Séries NBA : ils étaient quatre...
NBA mardi, 14 mai 2019. 13:46 vendredi, 13 déc. 2024. 17:32RDS et RDS Direct présenteront tous les matchs de la série Raptors c. Bucks
Prédiction des experts
Un peu plus de 36 heures après LE tir - celui réussi par Kawhi Leonard bien sur - toute notre équipe de production de la NBA à RDS flotte encore sur un certain nuage. Quel privilège d’avoir pu le vivre en votre nombreuse compagnie dimanche soir. Le commentaire que j’ai reçu le plus souvent depuis : « C’était digne d’une scène de film - comme le fameux coup de Tiger Woods au Masters de 2005 - quand le temps fige pendant deux secondes et que tout le monde retient son souffle avant d’exploser de joie. C’était magique! ».
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Ce tir, désormais gravé à tout jamais dans les annales du basket, a ainsi permis aux Raptors d’accéder à la deuxième finale d’Association de leur histoire. Ne leur reste qu’un plateau ultime à atteindre pour la première fois : la grande finale. Ils devront toutefois trimer très dur pour y arriver. À défaut de pouvoir vous promettre autant de suspense lors des deux prochaines semaines, je peux quand même vous confirmer que les sept rencontres de la finale de l’Est vous seront offertes en direct à RDS. Ça débute mercredi soir à 20h25, et ça promet. Ah oui, j’oubliais. En parallèle de tout ça, les champions en titre – les Warriors de Golden State, se frotteront aux Trail Blazers de Portland sur la côte Ouest. Voici un aperçu en règle des deux duels :
Raptors (#2) vs Bucks (#1)
Face à face cette saison : Milwaukee a remporté 3 des 4 duels
Pourquoi les Bucks partent-ils favoris dans cette série? Parce que Giannis Antetokounmpo est dans une forme splendide. Le « Greek freak » n’a pas d’égal dans toute la ligue pour sa capacité d’influencer un match à tous les égards, partout sur le terrain.
Il mesure 7 pieds et se déplace comme un joueur beaucoup plus petit. Il est capable, dans la même séquence défensive, de surveiller Kyle Lowry autour du périmètre et de bloquer quelques secondes plus tard un tir du géant Marc Gasol sous le panier. Il est fatal en transition offensive et peut atteindre l’anneau en seulement deux pas à partir de la ligne centrale. Son moteur n’arrête jamais, ses coéquipiers l’apprécient, sa soif de vaincre est parfaite. C’est un extra-terrestre taillé sur mesure pour ce sport. Vous aurez déduit que mon appréciation de lui est significative.
À ses côtés, ses coéquipiers comprennent tous parfaitement bien leur rôle de soutien. Khris Middleton est un solide deuxième marqueur. Eric Bledsoe est irrégulier, mais très explosif comme meneur de jeu. Brook Lopez étire le terrain à la position de centre avec ses tirs de trois points. Malcolm Brogdon est enfin de retour au jeu et semble déjà en forme. Et leur profondeur est inégalée parmi les quatre clubs encore en lice avec les Mirotic, Ilyasova, Connaughton et Hill. Ils sont tout aussi solides en attaque qu’en défensive… et ils détiennent l’avantage du terrain. L’organisation des Bucks et la ville de Milwaukee seront bruyantes et gonflées à bloc. Ils n’ont pas atteint la grande finale depuis 1974 et sont assoiffés de succès.
Pourquoi les Raptors ont-ils quand même beaucoup d’espoir? En raison de Kawhi. Même si je viens de tarir Giannis d’éloges, le talisman des Raptors en mérite tout autant. Sinon plus. Ce qu’il a fait au deuxième tour face aux 76ers de Philadelphie se classe parmi les meilleures performances individuelles de l’histoire de la NBA pour une seule ronde. Il est peut-être moins explosif qu’Antetokounmpo, mais il le devance clairement dans trois départements :
1) sa capacité de créer un tir de qualité à tout moment.
2) son efficacité du périmètre (54% sur 254 tirs tentés en 12 matchs)
3) son expérience dans les grands moments alors qu’il participera à sa 5e finale d’Association en carrière (pour Giannis, ce sera une première)
Cette expérience en séries devra aussi servir les Raptors sur une base collective. Ils en ont beaucoup plus que Milwaukee avec les Gasol, Ibaka, Green et Lowry à ses côtés. Et la foule torontoise sera tout aussi bruyante et assoiffée que celle des Bucks.
Le « facteur X » : Pascal Siakam. Le Camerounais a connu une série en dents de scie face aux 76ers. Solide par moment, blessé à ses heures, et totalement dépassé par la situation lors du match ultime. Il devra absolument retrouver sa zone de confort lors des deux prochaines semaines. Il a marqué plus de 24 points en moyenne par match lors des quatre duels contre les Bucks en saison régulière et leur a causé des maux de tête fréquents. Il doit à tout prix redevenir cet acolyte productif aux côtés de Leonard afin de lui enlever une certaine pression offensive. La même chose peut être affirmée au sujet de tous les joueurs des Raptors essentiellement. Surtout les Powell, Van Vleet et Ibaka comme réservistes. Si la production n’est pas généralisée, la série sera courte à mon avis.
