1600 galas et ça continue!
Boxe vendredi, 6 nov. 2020. 07:00 vendredi, 6 nov. 2020. 14:26Je parlais samedi soir dernier avec Yvon Michel, dans le studio d’enregistrement avant la présentation du match entre Naoya Inoue et Jason Moloney.
Laissez-moi vous dire que cela fait drôle de se promener dans un grand bureau totalement désert à RDS. Toutes les portes des bureaux sont fermées. La plupart des lumières sont éteintes. On dirait une scène de fantôme comme dans les films de peur.
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Avant d’entendre le décompte 3,2,1... de notre réalisateur Dario, on parlait de tout et de rien. Yvon et moi, on se connait depuis plus de quarante ans. Il y a quelques jours, nous avons célébré notre 1 600e émission. Ça en fait des claques sur le nez. Plus de 4 000 combats. Et pourtant, c’est comme si c’était hier que nous nous rendions à Jonquière, à l’hôtel Le Roussillon où deux de nos jeunes espoirs, Stéphane Ouellet et Eric Lucas, faisaient leurs débuts chez les professionnels.
C’était une semaine avant Noël, il y a maintenant trente ans. Nos deux protégés avaient connu une soirée gagnante et nous avions décidé de revenir à Montréal immédiatement après le gala.
Un froid de loup
Première embûche... L’avion nolisé ne voulait pas démarrer. Les moteurs étaient gelés. Finalement avec des couvertures chauffantes, le pilote est parvenu à faire ronfler les moteurs. Et Hop... dans les airs, direction Montréal par un froid de loup et une tempête de neige avec un vent pour écorner les bœufs.
Pour finir le plat, le système de chauffage de l’avion ne fonctionnait pas. Par moment, je me pensais dans les montagnes russes du défunt Parc Belmont tellement le vent fouettait...en haut en bas. À gauche à droite. Il faisait tellement froid à l’intérieur de l’appareil qu’il a fallu faire escale en pleine nuit à l’aérogare de Québec pour se réchauffer un peu.
Je vais vous confier un petit secret. Je ne suis pas tellement à l’aise en avion. J’avoue que j’ai la trouille chaque fois que je monte dans cet oiseau de métal géant.
Régis le précurseur
Après avoir discuté de cette expérience à Jonquière, on a parlé de Régis Lévesque qui nous a quittés pour un monde meilleur.
Dommage, c’était un bon gars qui n’aurait pas fait de mal à une mouche. Mais son tour était arrivé. Comme un jour, ce sera notre tour.
Je faisais remarquer à Yvon que Régis avait organisé pas moins de 34 galas de boxe au cours de sa carrière.
« C’est vrai, de dire Yvon. Tu sais Régis, il a été pour nous une sorte de précurseur. »
Et là Yvon m’a défilé le nombre de galas organisés par tous les promoteurs québécois au cours des ans. Disons, depuis 1991.
On dirait qu’il a un disque dur dans le cerveau. Tout ce qui manquait, c’était la performance du regretté promoteur Alfred Veronneau.
N’eut été de l’implication d’Yvon Michel dans la boxe québécoise, on n’en serait pas là où nous en sommes présentement. Il a connu le succès du temps qu’il s’occupait de boxe amateur et ça s’est poursuivi chez les pros.
Depuis 1991
Depuis 1991, Yvon a été impliqué dans 201 galas de boxe dont 62 hors de la belle province.
Yvon a été celui qui a lancé Boxart, Kontack, Interbox, et GYM. Encore aujourd’hui, nos champions mondiaux ont commencé leur carrière professionnelle et leur cheminement vers un titre mondial grâce aux promotions d’Yvon, maintenant associé à Alexandra Croft et Bernard Barré.
Jean Pascal a commencé sa carrière professionnelle avec Yvon. Tout comme Artur Beterbiev et Marie-Ève Dicaire. David Lemieux a aussi été un privilégié d’Yvon, tout comme l’ont été Lucian Bute, Eleider Alvarez, Adrian Diaconu, Leonard Dorin, Adonis Stevenson et Eric Lucas. Et si Stéphane Ouellet avait été un peu plus sérieux, son nom figurerait lui aussi sur cette liste de nos champions.
Présentement, celui qui vient au deuxième rang chez les promoteurs est EOTTM avec 56 galas. Interbox, avec Jean Bédard, a été impliqué dans 52 galas, tout comme Henri Spitzer.
Roger Martel a préparé 29 galas entre 1981 et 1997, tandis que Rixa promotions a présenté 11 galas.
Avec Régis
À l’exception de Camille Estephan, chez EOTTM, la plupart des autres promoteurs ont été impliqués de près ou de loin avec Régis Lévesque. Régis a travaillé avec Roger Martel, Henri Spitzer et Yvon Michel.
Yvon a pris le chemin de la boxe internationale et Estephan s’en tient aux galas locaux, du moins pour le moment.
Le tableau qui suit vous donnera une meilleure idée de ce que les promoteurs ont réussi au cours des ans.
STATISTIQUE DE L'ACTIVITÉ DES PROMOTEURS DE BOXE AU QUÉBEC |
|||
DE 1962 À 2020 |
|||
DATABASE DE BOXREC.COM |
|||
PROMOTEUR |
ÉVÉNEMENTS |
ANNÉES |
|
Rixa Promotions, Eric Kerub |
11 |
2013-2019 |
|
Roger Martel |
29 |
1981-1997 |
|
Régis Lévesque |
34 |
1962-2007 |
|
Henri Spitzer |
52 |
1980-2000 |
|
Interbox, Jean Bédard |
52 |
2004-2016 |
|
EOTTM Camille Estephan |
56 |
2010- |
|
Boxart Yvon Michel |
6 |
1991-1993 |
|
Kontact Yvon Michel |
10 |
1993-1995 |
|
Interbox Yvon Michel |
31 |
1998-2003 |
|
GYM Yvon Michel |
154 |
2004- |
|
Total Yvon Michel |
201 |
1991- |
|
Hors Québec Yvon Michel |
62 |
1996- |
|
Il nous a fallu 31 ans à Yvon et moi pour réaliser 1600 émissions. Comme j’ai dit à la blague aux patrons Domenic Vanelli et Tony Morello : je m’enligne sur 2 000 émissions... Cela veut dire encore environ cinq ans.
J’espère qu’ils ne m’ont pas cru...
La meilleure ville au monde
Si vous vous demandez quelle est la meilleure ville au monde pour y présenter un gala de boxe? La réponse, c’est Londres en Angleterre. Puis, il y a la ville de Mexico, où résident pas moins de neuf millions de personnes.
En troisième place vient la ville de Hambourg, en Allemagne, et en quatrième place c’est Montréal qui est sélectionnée, juste en avant de la ville de Macau, en Chine.
Personnellement, je crois que la ville de Québec doit être comprise dans cette classification.
Samedi soir, le 14 novembre prochain, Yvon et moi en serons à la 1605e émission. Cette fois, le gala vous parviendra en direct de la bulle du MGM Grand et mettra en vedette le meilleur boxeur au monde, livre pour livre, Terence Crawford, dans un match de championnat WBO des mi-moyens contre le Britannique Kell Brook.
On se verra là.
Bonne boxe!