Disons que pour un bon Québécois, l’année 2013 a été fertile en émotions de toutes sortes.

J’ignore si c’est l’eau du Fleuve St-Laurent, l’air pur de Montréal ou bien encore les bons petits plats des meilleurs restaurants de la belle ville de Québec, mais il y a quelque chose quelque part qui permet à nos pugilistes de se distinguer sur le plan mondial. Et les Américains sont les premiers à l’admettre.

L’année qui prendra fin dans quelques jours a permis à chacun de nous découvrir sur le plan national.

Naturellement, c’est à Adonis Stevenson que revient l’honneur d’être celui qui a permis aux autres de se mettre autant en évidence. En somme, si les dirigeants de GYM se trouvent aujourd’hui en si bonne posture financière, c’est un peu beaucoup à cause de Monsieur l’ambassadeur.

Non… Mais vraiment… Auriez-vous cru au début de 2013 que Superman assommerait Chad Dawson en un seul petit round pour coiffer la couronne mondiale WBC des mi-lourds ?

Et soyez honnêtes… Auriez-vous misé votre maison sur une victoire aussi convaincante d’Adonis sur Tavoris Cloud, en défendant sa couronne pour la première fois ?

Donc au Québec c’est un cas de réglé. Adonis a été notre meilleur boxeur en 2013 et c’est lui qui a livré les deux meilleurs combats de l’année. C’est aussi Superman qui a disputé le round le plus excitant de l’année en endormant Tavoris Cloud aussi rapidement.

Maintenant, il faut se souvenir des exploits de plusieurs de nos pugilistes au cours des douze derniers mois.

GYM ET INTERBOX

Personnellement, une des nouvelles qui m’a fait le plus plaisir, c’est d’apprendre qu’enfin les groupes GYM et Interbox feraient front commun au cours de prochains mois. Enfin une coopération qui rapportera des dividendes à court terme.

LUCIAN BUTE

Chez Interbox, très peu d’action, pour ne pas dire aucune, au cours de l’année 2013 pour leur tête d’affiche Lucian Bute. Lucian est inactif depuis 13 mois. Son dernier affrontement remonte à 2012 alors qu’il avait remporté la victoire par décision en douze rounds contre Dennis Grachev.

C’était le retour de Bute depuis son écrasante défaite contre Carl Froch et à l’exception du douzième assaut, alors qu’on avait reconnu un semblant de l’ex-champion mondial qu’il était, Bute avait été très peu convainquant face à Grachaev.

Maintenant, les paris sont ouverts… Bute parviendra-t-il à vaincre Jean Pascal le 18 janvier prochain ? Votre opinion est aussi bonne que la mienne. Pour le moment, j’ai les deux boxeurs nez à nez, 50 …50.

JEAN PASCAL

Jean Pascal a juste été un peu plus actif que son prochain rival. Il a livré un seul combat en 2013 et il a facilement battu George Blades par TKO/5 en septembre dernier.

Contrairement à Lucian Bute, qui a abandonné la Floride pour s’entrainer à Montréal, Pascal s’est exilé à Las Vegas puis à Big Bear Lake, en Californie, pour mettre la touche finale à son entrainement.

Nul doute que Pascal est très talentueux, mais parfois, ses paroles dépassent ses poings. J’espère qu’il ne souffre pas de ce que j’appelle le syndrome Adrien Broner, un autre qui a la parole facile.

Avant d’affronter Marcos Maidana, Broner avait crié à qui voulait bien l’entendre qu’il ne ferait qu’une bouchée de son rival. Après sa défaite contre ce même Maidana, il a dû se la boucler. J’espère que Jean Pascal a compris la leçon.

Crier des injures et des menaces à un rival avant un combat contre celui-ci, c’est se mettre de la pression inutile sur les épaules.

J’ai bien hâte de voir quel boxeur aura le plus d’acclamations lors de son entrée et sa marche vers le ring du centre Bell.

BERMANE STIVERNE

Depuis le 19 décembre, c’est le bonheur total pour le poids lourd Bermane Stiverne. Il a laissé tomber sa cause pour bris de contrat contre Don King, avec qui il s’est arrangé à l’amiable et du même coup il a appris que la WBC ordonnait un match pour le titre mondial WBC des lourds laissé vacant par le retrait de l’ex-champion Vitali Klitschko qui aspire à la présidence de l’Ukraine.

C’est donc dire que pour une deuxième fois, il fera face à l’Américain Chris Arreola qu’il a sévèrement battu en avril dernier. Stiverne a envoyé Arrreola au tapis et lui a fracturé le nez pour finalement l’emporter par décision unanime dans un match éliminatoire pour le titre de Klitschko qui était toujours champion à ce moment.

DAVID LEMIEUX

En 2013, David Lemieux a semblé aussi à l’aise sur le ring que Céline Dion sur les planches du Cesar Palace à Las Vegas.

Lemieux a livré trois combats en 2013 et les a tous gagné. Deux se sont soldés par des KO et l’autre par décision. Si on fait le calcul, on constate que ses trois rivaux totalisaient 53 victoires contre 16 défaites, donc des rivaux de bon calibre.

Son fait d’armes de 2013 a été ce TKO/7 contre le Mexicain Jose Miguel Torres, qui n’avait jamais été vaincu par KO au cours de sa carrière de 32 combats.