Le point d’interrogation : Qui sera en mesure de ralentir Giannis du côté des Raptors? Leonard, Siakam et Ibaka seront chacun appelés, à un moment ou un autre, à relever le défi durant la série. Leonard et Siakam sont trop petits à mon avis, surtout autour de l’anneau. Et Ibaka n’a pas la mobilité latérale requise si le Grec le force à le suivre autour du périmètre. Aucun des trois candidats n’a le profil idéal. Ceci m’inquiète pour Toronto.
La prédiction : Bucks en 6. Le partisan des Raptors en moi a envie d’y croire et ne lance définitivement pas la serviette avant même le début de la série. Mais mon rationnel me dit que ce sera très difficile.
À nos voisins ontariens de me surprendre !
Blazers (#3) vs Warriors (#1)
1er match : mardi 21h en Californie
Face à face cette saison : égalité 2 à 2
Pourquoi les Warriors sont-ils nettement favorisés pour remporter la série? Parce que les champions en titre sont habitués de s’imposer rendus à cette étape du parcours. Il s’agira de leur 5e finale de l’Ouest en 5 saisons et ils ont remporté les quatre précédentes. Ils ont prouvé hors de tout doute, lors du match no 6 à Houston, qu’ils possédaient encore la formule pour remporter des gros matchs contre des gros clubs sans la présence de Kevin Durant. On dirait même que son absence les a galvanisés. Comme si Curry, Thompson et Green adoraient l’idée de prouver aux experts et aux fans qu’ils n’étaient pas simplement les acteurs de soutien de KD.
De plus, l’adversaire devant eux en sera à ses premières armes en finale d’Association depuis 2000 et sera sans doute intimidé par le contexte. Draymond Green joue présentement son meilleur basket de la saison. Kevon Looney est en voie de devenir un joueur de centre polyvalent en haut de la moyenne. Et leur entraîneur-chef Steve Kerr en a vu d’autres.
Pourquoi les Blazers peuvent-ils oser y croire? Parce que leurs deux meilleurs joueurs seront directement confrontés aux deux meilleurs joueurs des Warriors. On parle beaucoup des « Splash Brothers » à Golden State depuis plusieurs années, mais les Blazers détiennent leur propre duo de francs-tireurs qui est presque aussi prolifique, bien que sous-estimé et parfois méconnu. Damian Lillard a réussi un des deux tirs les plus mémorables des séries 2019 face aux Thunder au premier tour. Son seuil de confort/confiance est aussi élevé à 15 pieds qu’à 35 pieds de l’anneau et il est doté d’un sang-froid hors norme. Sans oublier qu’il est natif d’Oakland et que son niveau de motivation à l’idée de jouer à la maison sera monstrueux.
À ses côtés, un joueur exceptionnel encore plus oublié : C.J. McCollum. Ses 37 points face aux Nuggets de Denver, dimanche sur la route, alors que Lillard connaissait un match difficile, a ouvert les yeux à plus d’un expert. Lillard et McCollum veulent à tout prix obtenir le respect de leurs pairs! Ce sera leur occasion de l’obtenir.
Le « facteur X » : Le retour de Kevin Durant. On sait qu’il ne disputera pas le premier match mardi soir, et ratera probablement le deuxième aussi. Mais il reviendra tôt ou tard durant la série. Son retour causera un petit tsunami au niveau de l’état des forces. Les Warriors auront ainsi à rétablir l’équilibre offensif puisqu’il tentait tout de même 25 tirs par soir après 4 matchs contre les Rockets. D’avoir à jouer au yo-yo sur le plan du personnel utilisé n’est pas idéal pour Steve Kerr. Mais le groupe a trop d’expérience avec et sans KD pour que ça devienne un véritable problème. Et on s’entend qu’ils sont encore meilleurs avec lui sur le terrain. Certains diront même qu’ils deviennent imbattables.
L’histoire qui fait les manchettes: Un duel historique entre frères. Seth Curry vs Stephen Curry. Un tel affrontement en finale d’Association ne s’est jamais produit dans la NBA auparavant. Les photos de leur jeunesse et les gros plans de leurs parents dans les estrades seront nombreux lors des matchs no 1 et no 2 sur ESPN. Pour Steph, il s’agira simplement de retrouvailles sympathiques. Pour Seth, ce sera la chance de se faire un nom loin de l’ombre intimidante causée par son frère au fil des ans. J’ai hâte de voir comme le franc-tireur des Blazers se débrouillera.
La prédiction : Warriors en 5. En fin de compte, les Blazers manqueront d’expérience et de ressources. C’est aussi simple que ça à mon avis.