Dos Santos n'a pas que la puissance
AMM jeudi, 9 juin 2011. 19:25 vendredi, 13 déc. 2024. 23:31
Je viens tout juste d'arriver à Vancouver, où toute la pluie du monde ne réussirait pas à diminuer mon enthousiasme pour la fin de semaine que je m'apprête à vivre.
Mes bagages ne sont même pas encore défaits, mais j'ai déjà pu constater que la ville est vraiment tapissée bord en bord aux couleurs des Canucks. J'ai bien hâte de voir l'ambiance qui va régner au centre-ville vendredi soir, où on attend supposément 55 000 personnes un peu partout pour écouter le cinquième match de la finale de la coupe Stanley.
Toutefois, c'est samedi soir que ça se passe dans mon cas alors que je reprendrai ma place aux abords de l'octogone pour analyser les combats du UFC 131 pour le compte du Canal Indigo. On m'a dit que le UFC avait eu un peu plus de difficulté à vendre ses billets pour son deuxième passage dans la métropole de la Colombie-Britannique, mais personnellement, je trouve la carte de cette année beaucoup plus intéressante.
Le combat principal de la soirée, qui opposera les poids lourds Junior Dos Santos et Shane Carwin, promet d'être mémorable.
Dos Santos a tout pour être une grande vedette au UFC. Il a non seulement la force de frappe pour endormir n'importe quel adversaire avec un seul coup de poing, mais pour un gros bonhomme, il a des mains extrêmement rapides et il les laisse aller avec une excellente technique.
Je ne sais pas pour vous, mais je n'aimerais pas me faire frapper par son uppercut de la main arrière. Parlez-en à Fabricio Werdum, qui était l'un des gros noms de la division des lourds quand Dos Santos a fermé ses lumières à son premier combat avec le UFC. Roy « Big Country » Nelson en a reçu quatre ou cinq quand ils se sont affrontés l'année dernière, sans jamais tomber. Ça en dit long sur sa capacité à encaisser.
Donc au niveau de la technique, de la rapidité, de la fluidité des mains, Dos Santos entrera dans l'octogone avec un avantage marqué sur Carwin. Le seul gros danger pour le Brésilien, c'est si son adversaire réussit à fermer la distance et à engager le corps à corps. Ce n'est pas la lutte de Carwin qui me fait peur, mais plutôt son dirty boxing. À courte distance, il génère beaucoup de puissance. Rappelez-vous le sort qu'il avait réservé à Frank Mir...
Carwin a perdu beaucoup de poids depuis sa défaite contre Brock Lesnar et semble dans une forme irréprochable. Il sera sûrement en mesure de donner une bonne opposition si le combat s'éternise, sauf que ça m'étonnerait que ce soit le cas. Avec deux aussi gros cogneurs, je serais le premier surpris si ça atteignait la limite.
Ma prédiction, c'est que Dos Santos l'emportera. Selon moi, il est le seul qui peut menacer Cain Velasquez dans la division des poids lourds.
Florian doit se méfier de Nunez
On parle beaucoup de Kenny Florian et de sa décision de descendre chez les poids plumes, mais je vous préviens : gardez un œil attentif sur son adversaire, Diego Nunes!
Nunes, un Brésilien de 28 ans, n'est peut-être pas aussi reconnu que Florian, mais pour avoir pris le temps de visionner quelques-uns de ses derniers combats, dont ses débuts au UFC contre Mike Brown, je peux vous dire qu'il est extrêmement spectaculaire. Son muay thaï est solide et il trouve toujours le moyen de sortir un lapin de son chapeau pour animer le spectacle. Si ça reste debout, attendez-vous à tout un combat! Vous le savez, à 145 livres, ça n'arrête pas. On dirait que ces gars-là ne sont jamais fatigués.
Kenny est un excellent combattant et son jiu-jitsu est selon moi supérieur à celui de Nunes, mais s'il prend ce dernier à la légère, il se fera surprendre.
Même si Florian a dit que sa décision de changer de catégorie était temporaire, je crois qu'il est au meilleur endroit pour l'avancement de sa carrière présentement. À 155 livres, il avait de la difficulté à mettre du poids sur sa charpente. Contre des gars comme Sean Sherk et Gray Maynard, il se faisait complètement bousculer. Il sera beaucoup plus à l'aise chez les plumes.
