Chris Lytle et moi, on a fait partie de la même équipe lors du tournage de la quatrième saison de la téléréalité The Ultimate Fighter, en 2006.

En fait, je me souviens qu'une belle complicité s'était rapidement installée entre tous les membres de l'équipe des Gris. On s'entraînait ensemble, on s'entraidait et on était tous devenus des chums. La gang incluait aussi Matt Serra, Pete Sell, Scott Smith, Jorge Rivera et Din Thomas.

De l'autre côté, les Bleus n'avaient jamais développé une telle chimie. On aurait dit un paquet de coqs dans la même basse-cour. Tout le monde faisait sa petite affaire dans son coin, même dans les pratiques d'équipe.

La différence de mentalité avait paru dans les résultats puisque après la première ronde de combats, on avait massacré les Bleus 7-1. Travis Lutter, qui allait éventuellement me battre en finale, avait été leur seul vainqueur.

Chris, justement, avait été confronté à Din en demi-finale, mais même quand ils ont su qu'ils allaient s'affronter, ils ont continué à s'entraîner ensemble. L'un des deux aurait facilement pu passer dans l'autre clan pour cacher ses stratégies, mais non. Ça vous montre à quel point on était tissés serré.

Même avant de le connaître personnellement, je suivais la carrière de Chris Lytle et je trouvais qu'il donnait toujours des bons combats. Aujourd'hui, sa fiche parle d'elle-même : il est reparti avec sept bonus en poche à ses dix derniers combats au UFC.

Chris vient du milieu de la boxe professionnelle. C'était d'ailleurs son métier avant qu'il ne devienne pompier, profession qui est toujours la sienne aujourd'hui. Il s'amuse aussi à dire qu'il est ceinture blanche en jiu-jitsu brésilien, parce qu'il n'a jamais vraiment passé de ceinture, mais je peux vous dire qu'il est vraiment un combattant complet.

Au sol, Chris peut surprendre bien des gens. Souvent, ses adversaires le craignent debout, alors ils essaient de réduire la distance et de l'amener au sol, mais ils se font jouer un tour.

Lytle est certainement beaucoup plus complet que Dan Hardy, son adversaire lors du combat principal du gala du UFC qui sera présenté dimanche. Sauf que le Britannique est lui aussi un excellent boxeur armé d'un dangereux crochet de la gauche.

Si ça commence à brawler coup pour coup, c'est impossible de dire qui tombera en premier. Mais si le combat devient un peu plus technique et se dirige dans toutes les sphères des MMA, ça se peut bien que Hardy perde un quatrième combat de suite.

Si c'est le cas, je ne vois pas comment Hardy pourrait garder sa place au UFC. Mais ça, ce n'est que mon opinion. La décision reviendra ultimement aux patrons de la compagnie, qui ont besoin d'un gars comme Hardy pour promouvoir le sport en Europe.

Selon moi, si Hardy est congédié, ça coïncidera avec l'arrivée d'un autre combattant britannique dans les rangs du UFC. Un Tom Watson, par exemple...

L'avantage à Jim Miller

Comme de plus en plus d'amateurs, je trouve que Jim Miller mérite un combat de championnat plus que quiconque dans la division des poids légers.

À l'aube de son combat contre Ben Henderson, Miller vogue sur une séquence de sept victoires. Je trouve que ce serait un manque de respect de ne pas lui donner une chance contre le gagnant du combat à venir entre Frankie Edgar et Gray Maynard s'il l'emporte dimanche soir.

Battre Henderson, ce n'est pas de la tarte, mais Jim Miller est très solide. Bon debout, bonne lutte, ceinture noire en BJJ. Il excelle à plusieurs niveaux. Henderson a une bonne portée et est lui aussi un bon lutteur, mais au sol, il concède l'avantage à Miller.

Je m'attends à un excellent combat, qui se décidera probablement aux cartes des juges.

Cerrone-Oliveira : le combat de l'année?

Un autre duel chez les légers, celui entre Donald Cerrone et Charles Oliveira, pourrait bien être le combat de l'année. C'est pour ces deux gars-là que j'allumerai mon téléviseur dimanche soir.

Les deux gars pratiquent un style similaire. Au niveau du muay thaï, je dois donner l'avantage à Oliveira, mais Cerrone est vraiment solide et au sol, les deux sont vraiment menaçants.

Le Brésilien donne toujours un bon spectacle, mais Cerrone, c'est un tough. Il ne pliera pas bagage, peu importe ce que l'autre lancera en sa direction. Il va se faire cogner, mais il va en redonner. C'est toutefois fort possible qu'Oliveira soit trop rapide pour lui.

J'ai beaucoup de difficulté à prédire un gagnant pour ce combat, mais j'ai hâte de l'écouter! Bonne fin de semaine, tout le monde!

Propos recueillis par Nicolas Landry.