Les cinq prochains
NCAA-BB jeudi, 28 févr. 2013. 20:10 dimanche, 15 déc. 2024. 08:36Si vous avez une date à retenir pour marquer officiellement le début du printemps, c’est le 19 mars. N’hésitez pas à multiplier les alertes sur vos téléphones intelligents, car le March Madness de la NCAA débute ce jour-là et c’est le coup d’envoi d’un rendez-vous incontournable pour tous les amateurs de sport.
Qu’on aime ou non le basketball, le format du March Madness est trop séduisant pour ne pas être adopté dès la première écoute. Si les foodies n’ont de dents que pour les cupcakes et les déconstructions de plats traditionnels, les sportifs de salon devraient se régaler du tournoi le plus enlevant de l’année avec son lot de surprises, de rebondissements et d’histoires qui dépassent les contraintes du bois franc.
Pour ceux qui suivent les activités de la NBA, le tournoi visant à couronner le champion de la NCAA est aussi l’occasion parfaite de découvrir les vedettes de demain. Chaque année, un joueur sort du lot et fascine les spectateurs avant d’entendre son nom appelé sur le podium par David Stern, quelques mois à la suite de la conclusion du tournoi. Pensons à Anthony Davis l’an dernier qui a remporté, avec Kentucky, le championnat national. Kevin Durant est entré par la grande porte dans le quotidien des gens dans l’uniforme des Longhorns de Texas. Pour les nostalgiques, Larry Bird et Magic Johnson nous ont aussi offert l’une des plus belles rivalités de l’histoire du tournoi, qui s’est ensuite transposée dans la NBA durant plusieurs saisons.
Le March Madness est un terreau fertile pour les vedettes de demain, un peu comme le Championnat mondial junior pour les amateurs de hockey.
Cette année, il n’y a pas de choix clair et définitif pour le premier choix du prochain repêchage de la NBA. On peut même dire, à ce stade-ci de la saison, que le premier choix sera un mystère à découvrir. Voici néanmoins cinq joueurs à surveiller lors du tournoi de championnat de la NCAA et l’un d’eux pourrait bien être l’heureux élu au premier rang de la cuvée 2013 de la NBA.
Ben McLemore (Kansas)
6’5’’ – 195 livres, Garde, Freshman (20 ans)
Les Jayhawks de Kansas connaissent une bonne saison dans le Big 12, trônant au sommet de l'association devant Kansas State et Oklahoma State. Voir les Jayhawks en bonne posture à l’approche du tournoi n’est pas une grande surprise, c’est d’ailleurs plutôt une situation familière pour une équipe avec une aussi riche tradition, mais le jeu inspiré du jeune Ben McLemore explique concrètement les performances de l’équipe.
McLemore mène l’équipe avec 16 points par match, en moyenne, et son ascension dans les projections du prochain repêchage s’explique facilement en raison des comparaisons très flatteuses qu’il reçoit depuis le début de la saison. Plusieurs dépisteurs voient en lui un jeune Ray Allen, avec un tir tout en finesse et un instinct très au-dessus de la moyenne pour marquer des points d’un peu partout sur le terrain.
À 20 ans, c’est un jeune homme sérieux qui travaille énormément sur ses faiblesses et il s'harmonise très bien avec le travail de ses coéquipiers. Il devra ajouter de la masse musculaire pour être performant chez les pros, mais le potentiel est indéniable dans le cas de McLemore qui est agile sous les paniers, apte en défensive et possède une motion de tir presque irréprochable. C’est un peu inquiétant de voir qu’il n’est pas en mesure de créer de la séparation contre les défensives plus permissives de la NCAA, sauf que sa motion très rapide et sa portée très large vont faire de lui un marqueur redoutable dans la NBA.
Dans le pire des cas, il sera un spécialiste sur le banc pour relancer l’offensive. Dans les projections plus optimistes, la carrière de Ray Allen est dans la mire de McLemore.