Plusieurs combattants ont récemment décidé d'abandonner leur parcours chez les légers pour tenter leur chance dans une nouvelle division. Règle générale, je n'ai rien contre l'idée, mais il y a une exception. Je n'aime pas voir des gars changer de catégorie dans le simple but d'éviter d'être libéré par le UFC.
Je vous donne l'exemple de Joe Stevenson. Il a perdu cinq de ses sept derniers combats, s'est fait complètement démonter à ses deux derniers, mais il réussit à éviter le couperet en descendant à 145 livres en sachant très bien que la compagnie a besoin de combattants dans cette division.
Dans ce cas précis, j'avoue que ça me dérange, mais pour le reste, aucun problème en ce qui me concerne. Le UFC a décidé d'inclure cette catégorie à l'intérieur de ses cadres et libre à chacun d'y tenter sa chance. Tu aimes toujours mieux être le plus gros d'une catégorie que le plus petit que l'autre, c'est normal.
Munoz ne se fera pas piéger par Maia
À mon humble avis, Demian Maia est le meilleur artiste de jiu-jitsu livre pour livre au UFC. Il est tout simplement incroyable, un vrai serpent. Il peut te passer n'importe quoi de n'importe où, il est très dangereux. Malheureusement, il a toujours des problèmes avec sa condition physique et semble manquer de gaz au deuxième round.
Mark Munoz, qui se tiendra devant lui au son de la cloche samedi, est tout un lutteur. Il a de bonnes mains et Maia aura beaucoup de difficulté à l'amener au sol, où il aurait un avantage définitif. Personnellement, je ne crois pas qu'il y arrivera.
Si jamais Maia parvient à amener le combat au tapis en attirant Munoz dans sa garde, il réalisera bien assez vite que le Philippin est très fort physiquement. S'il se retrouve par-dessus Maia, il va faire du ground and pound, se sortir de là et laisser l'autre se relever.
Je favorise Munoz pour l'emporter.
***
Sam Stout a un avantage de son côté pour son combat contre Yves Edwards : son bon ami Mark Hominick a déjà affronté Edwards et a certainement pu lui refiler quelques bons trucs.
Il faudra toutefois que Stout soit prudent. J'aime beaucoup celui qu'on surnomme « Hands of Stone », il peut me compter parmi ses fans, mais un fait demeure : ses sept derniers combats ont été laissés entre les mains des juges et trois d'entre eux se sont soldés par des décisions partagées. Le dernier gars qu'il a mis K.-O., c'est Martin Grandmont au TKO 30.
Tôt ou tard, Stout devra trouver un moyen de finir ses combats ou à tout le moins d'être plus convaincant, sinon la chance risque de tourner de l'autre côté.
Edwards est bien meilleur combattant que ce qu'il avait montré contre Hominick, qu'il avait sous-estimé à mon avis. Debout, il est un kickboxer menaçant, probablement de même calibre que Stout, mais si les deux se retrouvent au sol, l'Américain sera avantagé.
***
Je me suis déjà retrouvé dans une situation semblable à celle qui vit présentement Krzysztof Soszynski, qui a appris il y a une semaine qu'il devait se préparer pour un autre adversaire en vue du gala de samedi.
À mon deuxième combat au UFC, mon premier à 185 livres, en 2005, je devais affronter Lee Murray. Malheureusement (plus pour lui que pour moi), Murray s'était fait arrêter et était entré en prison. C'est pour ça que je me suis finalement battu contre Joe Doerksen, un combattant au style complètement différent.
Je suis donc bien placé pour savoir que ce n'est pas facile, ce qu'on demande à Soszynski, Malgré tout, je crois qu'il devrait bien s'en sortir contre Mike Massenzio. Victoire par soumission pour le Canadien.
***
Deux autres Canadiens feront partie de la sous-carte du UFC 131. Nick Ring est invaincu en onze combats, mais tout le monde sait qu'il ne méritait pas la décision des juges contre Riki Fukuda en février dernier en Australie. Lui aussi, il le sait, et croyez-moi qu'il voudra donner une performance assez dominante.
Jesse Bongfeldt, lui, se promène dans le monde des arts martiaux mixtes depuis une éternité. Il se battait dans le UCC dans le temps... Il n'est pas un combattant extrêmement technique, mais c'est un guerrier. Il n'arrête jamais et c'est dangereux des gars comme ça. Que Chris Weidman se le tienne pour dit.
