20 ans : Après Andrew Wiggins, Jamal Murray se dévoile assurément comme le joueur canadien le plus naturellement talentueux dans la NBA aujourd’hui. Des gardes athlétiques et explosifs comme lui, on en a rarement produit au pays. Après une seule saison à Kentucky, campagne prolifique qui servira de tremplin instantané vers les pros, Murray sera choisi 7e par les Nuggets en 2016. Le portrait est chargé à Denver cette saison. Pas moins de 12 joueurs se partagent entre 16 et 34 minutes par rencontre! Ceci complique drôlement la tâche de notre Canadien pour se développer et se mettre en valeur. Mais les flashs de génie sont là, comme peuvent en témoigner ses 21 matchs de 10 points ou plus. L’avenir de l’équipe nationale à la position de garde passe assurément par lui.

Trey Lyles, 21 ans : Un talent intrigant doté d’un parcours hors du commun. Lyles est né en 1995 à Saskatoon d’une mère canadienne et d’un père américain. Papa était un joueur de basket professionnel ayant fait escale en Saskatchewan pour s’aligner avec le Storm dans la « World Basketball League ». Trey déménagera donc en Indiana à l’âge de 7 ans et fera son apprentissage de ballon rond chez nos voisins du Sud. Mais son lien avec sa terre natale demeurera puissant et il choisira éventuellement de représenter le Canada sur la scène internationale. Après une seule saison prometteuse (sans être fracassante) dans la NCAA à Kentucky, il suivra la tendance des dernières années établie par le régime de John Calipari en quittant immédiatement pour la NBA. Il n’était pas vraiment prêt à faire le saut, mais rares sont ceux qui le sont vraiment de nos jours. Le jeune homme de 6 pieds 10 sera appelé au 12e rang par le Jazz, et sa progression se déroule en dents de scie depuis ce temps. Certains soirs, on le qualifie de talent émergent pour une équipe de calibre des séries. Exemple : ce match de 19 points et 7 rebonds face aux Raptors le 23 décembre dernier alors qu’il a réussi 4 tirs de longue distance. Mais depuis le 11 janvier, il n’a pas atteint le cap des 10 points une seule fois (en 19 tentatives). Il ne fait donc pas partie intégrante du Jazz en vue de la dernière étape. Espérons toutefois que le Jazz continue de croire en lui et de le développer, car sa polyvalence et ses aptitudes de marqueur seraient les bienvenus avec l’équipe nationale.

Anthony Bennett, 23 ans : Le 27 juin 2013, la vie d’un certain Anthony Bennett allait changer à tout jamais. Les Cavaliers de Cleveland venaient d’appeler son nom avec le tout premier choix du repêchage. Sur le coup, on croyait que la soirée ne serait que positive pour le puissant ailier de 20 ans. En rétrospective, c’était clairement un cadeau empoisonné. À sa seule et unique saison dans la NCAA, avec les Runnin Rebels de UNLV, Bennett avait démontré un beau potentiel et une explosivité hors du commun pour quelqu’un de son gabarit. Mais les inquiétudes à son sujet étaient multiples et n’auraient pas dû être ignorées. Premièrement, le Torontois d’origine avait de la difficulté à contrôler son poids. De plus, à 6 pieds 8, on n’arrivait pas à lui prévoir une position idéale chez les pros. Pas assez prolifique du périmètre pour être un « small forward » et assurément trop petit pour agir comme « power forward ». Je suis convaincu que Bennett avait suffisamment de talent pour se tailler une place comme réserviste dans la NBA. Mais on ne repêche pas un joueur au tout premier rang pour en faire un réserviste seulement. La pression reliée à son statut était trop forte et les choses n’ont jamais fonctionné pour lui à Cleveland. Après des arrêts subséquents au Minnesota, à Toronto et à Brooklyn, voilà que Bennett porte maintenant les couleurs de Fenerbahce dans la ligue professionnelle de Turquie. Moins de 4 ans après avoir été choisi no 1 par les Cavs. Incroyable, mais vrai. J’ai bien hâte de voir si Steve Nash lui gardera une place au sein de l’équipe canadienne en vue du prochain cycle qualificatif.

Joel Anthony, 34 ans : Parlons du volet québécois maintenant. Alors que les Anthony Bennett de ce monde n’arrivent pas à maximiser leur potentiel, il y a les Joel Anthony de la planète basket qui parviennent à exploiter chaque parcelle de leur talent pour se bâtir une carrière des plus impressionnantes. Né en 1982 à Montréal, Anthony jouera son basket secondaire à l’école Selwyn House dans le quartier montréalais de Westmount. Ensuite, il commencera à se faire connaître dans les couleurs des Blues de Dawson au Cegep. Cap sur la Floride pour deux ans pour peaufiner son jeu dans un « Junior College » de Pensacola. Puis, tout comme Anthony Bennett, il finira ses années universitaires à UNLV. Diplôme en mains en 2007, la prochaine étape du parcours d’Anthony s’annonce plutôt floue quand aucune équipe de la NBA ne désire le repêcher. Mais le Heat de Miami lui donnera une chance au camp d’entraînement et « the rest is history » dans son cas, comme ils disent. Dix ans plus tard, avec plus de 540 matchs sous la ceinture, environ 23 millions de dollars dans les poches, 2 titres de la NBA en banque, on peut affirmer que la carrière du montréalais fut un véritable succès. Et ce n’est pas terminé. Anthony a réussi à se tailler une place cette saison avec une 4e équipe en carrière. Évoluant présentement avec les Spurs de San Antonio, il goûtera sans doute aux séries pour la 6e fois. Chapeau bas pour votre parcours monsieur Anthony!

