BROSSARD - Si Tomas Plekanec n'a pas son nom inscrit sur le bulletin de vote du match des étoiles, ce n'est pas faute d'avoir les qualités requises. C'est tout simplement parce qu'il est l'un des joueurs les plus sous-estimés de la ligue.

Et c'est là une grande injustice commise à l'endroit d'un joueur qui mériterait un tel honneur... et peut-être même un honneur encore plus grand. Comme le trophée Frank-Selke, par exemple, qui est remis annuellement au meilleur attaquant défensif de la LNH.

"Oui, peut-être bien qu'il mériterait des honneurs du genre", a reconnu Maxim Lapierre, mercredi, au lendemain d'un autre match inspiré de Plekanec, tant en attaque qu'en défensive.

"Il est très utile à notre équipe et en plus d'être super offensivement, il est très dur à battre défensivement. Il est bon sur les mises au jeu, il fait tout bien pour notre équipe, dans le fond. C'est dommage que personne ne le reconnaisse à part nous, dans l'équipe", a ajouté Lapierre.

"J'essaie juste de faire mon travail du mieux que je peux et je ne pense pas à la possibilité d'être au match des étoiles ou quoi que ce soit", a commenté Plekanec, modeste comme d'habitude, quand on lui demandé s'il se voyait un jour atteindre un tel niveau de jeu qu'il obtiendra la même reconnaissance qu'un Pavel Datsyuk, lauréat du Selke au cours des trois dernières campagnes.

"Ce serait évidemment une belle sensation d'être considéré au même titre que ces joueurs-là. Mais vous savez quoi, je suis juste content d'obtenir cette reconnaissance là de la part de l'organisation, des entraîneurs et de mes coéquipiers, et c'est probablement ce qui demeure le plus important", a souligné Plekanec.

Selon Jacques Martin, Plekanec n'obtient peut-être pas encore la reconnaissance des gens qui déterminent les gagnants des trophées individuels et rédigent la liste des joueurs admissibles au scrutin du match des étoiles, mais il a l'estime de ses pairs.

"Les équipes adverses, en général, lui opposent leur meilleure brigade défensive, soir après soir. Je suis sûr que c'est là un signe d'appréciation à son endroit", a noté l'entraîneur, qui apprécie lui aussi au plus haut point l'attaquant de Kladno, en République tchèque.

"Depuis mon arrivée (à Montréal), c'est peut-être l'un des joueurs qui ont été les plus constants, a dit Martin. C'est un joueur que je n'hésite pas à utiliser dans plusieurs situations, qui a toute ma confiance."

Jusqu'à un certain point, Plekanec est peut-être même sous-estimé par ceux et celles qui suivent régulièrement les matchs du Canadien. "Je regarde tous les matchs du Canadien et pourtant, il ne cesse de m'étonner", est un commentaire qu'on a lu ou entendu à quelques reprises concernant le Tchèque de 28 ans, qui occupe présentement le premier rang des marqueurs du CH (7-13-20) et présente un différentiel de plus-12 même s'il affronte régulièrement le meilleur trio adverse.

"Il nous sort toute le temps une feinte, on se demande d'où ça sort, a commenté Lapierre. (Mardi contre les Flyers), il a ramené la rondelle d'une main pour battre deux défenseurs.... Des choses comme ça, il en sort à toutes les semaines. C'est assez spécial de voir ça."

Une autre chose qu'on dit souvent à propos de Plekanec, c'est qu'il a le don de rendre ses ailiers meilleurs. Et cette réputation, il se l'est forgée bien avant d'être jumelé à Michael Cammalleri et Brian Gionta.

"J'essaie juste de faire mon travail. Et mon travail, c'est d'être solide dans les deux sens du jeu, ça n'a pas à voir avec qui joue avec moi, a dit Plekanec à ce sujet. Si j'essaie d'être solide défensivement et que le gars à côté de moi fait son travail aussi, tout ça se marie bien et ça fonctionne. Je n'essaie pas de faire quelque chose de différent selon le joueur avec qui je joue."

S'améliorer sans cesse

"Ce que j'apprécie de (Plekanec), c'est que c'est un joueur qui comprend qu'il doit continuer à travailler, à développer son jeu", a par ailleurs souligné Martin, avec justesse.

Et ça donne un joueur qui ne récolte peut-être pas des points à tous les matchs, mais qui fournit son maximum.

"Je ne me rappelle pas d'une seule fois où je suis revenu dans le vestiaire avec le sentiment que ce gars-là ne s'était pas présenté pour un match, a avancé Lapierre. Il fait preuve d'intensité à chaque match, il fait toujours une différence."

"J'essaie de bien me préparer, j'essaie de penser au match à venir... Ce n'est pas juste une question de s'entraîner ou de bien lancer la rondelle, a indiqué Plekanec. Il faut penser à ce que tu veux faire, quel genre de travail on te confie dans certains matchs donnés. Ce n'est pas juste une question de peaufiner les gestes qu'on fait sur la glace, il faut aussi investir des énergies dans ce qu'on fait en dehors de la glace."