À tous, un bon gala!
*Propos recueillis par Nicolas Landry.
Mes bagages ne sont même pas encore défaits, mais j'ai déjà pu constater que la ville est vraiment tapissée bord en bord aux couleurs des Canucks. J'ai bien hâte de voir l'ambiance qui va régner au centre-ville vendredi soir, où on attend supposément 55 000 personnes un peu partout pour écouter le cinquième match de la finale de la coupe Stanley.
Toutefois, c'est samedi soir que ça se passe dans mon cas alors que je reprendrai ma place aux abords de l'octogone pour analyser les combats du UFC 131 pour le compte du Canal Indigo. On m'a dit que le UFC avait eu un peu plus de difficulté à vendre ses billets pour son deuxième passage dans la métropole de la Colombie-Britannique, mais personnellement, je trouve la carte de cette année beaucoup plus intéressante.
Le combat principal de la soirée, qui opposera les poids lourds Junior Dos Santos et Shane Carwin, promet d'être mémorable.
Dos Santos a tout pour être une grande vedette au UFC. Il a non seulement la force de frappe pour endormir n'importe quel adversaire avec un seul coup de poing, mais pour un gros bonhomme, il a des mains extrêmement rapides et il les laisse aller avec une excellente technique.
Je ne sais pas pour vous, mais je n'aimerais pas me faire frapper par son uppercut de la main arrière. Parlez-en à Fabricio Werdum, qui était l'un des gros noms de la division des lourds quand Dos Santos a fermé ses lumières à son premier combat avec le UFC. Roy « Big Country » Nelson en a reçu quatre ou cinq quand ils se sont affrontés l'année dernière, sans jamais tomber. Ça en dit long sur sa capacité à encaisser.
Donc au niveau de la technique, de la rapidité, de la fluidité des mains, Dos Santos entrera dans l'octogone avec un avantage marqué sur Carwin. Le seul gros danger pour le Brésilien, c'est si son adversaire réussit à fermer la distance et à engager le corps à corps. Ce n'est pas la lutte de Carwin qui me fait peur, mais plutôt son dirty boxing. À courte distance, il génère beaucoup de puissance. Rappelez-vous le sort qu'il avait réservé à Frank Mir...
Carwin a perdu beaucoup de poids depuis sa défaite contre Brock Lesnar et semble dans une forme irréprochable. Il sera sûrement en mesure de donner une bonne opposition si le combat s'éternise, sauf que ça m'étonnerait que ce soit le cas. Avec deux aussi gros cogneurs, je serais le premier surpris si ça atteignait la limite.
Ma prédiction, c'est que Dos Santos l'emportera. Selon moi, il est le seul qui peut menacer Cain Velasquez dans la division des poids lourds.
Florian doit se méfier de Nunez
On parle beaucoup de Kenny Florian et de sa décision de descendre chez les poids plumes, mais je vous préviens : gardez un œil attentif sur son adversaire, Diego Nunes!
Nunes, un Brésilien de 28 ans, n'est peut-être pas aussi reconnu que Florian, mais pour avoir pris le temps de visionner quelques-uns de ses derniers combats, dont ses débuts au UFC contre Mike Brown, je peux vous dire qu'il est extrêmement spectaculaire. Son muay thaï est solide et il trouve toujours le moyen de sortir un lapin de son chapeau pour animer le spectacle. Si ça reste debout, attendez-vous à tout un combat! Vous le savez, à 145 livres, ça n'arrête pas. On dirait que ces gars-là ne sont jamais fatigués.
Kenny est un excellent combattant et son jiu-jitsu est selon moi supérieur à celui de Nunes, mais s'il prend ce dernier à la légère, il se fera surprendre.
Même si Florian a dit que sa décision de changer de catégorie était temporaire, je crois qu'il est au meilleur endroit pour l'avancement de sa carrière présentement. À 155 livres, il avait de la difficulté à mettre du poids sur sa charpente. Contre des gars comme Sean Sherk et Gray Maynard, il se faisait complètement bousculer. Il sera beaucoup plus à l'aise chez les plumes.
Plusieurs combattants ont récemment décidé d'abandonner leur parcours chez les légers pour tenter leur chance dans une nouvelle division. Règle générale, je n'ai rien contre l'idée, mais il y a une exception. Je n'aime pas voir des gars changer de catégorie dans le simple but d'éviter d'être libéré par le UFC.