Kris Joseph, 28 ans et Olivier Hanlan, 24 ans : Deux autres Québécois ont eu le bonheur et le mérite d’être sélectionnés par la NBA lors des cinq dernières années. Kris Joseph au 51e rang (Celtics) en 2012. Et Olivier Hanlan au 42e rang (Jazz) en 2015. Dans les deux cas, ils roulent présentement leur bosse en Europe dans le but de revenir aux États-Unis un jour.

Joseph, après un excellent passage universitaire à Syracuse, n’aura pas eu la chance de disputer que 10 matchs dans la NBA en 2012-13 avec les Celtics et les Nets avant d’entamer son exil européen. Le Montréalais aura d’abord passé 3 ans en France avec Chalon, Dijon et Orléans. Il fait présentement partie du club italien Enel Brindisi où il tente de se tailler un rôle comme partant. Quant à Hanlan, originaire d’Aylmer, il en aura épaté plus d’un avec 3 superbes saisons dans l’uniforme de Boston College dans la NCAA. Ensuite, il a d’abord opté pour un contrat en Lituanie avant de se joindre au club français de Le Mans l’été dernier. Il fait partie du 5 partant et a mené les siens au chapitre des points à quelques occasions en 2016-17. Ses droits NBA appartiennent aux Spurs de San Antonio.

Et je ne voudrais surtout pas oublier d’énumérer les autres Canadiens qui roulent actuellement leur bosse avec aplomb dans le circuit Silver. Il y a Andrew Nicholson (27 ans - Nets de Brooklyn), Dwight Powell (25 ans - Mavericks de Dallas) et Tyler Ennis (22 ans - Lakers de Los Angeles). Les trois agissent comme réservistes dans leurs clubs respectifs et auront tous un mot à dire quant aux performances de l’équipe canadienne lors des prochaines années.

Je vous laisse cette semaine avec une brève appréciation de quelques transactions d’envergure qui ont eu lieu dans la NBA depuis mon dernier article :

Serge Ibaka et PJ Tucker s’amènent à Toronto : Deux décisions en apparence savantes et audacieuses de la part du DG des Raptors, Masai Ujiri. Il a reconnu que son équipe avait besoin d’aide et de punch additionnel en attaque avant que les choses se mettent à déraper et il a réussi à livrer la marchandise sans sacrifier rien de significatif. Ibaka procure enfin un vrai no 4 à Toronto, soit un joueur de bon gabarit capable de défendre, protéger l’anneau et réussir des tirs de 15 à 20 pieds avec régularité. Le genre de joueur qu’ils n’ont jamais vraiment pu aligner aux côtés de Valanciunas par le passé. PJ Tucker arrive de Phoenix et devient instantanément une bougie d’allumage comme ailier réserviste. Autant en attaque qu’en défensive. Si les Raptors retrouvent les Cavs en séries encore cette saison, Tucker pourrait s’avérer très utile en confrontation homme à homme face à King James. Dans le cas des deux nouveaux arrivants, il faut tout de même mentionner qu’ils seront tous les deux agents libres sans restriction à la fin de la présente campagne. De ne pas pouvoir garder Tucker ne serait pas catastrophique. Mais Toronto devra à tout prix convaincre Ibaka de rester au Canada pendant quelques saisons. Sinon, les tractations de monsieur Ujiri auront été en partie gaspillées.

DeMarcus Cousins quitte le purgatoire de Sacramento : Incroyable mais vrai, Cousins s’est dit très déçu d’avoir été échangé aux Pelicans de La Nouvelle-Orléans, car il aurait aimé rester en Californie. Je suis prêt à parier que son discours aura changé dans un an ou deux. Les Kings représentent actuellement l’organisation la plus pathétique et mal gérée de toute la ligue. Il s’agira de leur 11e saison consécutive sous la barre de ,500 et exclus des séries. Et rien ne laisse présager que les choses s’amélioreront bientôt. À tout le moins, ils se devaient de faire l’acquisition d’un jeune joueur prometteur en l’échange d’un des centres les plus dominants du circuit. Hélas, non. Leur propriétaire est apparemment un grand partisan du garde recrue Buddy Hield, pièce maîtresse obtenue des Pelicans. Il le voit comme un Steph Curry en devenir. Désolé de faire exploser votre bulle mon cher… mais c’est loin d’être le cas. Cousins rejoint donc Anthony Davis en Louisiane afin de former le duo de joueurs d’intérieur le plus dangereux et difficile à contrer dans la ligue. Le problème, c’est qu’il n’y a personne d’autre pour les encadrer et les alimenter au sein du club à l’heure actuelle. Les dirigeants des Pelicans ont donc encore du pain sur la planche. Il s’agit toutefois d’un excellent premier pas afin d’émerger tranquillement dans l’Ouest.