MONTRÉAL - Si vous suivez Georges St-Pierre depuis longtemps, la ligne qui va suivre vous sera certainement familière. « C’est mon meilleur camp d’entraînement à vie. »

GSP l’a admis lui-même qu’il répétait cette phrase à chaque camp, « mais cette fois, c’est vrai », a-t-il ajouté avec un large sourire lors d’une journée médiatique tenue au Tristar, à Montréal, en prévision de son combat du 16 novembre prochain, à Las Vegas, contre Johny Hendricks.

«Je suis en excellente forme. Je suis prêt à aller en enfer pour ce combat », a ajouté le champion des mi-moyens avec un air beaucoup plus sérieux.

L’entraîneur de St-Pierre, Firas Zahabi, n’est pas allé jusqu’à dire qu’il s’agissait du meilleur camp du combattant québécois depuis le début de sa carrière. Toutefois, il précise que c'est le meilleur camp qu'il a tenu depuis son retour à la compétition contre Carlos Condit, en novembre 2012, après une blessure à un genou qui l’a tenu hors de l’octogone pendant plus de 18 mois..

« Il excelle tellement depuis le début du camp que j’avais oublié qu’il était aussi bon. Je m’aperçois que lors des deux premiers camps, il y avait de la rouille. Maintenant, il est dominant. J’adore ce que je vois », a laissé entendre l’entraîneur.

En plus d'être au sommet de son art, celui qui n'a pas subi la défaite au UFC depuis le 7 avril 2007 admet que le style du puissant cogneur gaucher lui plaît bien.

« C’est ma spécialité de me battre contre des lutteurs explosifs du type de Johny. En fait, j’adore ça. Ce sera une guerre et c’est le genre de combat que j’ai du plaisir à faire, car ça fera sortir le meilleur de moi-même. Je pourrai utiliser toutes mes forces, tant au sol que debout. Ça va permettre d’illustrer le type de combattant complet que je suis. Je ne serai pas obligé de me garder une certaine gêne dans certains secteurs. »

Ce que les amateurs de GSP redoutent dans ce combat, c’est la fameuse main gauche du Texan. Plusieurs se remémorent les retentissants K.-O. qu’Hendricks a obtenus contre John Fitch et Martin Kampmann. Ce dernier duel avait eu lieu à Montréal en sous-carte de GSP-Condit.

Confiant, St-Pierre ne semble pas trop s’en faire avec cela.

« Je n’ai pas peur de ses coups, ni de sa puissance. Ce n’est pas en aillant peur qu’on va vaincre son adversaire. On y parvient en fonçant et c’est ce que je vais faire lorsque je vais être dans l’octogone.»

St-Juste à la rescousse Georges St-Pierre

Pour ce combat contre Hendricks, le clan St-Pierre n’a encore une fois rien laissé au hasard.

Des partenaires d’entraînement de la Thaïlande sont en ville depuis plus d’un mois, idem pour celui qui a été le dernier combattant à avoir battu Hendricks au UFC : Rick Story. 

« Rick apporte beaucoup de choses à notre camp. Il est un combattant qui met beaucoup de pression, il est gaucher et est un lutteur comme Hendricks », a laissé entendre GSP.

Sur le plan de la boxe, St-Pierre avait l’habitude de s’entraîner avec Lucian Bute. En raison de problèmes au niveau logistique, le clan du Québécois a plutôt misé sur les qualités de Renan St-Juste. Sans compter que Stephan Larouche est toujours dans l’entourage du champion.

« Il travaille avec des gauchers chaque jour et il met les gants avec des gauchers chaque jour. C’est tellement important, car les angles sont différents et les techniques sont différentes. Ça fait six mois qu’on s’ajuste pour un gaucher », a expliqué Zahabi.

Simples tests du UFC

Un des sujets de discussion lors du point de presse de St-Pierre a évidemment été le dopage. D’autant plus qu’au terme de l’entraînement médiatique, une infirmière s’est présentée au gymnase afin de prélever du sang au champion. Ce dernier a toutefois expliqué qu’il s’agissait de simples tests que le UFC exige (SIDA, hépatite, etc.) et non d’un test antidopage en soi.

Georges St-PierreSt-Pierre est ensuite revenu sur la guerre que lui et Hendricks se livre depuis quelques mois au niveau des tests antidopages.

« Je suis un gars de parole. J’ai dit que je passerais les tests de la VADA et je le fais. Ils sont venus trois fois depuis le début du camp. Johny a dit qu’il ferait la même chose, mais a changé d’idée depuis», a souligné l’athlète de 32 ans.

Le président du UFC, Dana White, n’avait pas du tout apprécié les commentaires de St-Pierre qui avait indiqué à La Presse qu’il était déçu par le fait que le UFC ne l’appuyait pas dans sa démarche.

Lorsque le journaliste de RDS, Benoit Beaudoin, lui a demandé si le UFC avait peur de la VADA. GSP est demeuré bien diplomatique.

« En raison de mon statut de combattant du UFC, il y a des questions auxquelles je ne peux répondre. Toutefois, les journalistes ne sont pas stupides. Vous êtes des gens cultivés. Vous pouvez lire entre les lignes et faire des recherches à ce sujet sur des trucs qui sont survenus dans le passé», a-t-il laissé entendre.

La retraite dans tout cela?

Au cours des derniers mois, des rumeurs ont aussi laissé entendre que le prochain combat de GSP pourrait être son dernier. Qu’en pense le principal intéressé.

« J’ai toujours dit que je voulais me retirer au top de mon art. Des athlètes professionnels – dont Éric Gagné – m’ont mentionné qu’il est mieux de se retirer trop tôt que trop tard. Toutefois, je ne suis pas pressé», a conclu le champion.