La NBA a dévoilé son calendrier pour la saison à venir, un calendrier rallongé pour laisser plus de repos aux joueurs, soumis à des cadences infernales et de plus en plus contraints à déclarer forfait pour s’économiser.

La saison commencera ainsi le 17 octobre, une dizaine de jours avant le début habituel de la compétition, ce qui permettra de mieux espacer les rencontres. Une saison régulière de NBA compte 82 matchs, que les équipes avaient l’habitude de disputer en à peine cinq mois et demi.

Dorénavant, fini les périodes de quatre matchs en cinq jours, ou de 18 matches en un mois à travers le continent américain, comme cela était le cas. Les longs voyages de plus de 3000 kilomètres pour disputer un seul match seront également réduits de deux tiers, pour que les équipes regroupent leurs déplacements et gagnent du temps.

Le nombre de « deux matchs en deux soirs » sera aussi en baisse.

En offrant plus de temps de récupération aux joueurs, la NBA relance ainsi l’intérêt de certains matchs. Ces dernières années, les stars étaient de plus en plus ménagées quand l’accumulation des rencontres devenait trop importante. En 2006, quand la NBA a officialisé le « repos » comme raison d’absence d’un joueur sur la feuille de match, 23 joueurs en bonne santé avaient été laissés au repos. L’an dernier, ce chiffre était proche de 150.

Cette pratique a été démocratisée par Gregg Popovich. L'entraîneur des Spurs San Antonio avait marqué les esprits en alignant ses remplaçants face au Miami Heat, futur champion, en 2012, alors que le match était diffusé à la télévision nationale.

Furieuse, la NBA avait puni les Spurs en leur faisant payer une amende de 250 000 dollars. Cela ne l’a pas empêché de recommencer, puisque sur les trois dernières saisons, il a ménagé ses joueurs à plus de 60 reprises.

« Le bon équilibre »

La saison dernière, la superstar LeBron James, trois fois champion NBA et quatre fois élu meilleur joueur de la ligue (MVP), a été économisée une demi-douzaine de fois. La photo d’un fan brandissant une pancarte pour exprimer son mécontentement, après avoir dépensé 400 dollars et voyagé pendant huit heures pour découvrir que le « King » ne prenait pas part à la rencontre, avait fait le tour des réseaux sociaux et embarrassé la NBA.

« L'an passé, nous avons fait face à d'importants problèmes concernant la mise au repos volontaire de certains joueurs non-blessés : nous ne les avons pas gérés de la bonne manière, et nos fans attendent de nous que nous changions cela », a reconnu Adam Silver, le patron de la NBA, la semaine dernière.

Car la ligue de basketball nord-américaine a beau faire un pas vers ses joueurs, elle attend qu’ils en fassent un autre vers elle en retour: Adam Silver compte légiférer et punir les mises au repos abusives cette année. La ligue n’a également pas souhaité réduire le nombre de matches en une saison, ce qui lui permet de ne pas connaître de manque à gagner.

Plusieurs voix s’étaient déjà élevées pour dénoncer ce rythme effréné. « Ce n'est pas que les matches sont trop longs, c’est le nombre de matches. Nous, les joueurs, nous pensons tous que 82 matchs c’est beaucoup », avait ainsi déclaré LeBron James en 2014.

Mais l’enjeu derrière le nombre de rencontres disputées est plus important que la simple santé des joueurs, comme l’avait expliqué Dirk Nowitzki, ancien champion et MVP : « Je comprends que tout tourne autour de l’argent, et que chaque match en moins représente un manque à gagner pour tout le monde, pour la ligue, les propriétaires de clubs et les joueurs ».

Avec des droits télévisés s’élevant à près de 2,7 milliards de dollars par an, auxquels s’ajoutent les ventes de billets, la NBA ne veut pas rogner sur ses 82 rencontres. En avril, Adam Silver avait rappelé qu’il fallait trouver « le bon équilibre » entre le temps de repos alloué aux joueurs et “les obligations envers nos fans et partenaires”. Avec ce nouveau calendrier, cela devrait être chose faite. Pour les bonheurs des fans et des revenus de la ligue.