Je vous donne l'exemple de Joe Stevenson. Il a perdu cinq de ses sept derniers combats, s'est fait complètement démonter à ses deux derniers, mais il réussit à éviter le couperet en descendant à 145 livres en sachant très bien que la compagnie a besoin de combattants dans cette division.
Dans ce cas précis, j'avoue que ça me dérange, mais pour le reste, aucun problème en ce qui me concerne. Le UFC a décidé d'inclure cette catégorie à l'intérieur de ses cadres et libre à chacun d'y tenter sa chance. Tu aimes toujours mieux être le plus gros d'une catégorie que le plus petit que l'autre, c'est normal.
Munoz ne se fera pas piéger par Maia
À mon humble avis, Demian Maia est le meilleur artiste de jiu-jitsu livre pour livre au UFC. Il est tout simplement incroyable, un vrai serpent. Il peut te passer n'importe quoi de n'importe où, il est très dangereux. Malheureusement, il a toujours des problèmes avec sa condition physique et semble manquer de gaz au deuxième round.
Mark Munoz, qui se tiendra devant lui au son de la cloche samedi, est tout un lutteur. Il a de bonnes mains et Maia aura beaucoup de difficulté à l'amener au sol, où il aurait un avantage définitif. Personnellement, je ne crois pas qu'il y arrivera.
Si jamais Maia parvient à amener le combat au tapis en attirant Munoz dans sa garde, il réalisera bien assez vite que le Philippin est très fort physiquement. S'il se retrouve par-dessus Maia, il va faire du ground and pound, se sortir de là et laisser l'autre se relever.
Je favorise Munoz pour l'emporter.
***
Sam Stout a un avantage de son côté pour son combat contre Yves Edwards : son bon ami Mark Hominick a déjà affronté Edwards et a certainement pu lui refiler quelques bons trucs.
Il faudra toutefois que Stout soit prudent. J'aime beaucoup celui qu'on surnomme « Hands of Stone », il peut me compter parmi ses fans, mais un fait demeure : ses sept derniers combats ont été laissés entre les mains des juges et trois d'entre eux se sont soldés par des décisions partagées. Le dernier gars qu'il a mis K.-O., c'est Martin Grandmont au TKO 30.
Tôt ou tard, Stout devra trouver un moyen de finir ses combats ou à tout le moins d'être plus convaincant, sinon la chance risque de tourner de l'autre côté.
Edwards est bien meilleur combattant que ce qu'il avait montré contre Hominick, qu'il avait sous-estimé à mon avis. Debout, il est un kickboxer menaçant, probablement de même calibre que Stout, mais si les deux se retrouvent au sol, l'Américain sera avantagé.
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Je me suis déjà retrouvé dans une situation semblable à celle qui vit présentement Krzysztof Soszynski, qui a appris il y a une semaine qu'il devait se préparer pour un autre adversaire en vue du gala de samedi.
À mon deuxième combat au UFC, mon premier à 185 livres, en 2005, je devais affronter Lee Murray. Malheureusement (plus pour lui que pour moi), Murray s'était fait arrêter et était entré en prison. C'est pour ça que je me suis finalement battu contre Joe Doerksen, un combattant au style complètement différent.
Je suis donc bien placé pour savoir que ce n'est pas facile, ce qu'on demande à Soszynski, Malgré tout, je crois qu'il devrait bien s'en sortir contre Mike Massenzio. Victoire par soumission pour le Canadien.
***
Deux autres Canadiens feront partie de la sous-carte du UFC 131. Nick Ring est invaincu en onze combats, mais tout le monde sait qu'il ne méritait pas la décision des juges contre Riki Fukuda en février dernier en Australie. Lui aussi, il le sait, et croyez-moi qu'il voudra donner une performance assez dominante.
Jesse Bongfeldt, lui, se promène dans le monde des arts martiaux mixtes depuis une éternité. Il se battait dans le UCC dans le temps... Il n'est pas un combattant extrêmement technique, mais c'est un guerrier. Il n'arrête jamais et c'est dangereux des gars comme ça. Que Chris Weidman se le tienne pour dit.
À tous, un bon gala!
*Propos recueillis par Nicolas Landry.