Montréal se dit en mesure de vaincre Aerin Frankel
MONTRÉAL – Non, les joueuses de Montréal n'ont pas fait de cauchemars en revoyant les nombreux arrêts de la gardienne Aerin Frankel durant leur sommeil. La raison est simple, elles ont la conviction d'obtenir le dessus dans cette confrontation contre Boston.
Les protégées de l'entraîneuse Kori Cheverie ont profité d'une journée, bien méritée, de congé au lendemain d'un revers cruel de 2-1 en prolongation. En bombardant le filet de Frankel de 54 lancers, dont plusieurs menaçants, elles avaient raison de croire en un dénouement heureux devant 9135 spectateurs à la Place Bell.
Elles jugent donc inutile de trop se torturer l'esprit d'ici le deuxième match éliminatoire (samedi soir dès 19h à RDS et RDS.ca) de cette série trois de cinq.
« On sait que les chances étaient présentes, ce sera simplement d'avoir la touche de finition pour marquer au lieu de frapper le poteau comme c'est arrivé plusieurs fois. Elle a accordé plusieurs retours, elle a eu une bonne aide de sa défense pour libérer le filet. Ce n'est pas une gardienne invincible, on est capable de compter plus souvent », a soutenu Catherine Daoust.
Cheverie ne consacrera donc pas les heures de préparation pour revamper le plan de match. N'empêche que l'accent sur les détails à peaufiner visera deux éléments précis.
« À quelques reprises, on était plus en périphérie alors qu'on avait eu le bon premier lancer. Être plus dans sa face pour prendre tous les retours. Rendu là, ça devrait rentrer », a résumé Daoust.
La défenseuse Amanda Boulier a ajouté l'autre évidence à l'équation pour résoudre le mystère de la muraille du clan bostonien.
« C'est une petite gardienne donc il faudra lancer plus haut. On a manqué nos occasions par quelques pouces. Nos lancers ne venaient pas de l'extérieur, ça devient vraiment une question de capitaliser sur nos chances », a exprimé Boulier.
Catherine DaoustParlant de gardienne, Daoust a épousé ce rôle l'instant de quelques secondes. Elle a failli sauver la mise en prolongation alors qu'elle s'est accroupie sur la ligne des buts, mais Susanna Tapani est parvenue à la déjouer.
« J'aurais aimé avoir des meilleurs réflexes de gardienne. J'ai arrêté la première tentative, mais la rondelle m'a glissé entre les jambes sur la deuxième chance. Disons qu'il y a une raison pourquoi ce n'est pas moi la gardienne de l'équipe. Ce n'est pas mon fort », a réagi Daoust au sujet de son bel effort.
Si le silence a régné pendant un certain temps dans le vestiaire du club montréalais au terme du revers, l'état d'esprit positif a refait surface.
« On se disait surtout qu'on méritait de gagner, on sait qu'on est capable de les dominer pendant 60 minutes. Elles ont eu un peu de chance de leur côté et je ne pense pas que ça puisse durer pendant toute une série. C'était positif avec les joueuses et les entraîneuses », a indiqué Daoust en faisant référence au but égalisateur de Boston sur une déviation déjouant Ann-Renée Desbiens.
« Dans un sens, c'est un peu plus facile (de rebondir) parce qu'on a joué un match plutôt complet. On a réussi plusieurs bonnes choses. Si on joue de la même manière, je suis très confiante pour le résultat », a ajouté Boulier.
Lefort donnera plus de munitions à Cheverie
Suspendue pour le premier match de la demi-finale, Sarah Lefort devrait réintégrer la formation montréalaise pour le deuxième duel.
« Elle joue très physique, ça peut nous procurer de l'énergie. Elle n'a pas peur de foncer et elle nous donne de bonnes chances de marquer », a décrit Daoust qui est ingénieure.
Mais ce qui aidera surtout, c'est que son retour procurera plus de latitude à Cheverie qui a préféré laisser son quatrième trio (Jillian Dempsey, Alexandra Poznikoff, Leah Lum) sur le banc pour toute la première partie. En raison de l'absence de Lefort et Sarah Bujold (ennuyée par une blessure), cette unité était moins relevée.
« C'est sûr que tout le monde veut jouer et on trouve ça plate pour elles, mais ce sont tellement de bonnes coéquipières que ça ne paraissait pas. Elles étaient là pour encourager. Notre groupe est tissé serré. On aimerait, dans un monde idéal, que tout le monde joue, mais ce n'est pas la réalité », a témoigné Daoust.
Ce choix n'a pas ménagé les Marie-Philip Poulin (32 :59), Laura Stacey (32 :05), Kristin O'Neill (30 :46) et Mélodie Daoust (29 :14).
La foule sera encore précieuse
Pour remettre les pendules à l'heure, Montréal veut continuer de s'alimenter de l'énergie électrisante des partisans.
« L'effet de la foule nous a procuré un plus par rapport à ce qu'on prévoyait. On savait qu'on aurait son appui, mais c'était une coche de plus que pendant la saison », a souligné Daoust et Boulier a abondé dans le même sens.
Pour le reste, Boston n'a pas surpris Montréal avec son jeu très robuste. Cette pression s'ajoutera à celle du revers en lever de rideau, mais elles semblent prêtes pour la suite.
« On aurait aimé sortir de nos deux matchs à Laval avec deux victoires, mais notre attente demeure de gagner les trois prochaines parties. Ça veut juste dire qu'on devra gagner deux parties à Boston », a conclu Daoust.