En juin, il a encore mieux fait en passant le KO dès le premier round à Robert Swierzbinski, un boxeur qui n’avait jamais perdu par mise hors de combat jusque là en carrière.

Attendez-vous de voir Lemieux faire les frais d’une ou deux finales en 2014 et d’être impliqué dans des matches tout près d’un titre majeur.

Déjà, des pourparlers ont été entrepris pour qu’il soit vu sur ESPN et HBO.

ELEIDER ALVAREZ

Quelque chose me dit qu’il arrivera de belles choses à Eleider Alvarez en 2014. Au cours de l’année qui se termine, il a livré deux combats et les a gagnés tous les deux. Ce fut tout d’abord un TKO/3 contre Nelson Poulard et ensuite une décision unanime sur Edison Miranda.

Le 18 janvier prochain, au Centre Bell, il s’attaquera à Thomas Oosthuizen dans un combat pour le titre vacant WBC/argent des mi-lourds.

Pas si mal pour un ex-champion amateur qui ne totalise que 13 combats sans aucune défaite chez les pros.

MIKAEL ZEWSKI

Après 22 combats sans défaite, il est temps que le Trifluvien Mikael Zewski gradue dans les grandes ligues.

Darling de Las Vegas, Zewski sera de retour au Québec le 18 janvier prochain contre un rival qu’il reste à trouver.

En 2013, il a livré cinq combats et les a tous gagnés, dont quatre de façon très spectaculaire, c’est-à-dire par KO. Maintenant c’est le temps d’augmenter la compétition et voir ce que le jeune Québécois a vraiment dans le corps.

ARTUR BETERBIEV

En seulement trois combats dans le monde des pros, Artur Beterbiev a prouvé qu’il avait l’étoffe d’un champion. D’ailleurs, on comprend mieux aujourd’hui, pourquoi il a été couronné champion mondial amateur.

Beterbiev a livré trois batailles en 2013 contre des vétérans de 27, 45 et 29 combats. Résultat, il a passé le KO à chacun de ses rivaux.

Le 18 janvier prochain au Centre Bell, il a affrontera le Français Gabriel Lecrosnier, un vétéran de 44 combats. Et vous savez quoi ? Il va remporter sa quatrième victoire…

DIERRY JEAN

Il n’y pas que GYM et Interbox qui présentent des aspirants aux différentes couronnes mondiales. Il y a aussi le Groupe de Camil Estephan, Eye of the Tiger, qui voit un autre des ses poulains impliqués dans un match de championnat. Il s’agit de Dierry Jean, qui présente toujours une fiche vierge après 25 combats.

Le 25 janvier prochain, à Washington, Jean se mesurera à Lamont Peterson dans un match pour le titre IBF des super-légers.

En 2013, Jean a gagné ses deux combats contre Juan Jesus Rivas, au Lac Leamy et Cleotis Pendarvis, à Miami. Les deux affrontements se sont terminés par des KO au deuxième et quatrième engagement.

ARASH USMANEE

Arash Usmanee a subi une défaite crève-cœur en 2013. Plusieurs prétendent qu’il devrait être le champion IBF des plumes, mais non… Jamais les juges n’auraient dû remettre une décision victorieuse au Cubain Rances Barthelemy dans ce match. L’analyste d’ESPN, Teddy Atlas n’en revient toujours pas.

Usmanee présente une fiche de 20–1-1 (10/KO) et le 10 janvier prochain, sur ESPN, son menton sera mis à l’épreuve alors qu’il fera face à Juan Antonio Rodriguez, un artiste du KO qui a assommé ses rivaux dans 23 de ses 25 victoires.

Ce Rodriguez a gagné ses quatre derniers combats par KO et aucune de ses rencontres a dépassé les cinq rounds. Par contre, Usmanee n’a jamais été endormi sur un ring.

KEVIN BIZIER ET JO JO DAN

Attendez-vous à revoir Kevin Bizier et Jo Jo Dan s’affronter à nouveau dans un proche avenir. Leur dernier combat a été non seulement excitant, mais spectaculaire au possible.

La victoire est allée à Jo Jo Dan, mais elle aurait pu tout aussi bien se retrouver à la fiche de Bizier. Un verdict nul aurait aussi été apprécié.

Malheureusement, Bizier a subi son premier revers en carrière après 21 victoires, mais l’expérience acquise lui sera utile dans le futur.

DECARIE ET RIVAS

Enfin, il y a le vétéran Antonin Décarie qui a mis un terme à son association avec GYM et qui est passé dans le camp de Eye of the Tiger.

Décarie est un bon boxeur, mais ce qui lui manque c’est une meilleure force de frappe. Peut-être avec son nouveau groupe parviendra-t-il à mériter un autre match de championnat mondial, mais son cas est douteux.

Bonne nouvelle pour le groupe GYM, le poids lourd Oscar Rivas, blessé sérieusement à un œil en 2012 est de retour en compétition. D’ailleurs, le 18 janvier, on le verra à l’œuvre au Centre Bell contre Eric Barrak.

Comme vous le voyez, ce ne sont pas les bons boxeurs qui manquent au Québec.

Joyeux Noel…