Une chose est sûre, Kansas fera du bruit dans le tournoi et McLemore sera le centre d’attention de l’équipe. Un marqueur né et travaillant qui disparaît à l’occasion, mais qui peut prendre le contrôle d’un match sans broncher à tous moments.
Marcus Smart (Oklahoma State)
6’4’’ – 225 livres, Pointe, Freshman (18 ans)
Depuis quelques saisons, les jeunes joueurs de pointe font la pluie et le beau temps dans la NBA et les recruteurs sont de plus en plus enclins à prendre des chances sur des joueurs moins conventionnels à la position. Kyrie Irving, avec les Cavaliers de Cleveland, est l’exemple parfait d’un joueur de pointe atypique qui peut changer l’allure d’un match avec sa contribution et son contrôle du ballon.
Marcus Smart est le meneur de jeu à surveiller cette saison dans la NCAA, lui qui connait une ascension constante depuis le début de la campagne, devançant des joueurs plus établis comme Michael Carter-Williams à Syracuse, ou Trey Burke à Michigan. Smart dynamise l’offensive des Cowboys et son style de jeu est toujours électrisant dans le cadre du tournoi de la NCAA.
Smart est fort et explosif à la pointe et il attaque agressivement le panier. C’est un marqueur plus qu’un distributeur. Sa taille, relativement petite pour la position, pourrait lui causer des problèmes dans la NBA si on l’utilise sur les périmètres plutôt qu’à la pointe. Mais dans la NCAA, il s’impose physiquement et trouve les corridors à répétition contre les gardes adverses.
Smart à ce petit « je-ne-sais-quoi » qu’avait Kemba Walker quand il a littéralement électrisé le tournoi avec les Huskies de UCONN en 2011. Walker n’est pas un joueur étoile dans la NBA, mais il contribue avec les pauvres Bobcats de Charlotte, et Smart pourrait connaître le même genre de tournoi.
Si la tendance se maintient, Smart sera le premier joueur de pointe sélectionné lors du repêchage de 2013 et avec raison. C’est un meneur naturel qui se donne beaucoup sur le terrain, et ce, dans les deux sens du jeu. Il n’a pas une portée offensive idéale pour la NBA, mais ses mains rapides et son instinct vont lui permettre de faire une belle transition chez les pros. D’ici là, son physique avantageux pour le niveau collégial sera mis en valeurs lors du tournoi.
Anthony Bennett (UNLV)
6’8’’ – 240 livres, Avant, Freshman (19 ans)
De Brampton en Ontario, Anthony Bennett fait partie de la renaissance canadienne du basketball et son jeu physique a fait de lui l’un des favoris de la foule avec les Runnin’ Rebels de UNLV.
Un tantinet petit pour la position dans la NBA, il est toutefois dominant physiquement sous les paniers dans la NCAA et son style de jeu explosif lui permet d’être une menace constante sous les paniers. Bennett partage une certaine similitude avec DeJuan Blair qui, à l’époque à Pittsburgh, dominait l’opposition. Depuis, il joue un rôle clé dans la rotation des Spurs de San Antonio.
Bennett est le prototype même du projet à long terme pour une carrière dans la NBA, lui qui s’appuie énormément sur ses capacités physiques supérieures et la domination physique brute. Il devra ajouter un peu de finesse à son arsenal pour contrer les défenseurs plus intelligents de la NBA. Mais cette saison à UNLV, Bennett est l’homme à tout faire de l’offensive, moyennant 17 points et 8 rebonds par match.
Qui plus est, Bennett s’est développé un tir des zones profondes et il pourrait devenir une menace constante derrière la ligne de trois points dans un avenir rapproché, un peu comme Kevin Love depuis son saut des Bruins de UCLA vers les Timberwolves du Minnesota. Cet ajout à son arsenal offensif bonifie sa polyvalence, faisant de lui l’une des plus belles armes offensives de la NCAA présentement. On ne sait pas encore si Bennett sera un joueur d’impact dans la NBA, mais les Rebels vont énormément apprécier ses services durant le tournoi de championnat.
Victor Oladipo (Indiana)
6’5’’ – 214 livres, Garde, Junior (20 ans)
La nouvelle coqueluche de tous les dépisteurs, Victor Oladipo a explosé cette saison et les Hoosiers d’Indiana sont dans la conversation pour établir une équipe favorite avant le début du tournoi.
À 20 ans, Oladipo présente une rare combinaison d’intensité défensive et offensive sur les périmètres et les comparaisons élogieuses sont croissantes dans son cas. Étant d’abord considéré comme un espoir marginal au début de la saison, Oladipo a complètement réinventé son jeu et certains se mouillent désormais en traçant des parallèles entre lui et Dwyane Wade au même âge. Les plus audacieux murmurent même le nom d’un jeune Michael Jordan quand ils parlent d’Oladipo. Sa saison est impressionnante à ce point.
Oladipo joue à la même position que Ben McLemore et les équipes compareront inévitablement les deux. Bien que McLemore soit un joueur offensif plus naturel qu’Oladipo, l'arrière d’Indiana s’impose sur presque toutes les autres facettes du jeu. Hyper athlétique, Oladipo se présente comme un défenseur hermétique, un puits sans fond d’énergie et un garde qui excelle au niveau des rebonds, chose rare dans la NBA.
Le défaut de son intensité est sans doute l’abondance des revirements qu’il peut causer, mais les yeux se tournent inévitablement vers lui quand les Hoosiers jouent. Comme ils sont pressentis pour un long séjour lors du tournoi du March Madness, le nom d’Oladipo risque d’être sur toutes les lèvres plus tôt que tard. Un talent rare dans une situation fort avantageuse, bref la combinaison idéale pour une histoire inoubliable.
Otto Porter (Georgetown)
6’8’’ – 200 livres, Avant, Sophomore (19 ans)
Les Hoyas peuvent dire merci à Otto Porter pour la belle surprise qu’ils vivent cette saison, eux qui s’attendaient plutôt à vivre une transition en 2012-2013.
D’ailleurs, Porter a connu le match de la saison jusqu’ici pour conclure la rivalité entre les Hoyas et le Orange de Syracuse. Avec 33 points, 8 rebonds et cinq vols, Porter a injecté une vie nouvelle aux Hoyas qui ont remporté le dernier duel de l’histoire entre les deux équipes avant les changements de conférence l’an prochain. L’étoile de Porter ne pourrait pas briller plus que maintenant, lui qui a fait un bond de géant dans les listes de tous les recruteurs au cours des dernières semaines.
Porter peaufine présentement son tir de trois points et son maniement de balle sur les périmètres, ajoutant déjà à son bon instinct offensif et à sa capacité naturelle de créer de la distance entre lui et ses couvreurs. Si la progression est garante de l’avenir pour Porter, la transition vers la NBA sera naturelle et rapide.
Il est un peu frêle pour sa charpente, mais Kevin Durant souffrait du même problème à son arrivée dans la NBA et on peut dire qu’il s’en tire très bien présentement. Porter ne sera sûrement pas le premier choix du prochain repêchage, mais il pourrait connaître tout un tournoi pour les Hoyas qui ont vu plusieurs excellents joueurs sur leur terrain, mais qui n’ont pas connu énormément de succès lors de la danse printanière de la NCAA. Le seul championnat des Hoyas date de 1984, alors qu’ils étaient menés par un certain Patrick Ewing.
Nerlens Noel, toujours dans la conversation pour devenir le premier choix en 2013, devra malheureusement regarder le tournoi à titre de spectateur, lui qui n’est plus en mesure de jouer depuis sa blessure au genou. Son nom sera souvent mentionné ce printemps, mais il n’électrisera plus les parquets de la NCAA.